Coldwater est un film parlant des camps de redressement aux États-Unis, camps dans lesquels chaque parent peut envoyer son enfant afin de changer son comportement. L'objectif du film est clair : dénoncer la violence de ces camps et plonger le spectateur dans l'horreur quotidienne que vivent les pensionnaires du camp. Sur ce coup là le film réussit haut la main son défi : ça commence vite, c'est froid, certaines scènes sont insoutenables, et les acteurs sont excellents, ce qui nous choque encore plus devant le sort de leur personnage. Sur ce qu'il voulait accomplir, je trouve le film très réussi, on ne s'ennuie pas et au final l'atmosphère est marquante. "Un sans-faute" me direz-vous alors ! Eh bien pas vraiment, car il y a un gros reproche que j'ai à faire au film : ça manque d'humanité, d'émotions, en fait à part l'horreur le film ne dégage pas d'émotion : le personnage principal surtout, alors qu'il a un passé très intéressant est vraiment très mal exploité car le film nous le montre comme il est en public : inexpressif, et néglige complètement ses émotions dans son intimité, il y a pourtant de quoi faire, avec ses actions passées il y a de quoi lui faire exprimé des remords, de la tristesse... Eh bien non rien. Pareil pour le directeur du camp : à un moment donné on sent que le réalisateur essaye de l'humaniser, de mettre de l'ambiguïté sur lui, mais au final non, une phrase humaine et il redevient un monstre. A ce moment pourquoi avoir voulu l'humaniser, autant ne rien mettre si ce n'est pas pour creuser la piste qu'on lance. Au final c'est bien beau de vouloir choquer le spectateur, mais si on néglige le principal objectif de l'art en général, c'est à dire faire ressentir des émotions à son spectateur, eh bien c'est pas vraiment bien joué quoi, parce qu'au final on sort du film en se disant "c'était froid, mais trop froid".
Ça reste un bon film, avec ses qualités, même s'il manque cruellement d'humanité (et à mon avis ce n'est pas voulu, sinon pourquoi avoir montré le passé du héros ?).