L'étoile, c'est pour la photographie du film. Du moins telle qu'elle transparait dans la bande annonce, c'est elle qui m'a attirée dans ce traquenard.
En 1971, le réalisateur Pierre Cardinal a tourné une adaptation de ce roman déchirant, avec une Alice Sapritch époustouflante dans le rôle de Folcoche. Si De Broca a vu ce film, si même l'idée l'a effleuré de parcourir le roman (au vu du résultat, je n'ose croire qu'il l'ait fait), si donc, Philippe de Broca avait fait son boulot, il aurait du brûler ses bandes et s'infliger la lecture intégrale des oeuvres de Bazin en guise de pénitence.
Mais De Broca a voulu faire du fric. Uniquement du fric.
Il faut croire qu'aujourd'hui, il est devenu politiquement incorrect de montrer la haine d'un enfant pour sa mère, d'une mère pour son fils. Tous les sentiments sont rabaissés, les personnages et leurs passions tournés en ridicule. Le casting, en premier lieu, est déplorable. Jacques Villeret peut être un excellent acteur, il a un physique, une voit, un port particulier, qui rendent ses personnages touchants, naïfs, grotesques parfois. Dans le rôle du mari de Folcoche, personnage pétrit du sentiment de son aristocratie, il est tout bonnement ridicule.
La prestation de l'enfant, qui fait probablement de son mieux, est d'une tristesse rare. Il est petit, douillet, replet, les joues roses et l'oeil pétillant. Il ne "peut tout simplement pas" jouer ce rôle d'enfant sec, droit, cassant, rebelle.
En revanche, ces piètres personnages collent bien à l'interprétation dégoulinante de niaiserie de De Broca. Réalisateur sans tripes, sans intelligence et sans courage.
Ah, je suis déçue déçue déçue...
Je tremble à l'idée qu'un enseignant bonasse infligera un jour ce film à mes enfants, après leur avoir fait étudier en classe de lettres un extrait de deux pages.
Mais où sont les plaintes en justice? Que font les ayants droit?