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selenie
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3,0
Publiée le 25 décembre 2014
Fatih Akin veut montrer les trois facettes de l'émigration turque, allemande, germano-turque et turque avec évidemment le poids de la culture confronté à l'occident. Si les 2/3 sont réussies la troisième partie reste la moins aboutie. Le poids des traditions turques n'est qu'à peine effleuré et surtout la conclusion n'est pas très logique. Néanmoins ça reste un beau et bon film, dommage que le côté rock'n roll ne soit pas assumé jusqu'au bout. A voir.
Je suis encore sous le coup de l'émotion et il m'est par conséquent difficile pour le moment d'analyser en détails cet "Head On" signé Fatih Akin voici désormais trois ans. Ainsi, je vais rapidement parler de mon ressenti à son égard et reprendre très synthétiquement les quelques grands points me semblant essentiels. Le cinéaste dès le début s'est affranchi de l'oeuvre "sociale" à proprement parler dans la mesure où il ne s'intéresse que très peu voire pas du tout aux traditions et influences exercées par ces dernières sur ses protagonistes. Lui s'attache à comprendre les caractères complexes et détruits de l'un et l'autre, deux paumés se retrouvant mariés quasiment par hasard. Son oeuvre, chargée d'une tension insaisissable est totalement imprévisible : elle se permet de brusques éclats de violence stupéfiants pour mieux jouer avec les nerfs du spectateur et lui faire ressentir à l'extrême la douleur ou à l'inverse la joie de vivre de son couple. D'une constante puissance, le film marque son empreinte sur le spectateur choqué, intrigué, fasciné puis ému. Il ne lâche rien, se permet une série de séquences mémorables de par les émotions qu'elles parviennent à susciter grâce à une mise en scène d'une étonnante maîtrise. La direction d'acteurs est splendide, l'interprétation s'en ressent : chacun est impliqué dans son personnage et parvient à en faire ressortir les sentiments les plus enfouis. Cette descente aux enfers à la fois irrespirable et magnifique confond (dans le bon sens du terme) enfer et paradis. C'est ce que vit notre couple auto-destructeur embarqué dans une folie passionnelle plutôt que charnelle à l'amour inépuisable. "Head On" est douloureux, osé, audacieux, provocateur et en même temps terriblement lucide et mature. Il s'agit du résultat splendide sorti d'un univers particulier : celui de Fatih Akin, jeune cinéaste Allemand à suivre tant l'apport de son film sur le plan purement cinématographique s'avère énorme. Bouleversant.
De Fatih Akin, je n'avais vu que « Soul Kitchen », qui ne m'avait pas vraiment convaincu. Je comprends désormais nettement mieux l'intérêt pour le cinéaste après la vision de « Head-On », qui est effectivement l'œuvre d'un excellent réalisateur. Comédie dramatique se dirigeant lentement mais sûrement vers le tragique pur, le film est gorgé de moments étonnants, de scènes marquantes, le tout porté par une bande-originale extrêmement porteuse, auxquelles s'ajoute beaucoup d'idées ambitieuses d'Akin et surtout énormément de personnalité. D'ailleurs, si la première partie a quelque chose de grave à travers ce qu'elle présente, les dialogues ou le traitement des personnages lorgnent eux clairement vers la comédie, rendant l'œuvre aussi surprenante que réjouissante. Le virage vers le mélo n'en est donc que plus violent (dans tous les sens du terme), et si on peut y être moins sensible, reconnaissons que le bonhomme maîtrise vraiment l'art de la situation et du cadre dans lequel il la filme. Si bien que cette seconde partie a beau être nettement plus classique, elle n'en reste pas moins très intense, à l'image des belles performances de Birol Unel et Sibel Kekilli, celle-ci prouvant au passage qu'une belle carrière après le porno est toujours possible lorsqu'on a du talent. Du cinéma comme on l'aime.
Très jolie rencontre de deux âmes au bord du gouffre. Fatih Akin a un talent de mise en scène remarquable et dirige à merveille ce couple atypique de Cahit et Sibel qui nous entraine dans des soirées de débauche et des rencontres plus que désagréables. L’histoire et le scénario sont des plus simples et je trouve que la scène où Cahit se rend compte de ses sentiments manque d’intensité mais la réalisation est impeccable avec une excellente BO donc on passe un très bon moment…
Film-choc, "Gegen die Wand" s'intéresse à la communauté allemande d'origine turque. Pour échapper à sa condition et à sa famille, une femme demande à un inconnu suicidaire de se marier avec elle. Une mise en scène efficace et rentre-dedans, un sujet original, et des interprètes convaincants : il s'agit d'un drame de très bonne tenue, évoquant des problèmes sérieux. A découvrir.
J'ai trouvé la première partie du film géniale ( conflit de valeurs, conflits familiaux, les vérités cinglantes que les femmes se balancent quand leurs chers hommes sont loin, le désir de liberté... ), mais à partir du moment où l'héroïne se retrouve en Turquie, le film dérape et même, je dirais, dérape salement. Dommage ç'aurait pu être beaucoup plus fort et plus marquant, mais la fin du film gâche l'image de la jeune fille qui voulait se libérer de l'étau familial et culturel qui l'étouffait en la transformant en une image de fille simplement paumée. A voir quand même...
Joli film basé sur une histoire d'amour a priori impossible mais ou les 2 etres totalement opposé finiront par s'aimer ,c'est magnifiquement interpreté par un duo sorte de belle et la bete moderne avec en toile de fond l'immigration turc en allemagne.La realisation camera epaule donne du rythme et la musique tantot rock allemand tantot turque traditionnelle colle merveilleusement aux images ,y a bien un creux lors de la separation du couple apres l'emprisonnement du mari mais sinon cette vision de la communauté turc d'allemagne prise entre le modernisme incarné par la jeune fille et le poids des traditions religieuses de la famille sonne juste
Jusque-là réalisateur de petits films où dans lesquels il exerçait son style inspiré du néoréalisme, Fatih Akin réalise un long-métrage sur thème qui allait devenir son sujet de prédilection, le choc des cultures turco-germaniques, à travers une histoire d’amour à la dramaturgie somme toute assez classique. Entre Cahit, un quadragénaire ayant intégré la société allemande via sa culture underground punk et devenu dépressif suicidaire, et Sibel, âgé d’une vingtaine d’année et victime du traditionalisme exacerbée de sa famille, la relation va peu à peu passer d’un protectorat presque paternaliste à un amour fusionnel jusqu’à une séparation qui les renverra, malgré eux, vers les destins qui leur semblaient initialement réservés. Si le fatalisme nait dans le dernier tiers du film, c’est aussi malheureusement celui qui est le moins passionnant. Comme ce sera d’ailleurs justement le cas trois ans plus tard dans le très beau De l’autre côté, c’est en effet en envoyant ses personnages en Turquie que son scénario perd toute sa pertinence et s’éloigne de cette problématique si délicate qu’est la modernisation d’une culture conservatrice. Portée par une bande originale mêlant rock’n roll et musiques turques, la passion dévorante entre les deux personnages profite en plus d’une mise en scène ardente, dont l’inventivité s’éloigne des codes classiques et romantiques du genre pour l’intégrer mieux encore dans la violence de la réalité à laquelle sont confrontés ces immigrés.
Pour son cinquième long métrage, Faith Akin va décrocher la timbale avec l'ours d'or au Festival de Berlin en 2004 ce qui lui permettra d'acquérir une réputation de jeune auteur prometteur . Son film est une grande et belle histoire d’amour ayant pour toile de fond la communauté turque allemande et les problèmes d'intégration de ses ressortissants. Cahit est un quadragénaire qui n’arrive pas voir d’autres horizons que sa bouteille de bière depuis la mort de sa compagne. spoiler: Le hasard d’un séjour à l’hôpital va le mettre en relation avec la toute jeune Sibel qui multiplie les tentatives de suicides car elle n’arrive pas à sortir du carcan imposé par sa famille pour vivre librement sa sexualité. Ces deux-là dont les énergies marchent souvent à contre sens vont faire un bout de chemin ensemble suite à un mariage arrangé. La jeune femme vit une sexualité débridée tout en témoignant une affection certaine pour son mari de circonstance. Leur relation platonique va progressivement virer en amour fou, Cahit comprenant au travers d’une jalousie galopante la place prise par la jeune femme dans sa vie. Alors que tout semble devoir les rapprocher définitivement, le drame qui couvait va les séparer pour longtemps. Bannie de sa famille alors que Cahit purge sa peine de prison, Sibel va tenter de se refaire une nouvelle vie avec sa tante à Istanbul. Mais la relation vécue avec Cahit l’a marquée au fer rouge et il lui est désormais impossible de vivre hors de la marge. Après une longue déchéance qui la mènera au bord de la mort la jeune femme rentrera dans le rang . Le retour de Cahit n’y changera rien. Faith Akin réussit grâce à une direction d’acteurs impeccable à nous faire croire à cet amour impossible. Le tour de force est de proposer un mélodrame sans jamais tomber dans les recettes faciles du genre qui consistent à jouer systématiquement sur la corde sensible. On peut comparer “Head-on” au “Sue perdue dans Manhattan” d’Amos Kollek qui charrie les mêmes émotions brutes, propres à nous faire aimer ces personnages en équilibre précaires dont la vie peut basculer à tout instant. Comme Anna Thomson avait été la révélation du film de Kollek, la jeune Sibel Kekilli, allemande d’origine turque, sera le symbole de la libération pour toutes ses compatriotes qui vivent souvent encore plus corsetées que les jeunes filles en Turquie. Etrangement l'histoire de la jeune actrice se confond par certains côtés avec celle de l'héroïne, car pour échapper à son milieu et subvenir à ses besoins elle a fini par jouer dans quelques pornos allemands. Inutile de narrer par le menu les tonnes d'injures et de menaces qui lui sont tombées dessus après le court moment de gloire généré par sa formidable prestation dans le film. Akin dénonce sans coup férir l'hypocrisie de ces positions extrémistes dans une scène où le frère de Sibel avec ses amis, très à cheval sur la vertu de la jeune femme, clament sans vergogne leur goût immodéré pour les bordels où satisfaire leur besoins avec des femmes musulmanes ne les gêne plus dès qu'elles ne sont pas de leur entourage. Enfin pour finir il faut saluer la performance d'Unel Birol comédien expérimenté très touchant avec sa bobine cabossée à mi-chemin entre celle d'Yves Simon et celle de Jean-Louis Aubert. Du cinéma comme ça, on en redemande.
Head on ne souffre d'aucun défauts visible au premier oeil.En effet,la réalisation bien qu'auteuriste donc avec pas mal de prétention est tout de méme trés correcte,les acteurs sont epoustouflants et l'histoire se suit trés bien.Hélas cette histoire a été vue maintes et maintes fois il souligne juste le choc culturel entre turc et allemands.De plus la réalisation en plus d'étre assez prétentieuse est irréguliére dans son rythme et manque parfois de peps.Cela dit Head on est un film correct qui se cache dérriére un voile auteuriste alors qu'il n'est juste qu'une romance.
Malgré une première partie très réussie, vive et choquante, le film s’essouffle dans la deuxième et perd de son rythme. Heureusement, les acteurs et la réalisation remontent grandement la qualité de ce film rare et précieux dans son genre.
Sibel Kekilli, ex actrice pornographique turque rejetée en raison de ça par sa communauté, semble quelque peu incarner ici son propre rôle : celui d'une jeune femme voulant échapper au poids du mariage et des traditions, mais qui en se rebellant semble aller trop loin dans l'excès inverse : sexe, drogue, alcool etc... Ce film part bien dans sa rencontre improbable avec un alcoolique suicidaire qu'elle encouragera à un mariage blanc, et les deux acteurs sont doués. On aurait presque pu croire que les sentiments naissants entre eux poursuivraient une logique constructive et positive formant un tout cohérent. Malheureusement des événements aberrants, voire tordus, cassent une histoire qui sans ça aurait pu sembler nettement plus harmonieuse ou romantique.
head on fut ours d'or du festival de berlin en 2004.
je voulais voir ce film car il se rapproche de la culture de ma famille.
même si le film manque parfois de profondeur,j'ai trouvé que sibel kikkeli et birol gunel joue d'une justesse incroyable, de plus certaines scènes m'ont bouleversé!!!
Descente aux enfers de deux paumés turco-allemands, "Head-on" est un film qui se regarde sans déplaisir de bout en bout. Tout d'abord grâce à deux très bons acteurs qui payent beaucoup de leur personne en s'affichant dans des situations extrèmes. Ensuite grâce à une ambiance assez glauque, parfois à la limite du sordide. Et enfin grâce à une bande-son très efficace qui mélange sans réelle faute de goût de la musique turque et des vieilleries punk de la fin des années 70 qui donnent toujours la pêche. Pourtant, force est d'admettre que le film ne raconte finalement pas grand chose. L'ensemble est souvent noyé dans les clichés les plus éculés (la drogue et l'alcool : c'est pas bien ; seul l'amour peut nous sauver etc...). De plus, la mise en scène est parfois maladroite, voire franchement faiblarde et on sent que le cinéaste compense parfois son manque d'inspiration visuelle en noyant le tout sous des flots de musique. Ainsi, le film n'a pas toujours la force de ses ambitions et c'est bien dommage. Le bilan est donc plutôt contrasté : ce n'est ni la daube insipide parfois dénoncée, ni le chef d'oeuvre souvent annoncé.
Vous prenez un Mickey Rourke allemand et une Nathalie Baye turque, dans un scénario à la "série noire", et vous avez l'amorce du film. Heureusement, ça devient plus original juste après, pour devenir un ovni turquo-allemand assez incroyable. En tout cas une très belle histoire d'amour de loosers complets qui se font rattraper par la vraie vie, mais qui nous font passer une heure et demi très rock'n'roll. Dans un entrain qui laisse beaucoup de films hollywoodiens et français loin derrière, surtout que pour une fois, on arrive à s'attacher un peu à la vie de ces tarés plus ou moins nostalgiques. Totalement inutile et déplacé, parfois art et essai dans son approche esthétique contrairement à "Just a Kiss" plus classique, donc, "Head On" est d'autant plus précieux, c'est un film simplement enthousiasmant.