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pierrre s.
440 abonnés
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2,5
Publiée le 2 avril 2018
Chéreau construit son drame comme une pièce de théâtre tout en s'amusant à déstructurer le récit et la mise en scène (passage du noir et blanc à la couleur, arrêt sur image, ralentis...). C'est "original" et ça apporte un certain charme. Le problème c'est que rapidement l'histoire s'épuise, les situations se répètent et le film perd en intérêt.
Tellement ennuyeux que je me suis endormi. Tout est précieux dans ce film : le cadre, le noir & blanc, le jeu fadasse des acteurs-trices. L'absence d'écho avec le monde d'aujourd'hui renforce cette préciosité. Il faut noter que le précédent film de Patrice Chéreau, "Son frère", me donnait la même impression.
Gabrielle est une admirable composition intemporelle sur le couple, qui, les années aidant, voit parfois le vernis se craqueler faisant apparaître amertume, lâcheté et courage. Amertume dune vie ratée, lâcheté de ne vouloir rien changer et courage de savouer que rien na existé et de partir plutôt que de faire semblant. Pour accentuer ce discours en clair obscur, Patrice Chéreau a opté sur un traitement de limage très pictural et théâtral. Il joue sur le noir et blanc et toutes les tonalités qui en découlent et il incruste la couleur pour mieux appuyer chaque état dâme ou situation. Chez ces époux là tout est représentation : le décor baroque dans lequel ils évoluent, les dîners vipérin quils donnent et surtout leurs propres visions du couple. Entre lhomme suffisant, gonflé dorgueil par sa réussite totale qui considère sa femme comme lune des plus belles pièces de sa collection de statues et son épouse qui semble s'être résignée de mettre entre parenthèses dix années dexistence sans être sûre elle-même davoir un jour trouvé mieux, on se rend compte combien ils ont sur joué leurs vies. Mise en scène quils pousseront à lextrême devant les domestiques voire même face à leurs relations. On pense à Bergman, à Visconti mais Chéreau ne plagie pas. Il possède sa propre vision des choses, celle dun ascète précieux qui souffle sur les sentiments comme on le ferait sur la braise. Cest un film sensible, intense et puissamment flamboyant. Isabelle Huppert est à lapogée de sont art, le visage et le corps sertis dun fatalisme désespéré et Pascal Grégory tient sans doute le rôle de sa vie tant il est juste, attendrissant et éloquent. Du grand Art !
Difficile de traduire ici la dualité de ce film, à la fois magnifiquement mis en scène, joué et filmé, et l'ennui profond qui résulte malgré tout de son visionnage. On s'ennui, mais on admire les déplacements de la caméra à la Noé qui sublime ce huis clos à l'interprétation impeccable. Même s'il est difficile de comprendre les alternances successives de noir et blanc et de couleur, force est de constater la qualité de la photo présente dans tous les plans de ce film. Chéreau semble s'employer à la recherche d'une perfection esthétique au détriment d'une histoire simpliste sur le délitement d'un couple de l'époque westphalienne. En bref, très beau et très chiant.
Images magnifiques, comédiens impeccables, mais dialogues littéraires et improbables, mise en scène théâtrale. On a du mal à croire à ce mélange de vaudeville bourgeois et de critique des moeurs bourgeoises surannées du début du 20ème siècle. Et surtout, à part pendant quelques rares séquences, on s'ennuie beaucoup...
Patrice Chéreau monte son huit-clos tel une pièce de théâtre, la représentation qui nous est servi est fade, terne et me met mal à l'aise. Les répliques sonnent faux, les comédiens exécutent leurs taches et la mise en scène est tapageuse. Sa tiédeur me révulse, la froideur me met - ici -hors de moi ... Ce film m'a ennuyé du début à la fin, un cauchemar ! Il y'a longtemps qu'un long métrage ne m'avais pas déplu de la sorte, difficile de sortir d'un film et de ne lui trouver aucune qualité ...
Patrice Chereau est tombé dans le panneau. Adapter une nouvelle en 1h30 est forcément casse gueule. Il y a pourtant du bon dans cette mise en image. Les textes sont savoureux, dune subtile ironie, les acteurs sont justes, latmosphère gênante. Mais le spectateur reste forcément un peu imperméable. Et ne parlons pas de cette musique honteusement pompeuse, à la limite du risible.
Je suis allé voir Gabrielle avec un léger parti pris contre le cinéma « froid » de Chéreau. J’en suis ressorti avec l’idée contraire que le feu y couvait sous la glace. De plus, le film est d’une rare pertinence au niveau de l’analyse psychologique des personnages. La mise en scène est puissante et le seul reproche à mon sens concerne la direction d’acteur, un peu imprécise. Mais Isabelle Huppert est une grande comédienne qui fait passer dans une inflexion de voix tout un monde d’émotions...
Une uvre dart ? Un film ? Une peinture ? Il est difficile de qualifier ce film Isabelle Huppert y est sublime et machiavélique Lhistoire est très forte Film interressant à voir.
La réalisation de Patrice Chéreau est très belle. La reconstitution du Paris de la Belle Epoque est irréprochable et le noir et blanc est de toute beauté. Patrice Chéreau se penche sur le couple, ses incompréhensions et ses passions. Le film est techniquement très réussi, les costumes en passant par les décors, les salons et diners de la haute bourgeoisie du début du siècle sont un régal pour les yeux. Mais alors quel film bavard ! Bien que l'immense Isabelle Huppert semble très impliquée et impeccable dans ce role de femme en quete d'amour et de liberté, elle n'arrive pas à toucher le spectateur qui se sent enfermé, cloitré dans un cadre doré et luxueux. Pascal Greggory est beaucoup trop théatral dans son jeu pour etre tout à fait crédible et la voix-off commence à un moment donné à taper sur les nerfs. Gabrielle est un film tellement « emmuré » que les émotions ont du mal à percer l'écran et toucher le spectateur. Chéreau utilise les cartons pour rendre hommage selon ses dires au cinéma muet mais vu la fin on est en droit de penser qu'il a en fait utiliser ce procédé parce qu'il n'arrivait pas à clore son histoire. La forme est donc plus intéressante que le fond et on ressort de ce film sceptique.
Globalement, Patrice Chéreau réussit convenablement son exercice de style. D'ailleurs, l'effet produit sur le spectateur est celui qui a été recherché. C'est-à-dire instaurer une ambiance glaçante, faussement ennuyeuse et psychologiquement équivoque. On pourrait alors penser que le film impose sa réussite. Mais sa contradiction est telle que ses qualités en font principalement ses défauts. Entre-autre, la mise en scène trouve rapidement ses limite, faute à l'intemporalité du réçit incapable de trouver ses marques historiques. Dès lors, on est donc assez surpris de voir de la modernité matériel dans un décor qui se veut être d'un style bourgeois de la fin du XIXème siècle. Onirique ou maladroit ? Difficile de savoir. Cependant, le couple Isabelle Huppert et Pascal Greggory arrivent à nous surprendre quelques fois par des monologues tantôt pertinents, tantôt lassants. Et même si l'ensemble valse parfois dans le redondant et le prévisible, on apprécie surtout le courage d'une réflexion difficile sur la vie de couple qui reste très intéressante. On regrettera une fois de plus que la beauté de la mise en scène et de l'esthétique étouffe trop souvent son engagement un peu trop timoré.
Chéreau est un bon cinéaste qui, depuis maintenant presque trente ans construit une oeuvre ambitieuse et cohérente. Voilà donc presque trente ans que les films de Chéreau m'emmerdent. Il est incroyable d'être à ce point en total désaccord avec un metteur en scène (même si j'ai d'autres petites "haines"). Ici, tout était là pour me plaire, m'intriguer, me passionner et, comme d'habitude, je me suis ennuyé à mourir. Pourtant, une fois de plus, le film n'est pas en cause. La mise en scène est élégante et très travaillée, les acteurs sont formidables, la musique est par contre insipide. Mais le problème vient une fois de plus de ses personnages dont on se contrefout comme de l'an 40. Pour apprécier le film, il faut être au moins en empathie avec un des personnages. Personnellement, il m'est très difficile de m'identifier aux malheurs bourgeois de ces gens qui s'emmerdent et qui sont prisionniers des conventions sociales. Alors, le cinéaste arrive quand même à nous intéresser aux joutes verbales particulièrement cruelles auxquelles se livrent les deux époux, et il faut reconnaître que certaines scènes font mal, mais l'ensemble reste trop anecdotique pour que le film prenne vraiment son envol. Non, décidément, Chéreau ne fait pas des films qui me touchent.
C'est un film curieux, ça un certain goût de Chéreau (dont je suis plutot groupie) mais ce huis-clos ne convainc pas vraiment. Peut-être parce qu'en fait on s'en fout de ce couple somme toute banal, peut-être parce que l'histoire de la domestique est plaquée là sans raison significative, peut-etre parce que Pascal Gregory n'était pas l'acteur idéal pour le rôle. Il y est tellement premier degré...Toujours est-il que j'étais contente que ça s'arrête car j'avais l'impression d'avoir une heure et demi du même quart d'heure répété.
OUF!!! On en sort fatigué! Et que c'est bon de sortir d'un film avec une émotion forte, qu'elle soit positive ou négative! Encore une fois Chéreau est dans toute sa splendeur, avec sa poésie si muette et ses personnages si fluides! La froideur d'Isabelle Huppert, qui commençait à nous lasser dans tous ses films, trouve enfin sa place et sa justification. Quant à Pascal Greggory, toujours aussi élégant et tellement au service de ce film par son mystère. Un film chaud dans sa froideur! Un film poignant dans sa lenteur! Une poésie moderne si bien orchestrée avec ses écriteaux!