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Pascal
159 abonnés
1 651 critiques
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3,5
Publiée le 6 avril 2024
Si Philippe de Broca commenca sa carrière comme assistant réalisateur sur les trois premiers opus de Chabrol, la suite de sa carrière comme metteur en scène ne fut pas aussi prestigieuse dans l'esprit de la critique.
C'est sa collaboration fructueuse avec Jean-Paul Belmondo ( " les tribulations d'un chinois en chine", " l'homme de Rio" notamment) qui lui valurent le soutien du grand public et du succès commercial.
" Vipère au poing" est son dernier long métrage (2004) ainsi que celui de Jacques Villeret décédé peu après la sortie du film.
Cette adaptation du fameux roman autobiographique de Hervé Bazin ( futur président de l'académie Goncourt) vaut beaucoup mieux ( selon moi) que les commentaires qui en ont été faits.
Catherine Frot ne démérite pas si on compare sa prestation avec celle d'Alice Saprich produite au début des années 70, restée dans les mémoires.
Ce portrait ( réel ) d'une mère mal aimante, manipulatrice et perverse animée par l'envie de nuire à ses enfants, ne supportant pas le bonheur autour d'elle a été immortalisée par le nom de Folcoche ( folle - cochonne) dont l'avait baptisée ses enfants.
Cette famille toxique, rappelera des souvenirs à ceux qui ont connus dans leur entourage des individus au profil psychologique voisin.
Certes filmé de façon classique, mais photographié avec soin, ce dernier titre du réalisateur qui se donnait pour but de privilégier le rire et la bonne humeur pour contrebalancer la négativité qu'on rencontre parfois, se suit avec intérêt.
Le dernier commentaire de l'écrivain Hervé Bazin pourrait finalement être celui de la position du cinéaste face à la vie.
La noirceur qu'il connue de la part de sa mère, renforca la nécessité et sa rage d'être heureux. Ce n'est malheureusement pas toujours ce qui ce produit dans ce cas d'espèce.
Le souvenir que je garde du roman d'Hervé Bazin ne me permet guère de juger de la fidélité du film à l'oeuvre éponyme. Quoique. La sage adaptation de Philippe de Broca fait l'effet d'une certaine "qualité française" d'une autre époque. Ce récit d'enfance, organisé autour de la relation conflictuelle et malheureuse du petit Jean avec sa mère, la méchante et sévère Folcoche, ainsi qu'il l'a baptisée, semble lisse, univoque et d'autre part comme aseptisé par son passéisme charmant et soigné. Certes, les anecdotes sont éloquentes, relativement à l'absence d'amour entre une mère et son fils (plus précisément ses trois fils); certes, l'antagonisme presque complice entre les deux est démontré; mais lorsqu'à la fin du film Bazin adulte dit la souffrance qui fut la sienne, on mesure que cette souffrance légitime de l'enfant mal-aimé n'a pas toujours transparu dans la mise en scène de Philippe de Broca. Par manque de réalisme humain et psychologique, par manque d'inspiration et de sensibilité, le film se confond avec un inoffensif conte pour enfants. Les acteurs n'y sont pour rien: Villeret en paternel bienveillant mais faible, et Catherine Frot, en petite bourgeoise bigote et autoritaire, assurent.
Un réalisateur qui a toujours su faire des films de façon académique mais assez superficielle, une Catherine Frot plus vraie que nature dans le rôle austère de la mégère froide et mauvaise, un Villeret juste comme il sait l'être, guilleret ; tout cela ne pouvait pas donner une adaptation très subtile d'un roman autobiographique. Rien de tellement mal interprété, ni intention particulièrement malsaine mais une adaptation bien dispensable de ce classique de la littérature.
Film de 2004 qui pourrait être confondu avec un téléfilm des années 80. Le jeu des acteurs est plat et la mise en scène fade et scolaire au possible. Reste l'histoire tirée du livre qui est prenante mais mal mise en valeur dans cette œuvre plan plan.
Comme dans le version des années 70, on met en lumière tout a la fin l'éducation malheureuse de la mère qui explique sa méchanceté. Tout est là et l'auteur a le mérite de dire la vérité. Ce n'est pas pour s'amuser qu'elle martyrise ses enfants. Elle ne sait pas faire. En cela j'ai trouvé la dernière partie beaucoup plus intéressante que la première. On sent le duel terrible entre la mère et le fils "qui se ressemblent trop". Les autres enfants disparaissent. Ainsi que le père (que j'ai trouvé moins interessant quand dans la version de 1970) Au final donc une autre lecture trop frivole dans son début alors qu'avec Alice Sapritch, la tension et la dureté était présente dès le début; mais une fin tout aussi humaine, dure et terrible pour ses deux êtres qui se méprisent à mort.
N’ayant pas vu la version de 1971 avec Alice Sapritch, j’ai tout de même trouvé que cette adaptation du célèbre roman d’Hervé Bazin était de bonne facture et qu’elle rendait bien compte de la difficile relation mère/fils entre Folcoche (la très convaincante Catherine Frot, marâtre abominable et froide au possible) et Jean (le parfait Jules Sitruk ayant tout ce qu’il faut d’effronterie et d’audace). Notons que Jacques Villeret est également très bon dans le rôle du mari qui s’écrase devant sa femme au caractère bien trempé et au compte en banque bien fourni ! En revanche, pour ce qui est des autres personnages secondaires, on reste un peu sur notre faim car ils semblent trop peu développés pour susciter plus d’empathie. Néanmoins, on aura apprécié ce film rendant compte des mœurs d’une autre époque et que l’on peut visionner en famille afin que nos chères têtes blondes puissent se dire : « c’est quand même mieux maintenant » !
Seconde adaptation du bestseller d'Hervé Bazin, elle me parait largement supérieure à la version surestimée de 1971 avec Alice Sapritch. D'une part parce qu'ici les gosses jouent bien, d'autre part parce que Catherine Frot ne surjoue pas et sait nuancer sa palette d'expression. Villeret est comme toujours remarquable ici en bourgeois dominé par son épouse et se réfugiant dans la cuistrerie scientifique. La montée de la tension est tangible et le petit côté anticlérical est bien vu
Beau film pour Philippe de Broca. Il s'agit de son dernier film. Ce n'est pas du cinéma d'aventure ou de la comédie d'aventure qui l'a fait connaître et porté dans sa carrière. Il s'agit d'un film plus intimiste. Entre des enfants, entre les enfants et les parents, entre les parents, entre les employés et les autres. Avec les qualités de son cinéma: une direction d'acteur subtile, des personnages féminins justes. Avec au travail ici les jeunes acteurs et Catherine Frot. Le film a aussi un intérêt historique et sociétal sur le mode de vie de cette famille bourgeoise de province, qui a ses problèmes d'argent et de personnels, incarnés par Jacques Villeret en poltron entomologiste et par Catherine Frot en psychorigide.
Une bonne adaptation authentique du livre de Bazin, ce film est servi par un jeu d'acteur hors norme. Catherine Frot notamment est tout simplement exceptionnelle dans le rôle de Folkoche elle nous montre tout ses talents, son regard noir perçant, un rôle sur mesure pour elle. Elle est carrément bluffant. On voit également Jacques Villeret, qui en père aimant ses enfants mais ne dit rien à sa femme, s'écrase toujours devant elle. Jules Sitruk est pas mauvais. Un film où on passe un agréable moment
4 554 abonnés
18 103 critiques
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4,0
Publiée le 19 mai 2021
Vipère au poing est l'un des classiques de la littérature française Il est étudié à l'école et je défie toute personne qui commence à le lire de le terminer indemne. C'est l'histoire de la haine implacable d'une mère envers ses enfants. Elle montre que le but de sa vie est de détruire leurs esprits et de briser leurs volontés. Et il n'y a pas de fin heureuse car elle les déteste vraiment. Pour pouvoir jouer ce tour de force il faut une actrice de premier ordre. Philippe de Broca et la productrice Olga Vincent ont fait un scénario ou son interprétation plus charitable ou moins cinglante de Madame Hervé-Bazin pour la remarquablement habile Catherine Frot. De Brocca ne cherche pas à établir des comparaisons. Il utilise simplement le roman comme point de départ d'un film captivant imprégné de l'atmosphère fascinante bien que terrifiante des points de vue et des distinctions de classe disparues depuis longtemps qui étaient tous liés aux images des années 1920. Un réalisateur doit être jugé sur ce qu'il met à l'écran et non sur sa fidélité ou non au livre dont son film provient...
J'avais un vague souvenir de la version de 1971 avec Alice Sapritch. Un souvenir glacial de cette femme acariâtre, traitant ses enfants avec haine. Cette nouvelle version me semble presque édulcorée, Catherine Frot étant beaucoup trop douce pour être crédible dans le personnage de l'abominable Folcoche. Ses actes n'en restent pas moins insupportables et rappellent quelques souvenirs à ceux qui ont connu pareils traitements comme la fourchette plantée sur le dos de la main, la cloche pour venir manger, les gifles pour un oui pour un non, ou encore les duels de regards à table. À noter une bonne blague énoncée par le mari de la mégère, interprété par l'excellent Jacques Villeret : "Où peut-on être au mieux qu'au sein de sa famille ? Partout ailleurs !" C'est dire l'ambiance qui régnait dans cette famille. Cette version de 2004 est encore trop tendre pour refléter la réalité des brimades subies par ces enfants. Une version à voir en ayant conscience qu'elle est loin de la vérité.
Dans cette version cinéma de « Vipère au poing » Catherine Frot se hisse sans problème au niveau de la légendaire Alice Sapritch du téléfilm réalisé trente trois ans plus tôt par Pierre Cardinal sur un scénario de Jean-Louis Bory. La réalisation montre une fois de plus l’élégance et l’efficacité de Philippe de Broca, Pas un plan gratuit, par une minute de trop, contrairement aux inutiles longueurs de plans qui finissent par devenir des longueurs dans la version de Cardinal. De même le remarquable et intelligent mélange musical de Brian Lock, l’inquiétante maison familiale (un peu trop luxueuse) contribuent à livrer une œuvre bien léchée. Mais du roman de Bazin se dégage une cruauté qui semble bien atténuée ici, davantage que dans la réalisation télé. La faute à une volonté exploratrice parfois à la limité du hors sujet, un Jacques Villeret dont l’interprétation est nettement moins nuancée que celle de Marcel Cuvelier et, surtout, Dominique de Kauchel (même un peu âgé pour le rôle) dans le rôle de Jean « Brasse-Bouillon » dégageait une force, très anémiée dans l’interprétation de Jules Sitruk. Malgré d’évidentes qualités techniques, de Broca livre une version trop propre, presque fade, du roman d’Hervé Bazin. Comme quoi, de grandes qualités techniques ne suffisent pas pour réaliser un grand film. Dommage que le talentueux Philippe de Broca finisse une œuvre cinématographique souvent brillante, sur un film aussi moyen.
Roman autobiographique d'Hervè Bazin, j'ai lu le livre, collégien, dont je me souviens très bien. Par contre, je n'ai jamais vu la première adaptation télévisuelle de 1971, avec Alice Sapritch dans le rôle de Madame Rézeau. Je trouve cette nouvelle version, fidèle au livre, bien interprétée par le couple Frot/Villeret avec une mention spéciale pour le jeune Jules Sitruck. Le film se déroule dans les années 1920, les décors sont remarquablement reconstitués. Quant à l'adaptation sage, elle dévoile le face à face féroce "Folcoche" - Jean, remarquablement. Je recommande cette version de 2004, en attendant de visionner celle de 1971...