La Ferme se rebelle : les secrets du tournage

L'idée de faire une comédie autour du western était depuis longtemps dans l'esprit des studios Walt Disney Feature Animation. Au milieu des années 90, l'idée fut d'abord de mettre en vedette un petit veau nommé Bullets, rêvant de ressembler aux cheveaux conduisant son troupeau : La Ferme se rebelle s'intitulait ainsi Sweating Bullets à cette époque. Mais en 1999, le scénariste Michael Labash eut l'idée originale et plus cocasse d'orienter le récit vers l'épopée de trois vaches devenant chasseuses de primes pour sauver leur ferme. Ainsi naquit La Ferme se rebelle, dont l'écriture du scénario débuta en 2000.

La Ferme se rebelle marque une date importante dans l'histoire du studio Disney, puisqu'il s'agit du dernier film d'animation traditionnel en 2D de la firme. Une animation "à la main" qui a fait les beaux jours de la multinationale durant près de 80 ans et 44 films, de Blanche-Neige et les sept nains au Le Roi Lion, en passant par Bambi, Cendrillon et, plus récemment, Lilo & Stitch et Frère des ours. Avec La Ferme se rebelle, c'est donc une page de l'histoire de Disney qui se tourne, le studio se concentrant désormais sur l'animation en images de synthèse.

Pour les réalisateurs Will Finn et John Sanford, pionniers de l'animation Disney, l'objectif premier avec La Ferme se rebelle était avant tout de faire rire le public. John Sanford explique : "Will et moi adorons les dessins animés, et considérons leur création comme un art majeur. Dans un bon dessin animé, l'histoire est vitale ; celle de La Ferme se rebelle repose sur des valeurs solides mais n'a pas la prétention de faire passer un message. Le but était clair : faire un dessin animé amusant et distrayant !" Ce à quoi Will Finn ajoute : "Pour créer ce western plein d'humour, nous avons analysé les thèmes du genre afin de pouvoir travailler avec, les utiliser et mieux les détourner !"

En version originale, La Ferme se rebelle bénéficie des voix d'acteurs hollywoodiens chevronnés tels que Cuba Gooding Jr. (Buck), Judi Dench (Mrs. Caloway), Roseanne (Maggie), Jennifer Tilly (Grace) ou Steve Buscemi (Wesley). En version française, l'actrice Claire Keim prête sa voix à la vache Grace, alors que le comique Anthony Kavanagh double le cheval Buck.

La productrice Alice Dewey et douze membres de l'équipe de création de La Ferme se rebelle n'ont pas fait les choses à moitié pour préparer en amont le film d'animation. Ils se sont en effet rendus dans le Wyoming à l'automne 1998, effectuant un long périple à cheval en compagnie d'un troupeau de vaches ! Le tout afin de se plonger dans l'environnement du western et la vie des cow-boysn s'imprégner de l'atmosphère des grands espaces et étudier le comportements des cheveaux et des vaches.

La Ferme se rebelle a été classé PG aux Etats-Unis, ce qui signifie que le dessin animé, bien que tous publics, doit interpeller les parents sur le fait qu'il peut comporter des éléments pouvant ne pas convenir à leur progéniture. L'élément qui a empêché La Ferme se rebelle de bénéficier du classement G (classement tous publics) est en faite une phrase de la vache Maggie adressée à Alameda Slim au sujet de ses pies : "Tout est d'origine. Arrête de mater !"

La Ferme se rebelle, western à l'envers où les héros sont des vaches et non des cow-boys, a été réalisé avec des références de prestige à l'esprit. Ainsi, les westerns de John Ford que sont La Prisonnière du désert et La Poursuite infernale ont été utiles à la production pour en apprendre énormément sur l'ampleur et l'intimité de ce genre de films.

La principale difficulté rencontrée par les dessinateurs de La Ferme se rebelle a été de créer trois vaches différentes et reconnaissables au premier coup d'oeil. "Caricaturer une vache est extrêmement difficile", explique le dessinateur Joe Moshier. "Elles ont des zones de peau lâches, ce que nous avons tout de suite utilisé. Elles ont ce côté "caisse" rectangulaire et flasque à la fois, avec des yeux haut placés et un museau qui surplombe le tout... Chris Ure a défini leur forme très tôt selon leur personnalité. Mrs. Caloway est très carrée, Grace a une silhouette triangulaire, et Maggie a quelque chose de rond. Nous n'avons pas voulu des vaches réalistes. Sachant qu'il s'agit d'un western délirant, loufoque et détourné, nous avons exagéré les lignes des personnages."