Gilles Cahoreau, le scénariste des Textiles, raconte que l'idée de base du film est en fait inspirée d'une brève de journal. C'est Franck Landron, le réalisateur, qui avait trouvé cette histoire d'un couple de boulangers se retrouvant au milieu d'un camp de nudites, suite à l'achat d'une résidence de vacances. Tous deux ont trouvé que cette situation donnerait une comédie fraîche et drôle. Cela permettait de traiter du rapport à autrui, par un simple jeu de costume.
Pour les besoins du tournage des Textiles, toute l'équipe a passé une semaine dans un appartement de location, avec à leurs pieds le Ventus : le plus grand camp naturiste d'Europe. Alexandre Brasseur évoque l'ambiance du tournage : "Franck Landron n'était pas très à l'aise, malgré les apparences ! Il faut dire que ce n'est quand même pas très évident de diriger une équipe les couilles à l'air!"
Franck Landron a pris beaucoup de précautions lors du tournage. Le rapport au corps change suivant les pays :"cadrer des corps nus change toutes les habitudes, tous les repères, à un centimètre près. C'est trop ou pas assez : plan américain ! censuré au Japon?" Le metteur en scène, qui a également cadré, a du faire un travail de grande précision au niveau de l'exposition de la nudité des comédiens à l'image.
L'un des thèmes principaux des Textiles de Franck Landron est la tolérance. Le réalisateur s'est inspiré de son expérience personnelle : "un jour à New York, je me suis trompé en prenant le métro à Central Park, j'allais 199ème rue Est et j'ai pris "direct line" 125ème rue Harlem. J'étais le seul blanc dans le wagon. Pour la première fois j'ai pris conscience de la couleur de ma peau. Ce jour-là j'ai senti l'intolérance des autres hommes, parce que je n'étais pas comme eux. Dans mon film, Sophie est toujours habillée, habillée dans un camp de naturiste. Il suffirait qu'elle se déshabille pour ne plus sentir le regard des autres sur elle."
La comédienne Barbara Schulz a eu quelques appréhension en recevant le scénario :"quand j'ai lu le scénario je savais que ça allait se passer dans un camp naturiste. J'avais peur ; je me suis dit "ça va être une comédie française bien franchouillarde". La lecture complète du scénario l'a finalement surprise par son originalité :"cela reste une comédie, mais ça dit plein d'autres choses, ça parle de la tolérance, ça parle du regard des autres ; j'ai été agréablement surprise."
Franck Landron a choisi avec minutie les décors et les couleurs de son film. Voulant que le spectateur puisse s'identifier facilement aux personnages, il a opté pour une image très naturelle, proche de la réalité de la vie. Les scènes d'été sont réalistes : ensoleillées, de couleurs orange et jaune. Lors des fins de journée, ce sont les couleurs plus froides qui dominent, comme le bleu de la mer, qui dominent, rendant l'atmosphère mystérieuse.