Autoroute racer est un ratage certes, c’est une sorte de sous taxi, pas vraiment infâme, mais balourd et répétitif.
L’interprétation n’a rien de folichon. Les acteurs sont assez caricaturaux, ils endossent leurs personnages avec lourdeur et surjoue bien histoire d’en rajouter une couche alors qu’honnêtement pour être drôle ce n’était pas du tout nécessaire. On a donc des acteurs qui surjouent des personnages totalement clichés. Les mecs sont tous beaux (sauf évidemment le flic défroqué), les filles passent leur temps en t shirt ultra moulant voire carrément en soutif, et disons qu’elles présentent bien, et les policiers sont de grands idiots totalement manipulables. Il est loin le temps de Derrick en Allemagne, car visiblement maintenant ils ne sont plus très doués. Enfin, voilà.
Le scénario est très laborieux. Finalement il y a peu de courses, le film préférant s’enliser dans un humour d’une lourdeur pachydermique. L’introduction du livreur de sushi, la scène du radar, la scène de l’interrogatoire, enfin toutes ces scènes sont d’un humour hallucinant, même dans Taxi ce n’est pas aussi lourd. C’est l’humour choucroute, ça vient d’outre-Rhin, et ça tient au corps. Reste quelques passages assez rigolos, dont l’ouverture du film, mais enfin il faut réellement aimer ce registre. Quant à l’histoire c’est redondants à souhait, avec un jeu de chasse à la souris avec la police qui dure en gros tout le film. On peut faire le résumé ainsi : les racers font leurs malins, la police est sur les dents, la police arrive à les rattraper, mais par un revers quelconque les racers échappent à la police, et c’est reparti pour un tour. Le tout à coup de gags médiocres, de courses poursuites discutables, notamment les accélérés à la Benny Hill pathétique.
La réalisation est signée Keusch, celui-là même qui va ensuite faire carrière avec Seagal. Ben là c’est loupé. Accélérés intempestif bien nuls, séquences de courses sans vitalité, effets de style totalement clichés (la scène où les racers avancent de front par rapport à la caméra avec leurs bagnoles derrière eux et le soleil couchant !). C’est médiocre. La photographie est ultra trafiquée, comme dans tous les films de bagnoles, je ne sais pas, ce doit être une maladie contagieuse. C’est moche, ça se veut américain, mais c’est en tous les cas juste moche, avec des couleurs surexposées qui piquent les yeux et qui font croire qu’en Allemagne aussi on a un soleil californien. Les décors sont juste corrects, pas d’efforts spécifiques les concernant. Les scènes d’action sont peu nombreuses et loin de mériter un détour pour les amateurs, d’autant que même niveau voiture ce n’est pas cela. On voit plus souvent la Smart faire des courses que la corvette ou la mazerati qui font en fait de la démonstration. Enfin la musique est très faible, bien clichée elle aussi, rythmée mais quelconque à souhait.
Ainsi Autoroute Racer ne vaut pas véritablement le coup. C’est un film de course bien faible, timoré sur l’action, doté d’un humour beaucoup trop lourd, et qui cède continuellement à la facilité. Décidément entre Alerte au crocodile et ce film, je vais finir par croire que l’humour allemand est peu digeste pour les fragiles estomacs français. A noter quand même un clin d’œil amusant : c’est bien un véhicule renault qui dézinguent toutes les opels et autres bagnoles allemandes dans le film, comme quoi, les allemands n’ont pas forcément les mêmes considérations sur leurs véhicules que les français n’en ont. 1.5, car le film reste rythmé, parfois rigolos, et que ne se prenant pas au sérieux, il évite la ringardise totale.