Installé en France depuis 1980 pour poursuivre ses études de cinéma à Paris, Amer Alwan n'était pas revenu en France depuis. Le tournage de Zaman a été pour lui l'occasion d'une véritable redécouverte : "Quelle ne fut pas ma surprise de voir à quel point le pays avait été endommagé par l'absurdité de la guerre, de l'embargo et du nouvel ordre mondial. Pendant presque trente ans de dictature, rien ne pouvait être fait en Irak dans le domaine économique, culturel et politique sans l'accord du parti Baas."
Plus connu comme documentariste, et particulièrement pour ses travaux sur les enfants irakiens (Les enfants de l'embargo), Amer Alwan signe ici son premier long métrage de fiction. Il a voulu témoigner de son attachement à la culture ancestrale de son pays : "J'ai voulu faire revivre, à travers l'histoire de cet homme et de sa terre, les derniers balbutiements de cette culture millénaire."
Le tournage de Zaman a été tumultueux : la censure était omniprésente durant le tournage, et 5 bandes vidéo du film ont été saisies et ont disparu. De plus, le tournage s'est achevé dans des circonstances tendues, seulement quelques jours avant le début de la guerre. Amer Alwan est néanmoins fier du résultat : "Monté malgré le manque de ces séquences, ce film reste le témoin d'une page d'histoire."
Zaman, un film commandé par Arte, est réalisé en caméra numérique, d'une part pour le coût, et d'autre part car l'importation de pellicule en Irak était alors interdite.