Abbas Kiarostami filme cinq plans séquences. Le montage n'a pratiquement aucun rôle dans ce film qui montre la nature, sans artifice : "Bien sûr, La Lune et la Mare -la dernière séquence de Five, qui montre la course de la lune au-dessus d'une étendue d'eau- est un film monté. Mais ce n'est pas un vrai montage. C'est mettre bout à bout les choses, rafistoler, montrer la suite des événements dans le temps.
Le montage tient le plus petit rôle dans le processus de réalisation d'un film. On est en train d'effectuer un travail 100 % technique parce qu'on est en train de coller les plans les uns aux autres. Je sais que dans certains films, le montage a une importance réelle dans la construction. Mais je parle d'un cinéma qui n'utilise pas la construction, de films non artificiels. Alors que le montage est peut-être l'élément le plus artificiel de la construction du film."
En 1997, Abbas Kiarostami reçoit la Palme d'Or pour Le Goût de la cerise
Five est composé de cinq volets. Ces cinq parties ont un point commun : l'eau. Le film est en effet une sorte de bain de jouvence pour Abbas Kiarostami, qui à l'âge de soixante ans, repose les bases de son cinéma dans ses derniers films : ABC Africa, Ten, 10 on ten et Five. Five prend la forme d'une évasion poétique mystérieuse, dans laquelle les bases de l'art de Kiarostami apparaissent.
Five est dédié au cinéaste japonais Yasujiro Ozu. Celui-ci a notamment réalisé Fleurs d'équinoxe et s'est fait connaître grâce à la technique très simple de ses derniers films : l'absence quasi totale des mouvements de caméra et par la position de cette dernière à la hauteur d'un Japonais accroupi sur son "tatami". Cette technique se retrouve dans Five.
Five de Abbas Kiarostami a été présenté à la 57ème édition du Festival de Cannes, en sélection officielle, hors compétition. En 1997, Abbas Kiarostami a reçu la Palme d'Or pour Le Goût de la cerise