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    Les choses de la vie
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    QuelquesFilms.fr
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    272 abonnés 1 646 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 mai 2014
    Après avoir réalisé Classes tous risques (1960) et L'Arme à gauche (1964), deux "films de genre", entre polar et action, Claude Sautet changeait de cap et de ton avec ces Choses de la vie, peinture fine des sentiments, évocation sensible de la fragilité de l'existence... Changement réussi. Ce fut son premier grand succès public et critique. Et ça reste l'un de ses plus beaux films, si ce n'est le plus beau. Tout part d'un accident de la route, filmé sous plusieurs angles, montré au ralenti, en marche avant ou en marche arrière pour lancer une série de flash-back. Un accident qui revient en leitmotiv au cours d'un récit de vie qui se construit façon puzzle, par morceaux. Mise en scène et montage sont accordés pour une merveille de narration, parfaite transposition à l'écran d'un roman de Paul Guimard (qui a d'ailleurs participé à l'écriture du scénario avec Claude Sautet et Jean-Loup Dabadie). Sur le fond, le titre ne ment pas : ce sont les choses de la vie, dans ce qu'elles peuvent avoir de banales et de tragiques. Un couple en crise : lui, velléitaire et fuyant ; elle, fatiguée de l'aimer. Lui, qui hésite entre deux histoires d'amour, entre deux histoires tout court, entre passé et présent. Un carrefour de routes, un carrefour de vies. Un accident. Pas de développement psychologisant ici. Mais de la concision, de la simplicité, pour une subtilité remarquable. Le traitement de ce sujet classique sonne infiniment juste et touche au plus profond. Tout est dit en peu de mots, peu d'images. Une lettre manuscrite suffit à condenser des enjeux sentimentaux. Quelques "visions" (la scène du banquet, celle du bateau) annoncent en douceur le dénouement. Les acteurs principaux brillent quant à eux par leur retenue : Michel Piccoli (une voix, une présence), Romy Schneider (une beauté, une sensibilité à fleur de peau). Bref, il n'y a rien de trop dans ce film. Juste ce qu'il faut pour laisser sourdre une émotion pure, une grâce douloureuse et un spleen que l'on garde longtemps en soi après le film... avec les jolies notes de musique composées par Philippe Sarde.
    Benjamin A
    Benjamin A

    717 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 avril 2014
    Pour son quatrième film, Claude Sautet adapte le roman "Les Choses de la vie" de Paul Guimard, qui s'ouvre sur un ce qui semble être un grave accident de la route qui rassemble divers personnes tels que des policiers ou des passants, puis la victime se souvient d'une partie de sa vie, qui semble heureuse vu de l’extérieur, mais beaucoup plus délicate de l'intérieur...

    Claude Sautet nous livre un passionnant et bouleversant drame ainsi qu'un portrait humain, celui de la victime qui s'avère très bien écrit. Il montre bien son hésitation entre deux femmes et donc deux vies caractérisé par sa lettre de rupture qu'il écrit avant de changer d'avis. Il analyse en même temps le milieu mondains Parisien de l'époque. Mais il ne braque pas sa caméra uniquement sur la victime, il s’intéresse aussi à Hélène, la relation amoureuse de la victime au moment de l'accident campé à merveille par l’éblouissante Romy Schneider qui donne vie à son personnage. Côté interprétation, Michel Piccoli n'est pas en reste, bien au contraire, il est impeccable de bout en bout. La mise en scène de Sautet est impeccable, tout comme sa réalisation d'ailleurs, notamment lors du fameux accident qui est filmé sous plusieurs angles et visions. Plusieurs trouvailles sont ingénieuses et bien pensées. Puis surtout, Sautet arrive à donner une dimension dramatique bouleversante à son œuvre, notamment lors de ce final terriblement réaliste d'ailleurs. On notera aussi la musique de Philippe Sarde, impeccable tout le long et participant à l'atmosphère nostalgique, triste et lyrique du film.

    Pour une première expérience dans le cinéma de Sautet, c'est une vraie bonne surprise. Du grand cinéma, bouleversant, intelligent, captivant, très bien réalisé et interprété.
    loulou451
    loulou451

    123 abonnés 1 503 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 octobre 2008
    Avec ce film, Claude Sautet s'inscrivait définitivement dans le panthéon des meilleurs réalisateurs français. "Les Choses de la vie" demeurent un film magique, qui traverse le temps sans jamais prendre une ride. Aux ordres de Sautet, Romy Schneider et Michel Piccoli rendent une copie propre. Ici, chaque plan, chaque scène montre le perfectionnisme et la maîtrise du metteur en scène. Un chef-d'œuvre du cinéma français.
    Mephiless s.
    Mephiless s.

    63 abonnés 697 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 mai 2015
    Un film magique et brillamment interprété par Michel Piccoli qui est époustouflant. Le scénario est vraiment original et on ne s'ennuie pas une seconde. Romy Schneider n'est pas en reste, toujours aussi belle et talentueuse, elle livre une performance très juste. Le film est assez philosophique, il faut profiter des moments où nous sommes heureux, comme quand on fait du vélo avec notre dulcinée ou qu'on est enlacés dans l'herbe avec elle. Philippe Sarde livre une composition inoubliable et assez frissonnante, c'est pour moi un 5/5 pour cette oeuvre magnifique qui continue à me marquer...
    Guillaume836076
    Guillaume836076

    85 abonnés 126 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 mai 2014
    Une question me taraude: pourquoi ce film sans véritable histoire (en apparence) reste et restera un "must" du cinéma français?
    Tentons d'y répondre.
    Mais avant il est intéressant de faire un constat sur la jeune carrière de cinéaste de Claude Sautet au moment de la sortie du film. "Les Choses de la vie" est le quatrième film du réalisateur qui a fait ses armes avec "Classe tous risques" et "L'arme à gauche", deux films noirs qui ont su renouvelés le genre policier en France en usant des codes du cinéma américain tout en restant fidèle à l'esprit français. Les critiques et spectateurs étaient, donc, en droit d'attendre une sorte de continuité dans la carrière du réalisateur, qui, avec Jean-Pierre Melville semblait être un fin analyste de l'univers des policiers et voyous. Ils ont su insufflés au genre une dimension psychologique, absente de la plupart des œuvres françaises du genre.
    Ici, point de film noir. Claude Sautet livre un virage à 180 °. Il ne reviendra jamais au genre qui a fait sa réputation (sauf dans "Mado" - avec le même Piccoli - où l'atmosphère semble s'inspirer du film noir sans en être un véritablement). Ce film a surpris tout le monde, tant les critiques que les spectateurs. A tel point, que ce film peut-être considéré comme une "première oeuvre" tant le sujet traité et la mise en scène sont radicalement différentes des précédents. C'est oublier que Sautet est aussi un scénariste-adaptateur réputé et caméléon, ayant collaboré avec Franju, Deray, Jean Becker, Rappeneau et de Broca.
    Pourtant, même s'il s'agit d'un virage et de l'exploration de "terres inconnues", le réalisateur bénéficie de sa solide expérience de grand technicien et de scénariste. Il en utilise ce qui fait et fera de façon plus évidente sa patte, sa marque comme une sorte de "Sautet touch" reconnaissable entre milles: une grande maîtrise technique au service d'une intrigue forte, sans être complexe, portée par une vision humaniste et profonde de ses personnages, avec un regard sociologique quasi documentaire sur l'environnement, le contexte et le milieu, quel que soit le ton plus ou moins "dramatique" adopté.
    Aidé par le roman de Paul Guimard qui collabore à l'adaptation de son roman, paru en 1967, Sautet livre une oeuvre puissante et marquante qui touche le fond de l'âme. L'essentiel repose visuellement sur le tour de force impressionnant de la séquence de l'accident (vrai leçon de cinéma et de montage). D'ailleurs, dès le générique le réalisateur nous annonce la couleur. Nous comprenons quelle sera la fin du film. L'important n'est pas là. L'important c'est le contexte dans lequel évolue le personnage central, Pierre (Michel Piccoli). Le scénario tient d'ailleurs sur un mouchoir à papier: Pierre Bérard, la quarantaine, ne sait plus très bien où il en est, partagé entre sa vie d'avant auquel il s'accroche, incarné par son ex-femme Catherine (Léa Massari), dont il n'est pas divorcé et avec qui il travaille toujours, et sa future et nouvelle vie, incarné par sa compagne Hélène (Romy Schneider), qu'il aime mais qui, elle, peine à trouver sa place dans cet univers figé et sclérosé. Doit-il quitter cet univers confortable et rester avec Hélène où doit-il la quitter pour ne pas perdre sa famille, ses amis et ses habitudes?
    Banale question existentielle penseront certains, "beaucoup de bruit pour rien" en fait... Sauf que.l'intelligence du roman de Paul Guimard, que l'oeil de Sautet transfigure et magnifie, porte ce dilemme au rang de question philosophique essentielle face à la soudaineté du dramatique accident. Cela renvoie le spectateur à ses propres choix de vie car lui, sait vers quoi converge la fin de l'histoire, pas Pierre... En fait, le traitement de Sautet, renvoie à l'absurdité des "questions ridicules" qu'il se pose, à l'absurdité de sa peur de perdre un confort émotionnel qu'il ne perdra pas mais qu'il va continuer à réinventer et à écrire avec un nouvel amour exaltant, l'absurdité de l'accident, l'absurdité de la vie et de la mort... L'enchainement de la mécanique du film semble nous dire que l'accident est inéluctable, Sautet nous le martèle bien avec l'accident qui nous est montré par bribes et sous différents angles. L'énergie que Pierre à épuisé à se poser des questions "ridicules" sur sa relation avec Hélène (il se l'avoue seul dans la voiture qui file vers Rennes) le retarde pour son rendez-vous professionnel et l'oblige à augmenter sa vitesse... Et ce qui arrive devait arriver ! L'accident n'est pas le choix de Pierre, mais ce sont ses actes et ses réflexions, dont il est le seul responsable, qui conduisent à ce tragique événement totalement "imprévisible"...
    Puis la scène de l'accident dans son intégralité (au ralentie et en vitesse normale). Description quasi documentaire de l'après l'accident, d'un réalisme saisissant sur cette foule agglutinée en bord de route, et en mal de sensationnel contrastant avec des incursions oniriques et poétiques réussies- tout comme les scènes de souvenirs posant les raisons du questionnement de Pierre dans la première partie du film -. Rupture de ton. L'ombre de la mort plane. L'obsession de la "fameuse lettre"....Michel Piccoli prend le relais en off. Beauté des dialogues de Dabadie. Superbe. Une fin déchirante sur la musique inoubliable de Philippe Sarde. Le visage dévastée de Romy vous dévaste tout autant. Et puis vous êtes saisit par une profonde émotion qui en pensant à ce film ne vous quittera jamais, vous fait verser quelques larmes quand vous entendez "La Chanson d'Hélène"...
    Une autre force du film et non des moindres: Claude Sautet filme ses personnages avec beaucoup d'amour, il ne juge personne, il nous les rend humains. Pierre, Hélène, Catherine, François (Jean Bouise- impeccable), c'est vous, c'est moi, c'est votre ami, votre voisin, etc. Identification assurée. Sa direction d'acteur fait des étincelles: les regards et les silences expressifs de Piccoli, les sourires lumineux et les émotions de Romy, sa beauté, leur complicité évidente dans le jeu, la caméra qui ne lâche pas les visages (y compris dans l'accident) concourent à la réussite de l'ensemble...
    Intelligence de Sautet à ne pas montrer plus qu'il ne fallait. Intelligence du traitement narratif. Si le film est court, c'est qu'il se concentre sur l'essentiel. Sa maîtrise du cadre et du montage, son découpage et sa mise en scène permettent de capter beaucoup de détails et d'informations dans le même plan, même le plus furtif.
    Un coup de maître récompensé par le Prix Louis Delluc 1970. Il devient le cinéaste symbole des années 70 et un cinéaste admiré dans le monde entier (Spielberg -j'ai cru le lire- est franchement impressionner par ce film).
    Xavier d
    Xavier d

    10 abonnés 230 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 novembre 2010
    mythique, mythique, mythique ! tout en finesse et en subtilité... à voir d'urgence.
    keating
    keating

    53 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mai 2014
    Si le titre semble annoncer quelque chose de vivant et de léger, il est pourtant traversé de bout en bout par l'ombre de la mort, qui s'incarne ici dans un accident de voiture. L'accident, la mort, et les souvenirs qui défilent, avec tout ce que cela peut comporter de regrets. Sautet représente cet accident avec une précision d'orfèvre, construisant les fragments de son récit, les fragments de la mémoire de son héros, comme les pièces d'un puzzle qui se révèle petit à petit. Cette structure est admirable tant du point de vue visuel (ralentis impressionnants) que du montage.

    Les souvenirs et les regrets, à l'aune de la mort, voilà ce qui pour moi est au centre de cette histoire. Piccoli incarne un homme qui a été heureux, sans doute, mais qui n'a jamais pu vraiment assumer ses choix, et ses émotions. Choisir entre différentes femmes, ou entre une femme et un fils.. On peut voir aussi une distinction intéressante entre l'intériorité de cet homme par rapport au personnage féminin qui extérorise intensément tous ses sentiments, cette femme fascinante qui nous fait tout ressentir avec son seul regard, cette femme boulversante et ce très beau rôle pour Romy Schneider.

    C'est encore une histoire d'amour teintée de regrets, une histoire d'un homme et de deux femmes, comme dans beaucoup de grands films. Un triangle qui se démarque par cette figure de l'homme qui se meurt et qui se souvient. La dernière partie est particulièrement touchante, avec sa voix off qui commence à perdre le contact avec la réalité..
    Bref, un beau film avec de beaux personnages, et pas mal de sentiments qui passent, dans les paroles comme dans les non-dits, sur les choses de la vie, regrets et souvenirs, des choses insignifiantes mais pourtant fort émouvantes.
    Misoramengasuki
    Misoramengasuki

    66 abonnés 399 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 août 2010
    Claude Sautet est un orfèvre: son domaine, c'est la précision, le détail qui sonne juste, l'infiniment petit élevé au rang d'art majeur. C'est aussi un grand directeur d'acteurs, qui a la chance de travailler avec de merveilleux comédiens. Dans "Les choses de la vie", ça nous donne des tranches de vie apparemment banales mais remarquablement ciselées, des regards, des intonations qu'on n'oublie pas de la part de Romy Schneider et plus encore de Michel Piccoli, d'une justesse et d'une sobriété jamais prises en défaut. Est-ce assez pour justifier la légende qui entoure ce film? Pour ma part, je trouve la matière mince et l'écueil du sentimentalisme facile pas toujours évité dans les dernières scènes. Et puis cet étalage permanent de tabagisme! Tout le monde fume, tout le temps, partout. Ca en devient... asphyxiant. Un détail, sans doute, et je sais que c'est l'époque qui voulait ça. Mais dans un film qui ne joue que sur des détails, celui-là m'a vraiment gêné. Romy Schneider et Lea Massari sans clope au bec, ça aurait (encore) plus d'allure, non?
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 novembre 2011
    Pourquoi ai-je été bouleversé par ce film quand j'avais vingt ans ? pourquoi suis-je à nouveau bouleversé maintenant, près de trente ans après ? le visage de Romy ? l'indécision si masculine du personnage de Michel ? le talent de Claude Sautet ? ou l'Alpha Roméo en pièces ?
    John Henry
    John Henry

    108 abonnés 708 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 mai 2020
    Difficile de saisir le tapis de louanges qui précède le film, compliqué d'expliquer sa légende après l'avoir découvert loin de l'époque de sa première diffusion, loin du contexte d'alors mais il ne m'en reste qu'un film appliqué, merveilleusement interprété mais dont j'ai du mal à saisir la moindre forme d'intensité. Les choses de la vie, les surprises de la vie et au final, un film qui n'appartient pas tellement à la légende selon moi.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 185 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 septembre 2015
    Pour certains, Claude Sautet est né réalisateur avec « Les choses de la vie » où enfin il a pu être en phase avec une conception du cinéma qui le fuyait depuis ses débuts en 1955 où il réalisa une comédie opérette « Bonjour sourire » qu’il s’est empressé de renier par la suite. Pendant les quinze ans qui se sont écoulés après, Sautet a mis en scène seulement deux films policiers de bonne facture mais assez impersonnels. Il a surtout œuvré en qualité de scénariste, pas toujours crédité au générique. Quand se présente le projet d’adaptation du livre de Paul Guimard, « L’arme à gauche » date déjà de cinq ans et Sautet âgé de 45 ans se demande si son heure de réalisateur n’est pas définitivement passée. La première collaboration avec Jean-Loup Dabadie va faire merveille et porter le film très haut dans l’estime du public et de la critique réunis (Prix Louis-Delluc en 1969). « Les choses de la vie » porte bien son nom qui nous parle à travers les derniers moments d’un homme victime d’un accident de la route, des transports amoureux avec leurs lots d’embrasement, mais aussi de renoncements et de petite lâcheté qui jalonnent nos existences d’êtres de chair et de sang. Pierre (Michel Piccoli), architecte reconnu aborde le cap de la cinquantaine sous les meilleurs auspices. A la réussite sociale, gage de bonheur très prisé sous l’ère pompidolienne, s’ajoute l’épanouissement sentimental avec Hélène (Romy Schneider) sa nouvelle compagne avec laquelle il a fondé le projet de s’expatrier. Mais voilà, Pierre a aussi une ex-épouse (Léa Massari), mère de son fils qu’il ne parvient pas à oublier, l’empêchant de goûter pleinement le bonheur qui s’offre à lui. L’incapacité de l’homme à tirer définitivement un trait sur son passé sentimental parle forcément à chacun d’entre nous quel que soit son sexe. Sautet de la même génération que Piccoli a donc pu facilement s’identifier à l’acteur qui comme Montand sera un peu son alter ego à l’écran. Le propos n’est pas soutenu par une solide narration rythmée par des rebondissements mais plutôt par les divagations embrumées de Pierre mourant qui inconscient de son état réel se penche avec regrets sur ses atermoiements qui l’ont éloigné d’Hélène. C’est l’accident lui-même, filmé à différentes vitesses qui tient lieu de fil d’Ariane dans la psyché labyrinthique de Pierre, rappelant au spectateur la fragilité de l’existence par une implication sensorielle très innovante pour l’époque qui a grandement contribué à la renommée du film. spoiler: Les deux femmes rivales dans la vie de Pierre vont se rejoindre dans une union informelle et non dite après sa mort grâce à Catherine qui sans le savoir exauce avec une grande délicatesse le souhait de Pierre de déchirer la lettre de rupture qu’il avait écrite à Hélène sans pouvoir se raviser comme il s’apprêtait à le faire, gisant inerte près de sa voiture
    . Bien sûr en parfaite osmose avec son réalisateur, Piccoli est immense, aussi impressionnant que chez Marco Ferreri deux ans auparavant dans « Dillinger est mort » étant un des rares acteurs français à savoir occuper l’espace grâce à l’économie de mouvement distinctive des plus grands. Romy Schneider démontre après la « Piscine » (Jacques Deray en 1968) que Sissy n’était pas une fin en soi mais bien une étape vers les sommets. Cette longue rêverie ancrée dans le concret permet à Sautet d’être enfin raccord avec ce qu’il est vraiment, un homme fasciné plus que tout par les rapports humains que sont l’amitié et la rupture amoureuse qu’il va désormais pouvoir décliner à loisir grâce au succès du film. Il était enfin temps avant qu’un des plus grands réalisateurs français de la fin du XXème siècle ne reste inconnu. Un grand merci donc aux « Choses de la vie ».
    Hotinhere
    Hotinhere

    570 abonnés 4 994 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 mai 2020
    Un quadragénaire qui hésite entre deux vies, celle avec sa femme et celle avec sa maîtresse, voit défiler sa vie suite à un accident de voiture.
    Un film magnifique et plein de délicatesse, mis en scène par Claude Sautet, sur la confusion des sentiments. Avec la scène célèbre de l’accident de voiture de Piccoli, composée de soixante-six plans, admirée paraît-il par John Woo.
    halou
    halou

    123 abonnés 1 532 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 mai 2008
    Différent du livre mais une merveille
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    72 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mai 2014
    Un film profondément mélancolique et déchirant mené de main de maître par un génie de la mise en scène. Sautet fait ici preuve d'une infinie délicatesse et réalise un film d'une grande sensibilité. L'émotion est au rendez-vous à chaque plan et transpire d'autant plus que les acteurs sont habités. Piccoli est touchant et Romy Schneider est d'une sincérité désarmante. La mise en scène est délicieuse et fait tourner le film autour d'un accident de voiture décortiqué pendant lequel les souvenirs refont surface. Le cinéaste joue à merveille sur l'aller-retour entre souvenir et accident et met en abîme le crash d'une histoire d'amour. Il joue aussi sur l'ironie du sort et instaure un suspense assez incroyable à la fin du film. Magnifique et très touchant.
    Autrui
    Autrui

    19 abonnés 206 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 mars 2010
    LES CHOSES DE LA VIE ne ferait pas partie des films auxquels je penserai quelques minutes avant ma mort...
    Tout est évanescent...mais cet aspect impalpable n'a rien de fascinant, rien d'obsédant...juste de "superficiel". Seule Romy Schneider est étonnante, ne tombant jamais dans un jeu pathétique. Quant à Piccoli, que j'aime beaucoup par ailleurs, il ne semble pas convaincu par les dialogues qui lui sont attribués...et on ne peut lui donner tort !
    Il s'agit d'une pseudo-réflexion sur le sens de l'existence, mais plutôt que d'utiliser des moments du passé de manière nostalgique et fatale, Sautet en fait des produits de consommation courante que l'on introduit sans surprise dans une mise en scène d'un académisme écoeurant.
    Seule la scène de l'accident vaut le détour (d'abord filmée de manière décomposée, puis présentée à la vitesse réelle), et le plaisir d'apercevoir Bobby Lapointe.
    Enfin, il faut accepter qu'une des choses de la vie soit la déception face à un film qui aurait pu être singulièrement touchant...
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