En 1885, Gilles de la Tourette, élève de Charcot, décrivait le suprenant syndrome qui maintenat porte son nom. Le syndrome de Tourette, comme on le surnomma tout de suite, se caractérise par un excès d'énergie nerveuse et une précipitation exagérée de mouvements et d'idées étranges : tics, saccades, maniérismes, grimaces, bruits, jurons, imitations et compulsions involontaires, s'accompagnent d'un humour espiègle et d'une tendance à la bouffonnerie et aux incongruités.
la parole à Philippe Locquet, réalisateur du film :"je pense que l'enfance est une période où le merveilleux et l'horreur se côtoient chaque jour, et qu'au fond, on ne se remet jamais tout à fait de son enfance. personnellement, mon enfance est un souvenir qui me fait peur et qui me trouble. Je crois que l'enfance fait peur parce qu'on se dit qu'enfant, on était un autre. Dans le film, l'enfance des personnages est le moment clef où les choses s'inscrivent. Comme la plupart d'entre nous, sauf que pour eux, ces moments clefs, trop violents, traumatisants, se transforment en névroses puis en tic. Arrivent ensuite d'autres moments clefs, à l'âge adulte, où les chose inscrite s'efface au profit d'une autre chose. là, on est alors peut-être à regretter le souvenir de notre enfance."
Les comédiens semblent être de vrais tiqueurs. Pour le réalisateur, ceci est le fruit d'une collaboration de trois années, avec entre-autre le court-métrage "Les tiqueurs", réunissant les mêmes comédiens que dans le film. Après l'écriture du scénario, Philippe Locquet a répété avec eux pendant un mois, en les filmant et en se basant sur le scénario pré-existant, ainsi que "sur des improvisations, des propositions, des trouvailles, des moments magiques, des merdes. Résultat : 17 heures de rushes retranscris avec le scénario existant qui a grimpé à 250 pages mais j'avais quelque chose en plus que seul un comédien, 8 pour le coup, peut donner." Le réalisateur ajoute :"C'est aussi une relation de don, de confiance et d'implication qui nous a permis de faire ce film, aussi bien dans les moments de peur et de doute que dans les moments de pure magie. Paradoxalement, malgré l'accumulation de contraintes, je crains ne plus jamais retrouver une pareille liberté."
La durée du tournage a été relativement brève : le film a principalement été tourné caméra à l'épaule, pendant 23 jours. Pour Philippe Locquet, "tourner ce film avec 8 personnages en 23 jours ne devenait possible que si je laissais les comédiens dans un plus grand espace de jeu avec le moins de contraintes possibles. Le travail de la lumière et des cadres devenait du coup plus périelleux. Mais rarement (...) ces contraintes nous ont conduits à des compromis, c'était même le contraire qui se produisait."
Le réalisateur à réussi à imposer à ses acteurs "l'abolition de la première distance (...) d'un comédien avec son personnage, c'est-à-dire son nom." Tous les comédiens ont gardé leur propre prénom. Utilisant avec leur accord certaines choses de leur vie personnelle, le fait de garder leur vrai prénom "participait à un certain ancrage dans la réalité".