L'histoire de Voyageurs et magiciens vient en grande partie de l'adaptation d'une fable bouddhiste sur deux frères, dont l'un aspire à être magicien. Le réalisateur et scénariste Khyentse Norbu s'est également inspiré de ses voyage à travers le Bhoutan, et notamment de ces personnes qui attendent le long des routes qu'une voiture puisse les emmener.
Selon Khyentse Norbu, être lama bouddhiste et réalisateur de film n'est pas incompatible, au contraire : "les gens associent automatiquement le cinéma à l'argent, au sexe et à la violence (...) Si seulement ces gens pensaient aux films d' Yasujiro Ozu ou de Michelangelo Antonioni, ils comprendraient que le cinéma est loin de se restreindre à ce genre de films . En fait, le cinéma est un outil. C'est un média, et le bouddhisme est une science. Vous pouvez être un scientifique et en même temps, vous pouvez être cinéaste..."
Sonam Kinga, qui joue le rôle du moine dans le film, n'est pas un religieux mais un chercheur au Centre d'Etudes du Bhoutan. Il est l'auteur et l'éditeur de nombreux livres et rapports sur son pays. Il a fait ses études au Canada et au Japon, parle huit langues et prépare une traduction de l'Antigone de Sophocle en dzongkha.
Le nom Bhoutan peut se traduire par "extrêmité du Tibet". C'est une monarchie et le seul royaume bouddhiste au monde. Voyageurs et magiciens fait découvrir pour la première fois au cinéma ce petit pays niché au creux de l'Himalaya. Le film a été tourné en respectant l'esprit et les traditions du pays : ainsi, le long métrage est tourné dans le dialecte dzongkha, la langue officielle du Bhoutan. Durant le tournage, le premier dictionnaire officiel du dzongkha a d'ailleurs été crée.