Coldwater est dérangeant, c'est certain, ce qui était apparemment le but visé par Vincent Grashaw. On peut donc dire que de ce côté-là, c'est réussi. Partant de là, les violences physique comme morale du film sont justifiées et la mise en scène brute des scènes les plus agressives colle parfaitement à cette intention en renforçant encore le trait. Mais ce qui est dérangeant aussi, mais dans le mauvais sens cette fois, c'est qu'on finit par ne plus savoir où se situe la frontière entre le réalisme et la surenchère tellement c'est sanglant. Et le jeu de P. J. Boudousqué, qui semble profiter de sa ressemblance avec Ryan Gosling pour en reproduire les attitudes, vient agrémenter les doutes qu'on peut émettre quant à l'authenticité de la démarche. D'autant plus que les acteurs secondaires ne sont rien de plus que des faire-valoir au final. Le réalisateur cherche-t-il à dénoncer quelque chose d'abominable en nous le faisant péter en pleine poire où cherche-t-il le sensationnalisme histoire d'incarner (ça vaut pour lui comme pour son acteur principal) une "révélation" comme c'est écrit sur l'affiche ?