Pour les besoins du film, Guillaume Canet et les réalisateurs, Tristan Aurouet et Gilles Lellouche, ont rencontré un vrai narcoleptique. Tous souhaitaient ne pas trahir la réalité de cette maladie. C'est ainsi qu'ils ont découvert la faculté des narcoleptiques à reprendre leurs rêves où ils les laissent en se réveillant et à les poursuivre tout naturellement. En fait, ces personnes sont immédiatement plongés dans le sommeil paradoxal que nous mettons entre deux et trois heures à atteindre. Au final, les réalisateurs jugent qu'il n'existe aucune incohérence vraiment énorme entre leur fiction et la réalité.
Tristan Aurouet et Gilles Lellouche, se connaissent depuis qu'ils ont 15 ans, bien avant qu'ils ne décident de travailler dans le cinéma. Ensuite, les choses se dont faites naturellement et, lorsqu'à 25 ans ils ont réalisé leur premier court, l'osmose était parfaite entre eux : pas besoin de diviser les tâches. Gilles Lellouche est juste plus proche des comédiens (il l'est lui-même) alors que Tristan Aurouet est plus attiré par la technique.
De l'aveu même des réalisateurs, le personnage de Lenny Barr a été écrit pour Benoît Poelvoorde. Mais, même s'il aimait beaucoup le rôle, l'acteur a du le refuser tant son emploi du temps était surchargé (deux films prenants la même année : Atomik Circus, le retour de James Bataille et Podium). Plus tard, sur le tournage d'Atomik Circus, Gilles Lellouche et Tristan Aurouet sont revenus à la charge : nouveau refus. Ils se sont donc résolus à auditionner un autre comédien... qui leur a fait faux bond à 15 jours du tournage ! Ils ont donc contacté de nouveau Benoît Poelvoorde qui a finit par accepter l'invitation.
Coïncidence, Les Productions du Trésor qui produisent Narco ont aussi financé le premier long-métrage de Guillaume Canet, Mon idole. C'est là que Gilles Lellouche et Tristan Aurouet ont rencontré celui qui deviendra Gustave Klopp. Non seulement, Guillaume Canet a totalement adhéré à l'univers mi-mélancolique, mi-déjanté des deux réalisateurs, mais, pour les besoins du rôle, il a aussi accepté de prendre dix kilos et de se laisser pousser la barbe. Le résultat se passe de commentaires...
Pour donner corps aux rêves de Gustave Klopp, les réalisateurs ont imaginé des scènes démentes de guerres, combats spatiaux et autres fusillades pétaradantes. A l'écran, cela se traduit par des séquences bourrées d'effets spéciaux réalisés par Autre Chose et Eclair Numérique. Malgré tout, certaines scènes techniquement complexes nécessitaient des effets trop coûteux pour la production. Tristan Aurouet et Gilles Lellouche ont donc du faire preuve d'ingéniosité pour contourner cette difficulté.
Narco aborde le thème de la célébrité et les moyens que certains sont prêts à mettre en oeuvre pour l'atteindre. C'est sans doute pour cette raison que les réalisateurs ont donné au personnage le plus avide de reconnaissance le nom de Pupkin, ce héros en quête de gloire médiatique dans La Valse des pantins de Martin Scorsese. Un joli hommage.