Ah, les années 80 et leurs films à sketchs ! Tout un programme ! Je m’attaque donc ici à Creepshow 2, après une première vague d’épisode qui ne m’avait pas déplu, sans forcément me convaincre outre mesure.
Le 2 reste dans la lignée, mais les histoires ne sont pas extra. En fait c’est plutôt bien fait, mais les scénarios laissent à désirer, surtout les chutes.
Ce qui est très important dans les films à sketchs de ce genre, c’est l’écriture des histoires. C’est en quelque sorte un format de nouvelle, et il faut donc du rythme, de l’efficacité, et une chute en béton qui vient donner toute sa saveur au produit. Ici le rythme est plutôt bon, mais le déroulé n’est pas toujours convaincant, tout comme la fin, trop facile. Dans le premier épisode le point de départ est très intéressant, et la première partie du premier sketch est un des meilleurs moments du film, mais ensuite le noyau dur de l’intrigue déçoit car très simpliste. Pas de surprise, c’est une histoire de vengeance assez creuse au fond. La deuxième histoire séduit par son concept, mais le déroulé est hautement convenu, et la chute sans grand intérêt. Les réactions des personnages sont en plus aberrantes. Enfin la dernière partie est amusante, c’est la plus tournée vers l’humour noir, mais alors l’histoire est horriblement redondante ! Du coup il faut avouer que ces trois histoires sont simplistes, et souffrent d’une écriture peu intéressante.
Côté acteurs il y a quelques guest (Tom Savini, Stephen King), et des acteurs à peu près connus qui viennent prendre un rôle. Les meilleures prestations sont dans le 1 et le 3, le sketch du milieu battant tous les records de mauvais jeu d’acteur ! C’est une horreur absolue à ce niveau, la médiocrité des interprètes est atterrante. A l’inverse le premier sketch est le plus équilibré, même si les jeunes délinquants jouent comme des patates. Il faut dire que le couple George Kennedy-Dorothée Lamour a quand même un autre niveau ! Dans le dernier sketch Lois Chiles se débrouille aussi honorablement, portant le film sur ses épaules.
La réalisation échappe ici à Romero, mais on n’y perd pas forcément. Le réalisateur livre une mise en scène plutôt efficace, et on retrouve l’esprit du premier Creepshow, avec des passages dessinés, un appui raisonnable sur les effets horrifiques mais sans trop, et à vrai dire la réalisation est peut-être ce qui sauve du marasme le sketch central ! Il faut cependant avouer que ça reste de l’horreur un peu bon marché, sauf le dernier sketch assez méchant, dans un esprit train fantôme assumé mais qui a un peu vieilli. La raison est sûrement à trouver dans le fait que ce lot d’histoire se veut plus sérieux que le 1, et du coup on a un peu du mal à comprendre que le film soit parti sur le même concept attraction de fête foraine plutôt que d’assumer ce sérieux jusque dans son ambiance.
En conclusion ce Creepshow 2 n’est pas exceptionnel, mais je donnerai la moyenne. Ce n’est pas génial, mais ça tient à peu près la route pour occuper une soirée, avec de gros points noirs mais aussi des points positifs qui rattrapent un peu le coup. Mineur, mais supportable. 2.5