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inspecteur morvandieu
33 abonnés
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3,0
Publiée le 27 décembre 2023
Au mariage de sa soeur, Philippe fait la connaissance de la demoiselle d'honneur, Senta, dont il s'éprend passionnément, et réciproquement. La jeune femme ne tarde pas à révéler des tendances mythomanes. C'est un Chabrol classique, et c'est un compliment. Délaissant le mode bourgeois pour un mllieu provincial plus modeste, Claude Chabrol n'en est pas moins habile à décrire des personnages simples, courants, qu'il caractérise par d'imperceptibles et subtiles attitudes, fantaisistes ou ambigües, qui fondent une atmosphère singulière, alimentent une histoire sibylline. L'existence de la famille de Philippe (Benoît Magimel) semble déjà annoncer un malaise, lequel prend forme avec l'apparition de Senta (Laura Smet). En jeune homme bien comme il faut, ordinaire, Magimel est le point de vue étonné ou inquiet du spectateur confronté à la personnalité de Senta. Autour de la jeune femme, sensuelle et mystérieuse, se développe un intéressant suspens psychologique,, précisément crédibilisé par la justesse de personnages. Rien de transcendant mais une interprétation remarquable et une mise en scène sachant cultiver l'énigme en douceur.
J aime particulièrement l'oeuvre de Claude Chabrol que je place très haut dans mon Panthéon personnel des meilleurs cinéastes français de ces soixante dernières années. J'ai découvert cette "demoiselle d'honneur " récemment , qui est loin s'en faut un film de Chabrol parmi les plus connus. Si la critique professionnelle a aimé ce film, ce ne fût pas le cas du public. Pour ma part, je ne vais pas bouder mon plaisir et même si le film n'est pas sans défaut dans les dix dernières minutes, j'ai pris beaucoup de plaisir à le voir. Chabrol.l'a dit ui-même, " la demoiselle d'honneur " est la tentative ( à mes yeux réussie) de montrer la fascination exercée par les personnalités dérangées sur les gens "normaux ". Le réalisateur adapte ci un livre de Ruth Rendell, prétexte pour aborder un sujet finalement assez commun et pourtant peu traité au cinéma. Benoit Magimel qui tient le rôle principal, porte le film sur ses épaules et Laura Smet , que je n'avais jamais vue devant une caméra.représente une très bonne surprise. Les deux premiers tiers du film sont de tout premier ordre.
La Demoiselle d’honneur est un exemple du type de film auquel on pense quand on parle de Claude Chabrol, à savoir une histoire étudiant des personnages appartenant à la bourgeoisie où s’initie progressivement une intrigue criminelle. En 45 ans d’une carrière prolifique, Chabrol a acquis une maitrise complète de ce type de films portant totalement sa patte. Sans être d’une originalité folle de la part de ce cinéaste, La Demoiselle d’honneur est donc une réussite de ce genre portée par un duo d’acteurs principaux excellents. Benoit Magimel est parfait dans rôle d’homme amoureux rapidement dépassé par la situation mais c’est surtout Laura Smet qui imprime totalement l’écran en étant à la fois attirante et effrayante par son instabilité psychologique. Un Chabrol classique mais très réussi.
"La demoiselle d'honneur" (2004) Arte le 13.02.2017 Sur un air de Brel :
"Adieu Chabrol, je t'aimais bien, Adieu Chabrol, je t'aimais bien tu sais Mais hélas ce film est loupé-raté ! Trop angoissé ou fatigué ? Ce chant du cygne est enroué..."
Déception et peine : j'aimais bien Chabrol, tout comme j'aime encore Le Coq. Le premier était sur le déclin : Ce film date de 2004 et le réalisateur (aussi scénariste ici) allait décéder en 2010. Ce déclin angoissé se caractérise par le désir de Chabrol d'être materné : deux de ses enfants, un au script et l'autre à la musique (pas terrible) Sa cour... Le Coq, seul comédien à la hauteur de cette histoire, hélas, fait presque de la figuration, dans un rôle qui aurait pourtant pu être étoffé. Le scénario est tronqué, avec un dénouement neu-neu : on est loin d'Hitchcock que Chabrol admirait et dont il voulait s'inspirer ! Au sein d'un casting raté, encore une 'fille de", en l'occurrence celle de Johnny (et Nathalie) dont la nudité dans le film était probablement destinée à attirer les foules ? Mais Charlotte Gainsbourg était bien plus affirmée et naturelle dans cet exercice de style. Laura Smet déçoit à tous points de vue. Ne parlons pas de Magimel : à côté de son rôle, et peu convaincant comme d'habitude ! On aurait pu trouver tellement moins coincé ! Le bide en salles : même pas 400 000 spectateurs ! "Adieu Chabrol je t'aimais bien, tu sais (...)" Et pourtant ce film n'est pas complètement inintéressant, pour les inconditionnels de Chabrol... willycopresto
La filmographie de Claude CHABROL est une longue succession de flops en tous genres, au milieu desquels émergent, de temps à autre, quelques réalisations intéressantes et soignées. Ce n’est certainement pas le cas de cette Demoiselle d’honneur, incarnée par une Laura SMET qui semble avoir abusé de stupéfiants pour conférer à son personnage un maximum de singularité. Le réalisateur, qui s’est fait une spécialité des intrigues tortueuses dans des milieux bourgeois où la façade cache de multiples horreurs, nous mène ici chez des petites gens, avec des petits sentiments, des petits moyens et des petits problèmes. Et si les sarcasmes ne figurent pas cette fois au menu, CHABROL a bien du mal à cacher son mépris pour ces fourmis en pleine agitation. Son personnage préféré est d’ailleurs sans conteste le clochard étonnement interprété par Michel DUCHAUSSOY. Hormis celui-ci, les acteurs font le job sans y croire, sauf peut être Aurore CLEMENT, qui tente de donner vie à son personnage de coiffeuse à domicile, qui lui va comme un costume de Père Noël à un huissier de justice. On a compris qu’une fois de plus, CHABROL se moque du monde et en est ravi. Que le spectateur se moque de CHABROL n’est donc qu’un juste retour.
Chabrol pensait saisir avec cette adaptation de Ruth Rendell l'occasion d'aborder son univers habituel (la petite bourgeoisie de province) en "rajeunissant les cadres". De fait, avec un Benoit Magimel en première ligne et une Laura Smet très mise en avant (en même temps que mise à nu), il manifeste une volonté de renouvellement. Le problème est que la mayonnaise a bien du mal à prendre: il y manque tout le cynisme et le côté grinçant d’ordinaire si perceptible. Par ailleurs, si Magimel s'en tire plutôt pas mal dans ce registre, Laura Smet capitalise trop sur sa ressemblance avec sa mère, arborant les mêmes moues et les mêmes expressions sans chercher sa propre voie. Le film met un temps infini à démarrer, et l'ambiance et les personnages savoureusement croqués manquent à l'appel. Le film pouvait être plus intéressant mais souffre d'un gros manque au niveau de l'écriture.
Benoît Magimel est aussi lumineux dans ce Chabrol que dans ses autres interprétations. Chabrol ou pas, il est un des acteurs français les plus passionnants de ce XXIe siècle -avec ou sans Chabrol !
Sur une intrigue d’une platitude absolue, Chabrol arrive à faire illusion pendant un moment. Mais force est de constater que ce film manque cruellement de tonus et de fond.
Chabrol adapte une nouvelle fois un roman de Ruth Rendell et en tire un film moins porté sur la critique sociale que sur le drame humain, l'expression de la passion, l'aveuglement, les névroses, la folie meurtrière... Sans être transcendant, ni particulièrement original, l'ensemble est maîtrisé et vraiment prenant. Côté interprétation, Benoît Magimel est très bien en gentil garçon dépassé. Laura Smet a le physique de l'emploi, étrangement charmante, joliment inquiétante. Elle campe une demoiselle d'honneur qui est aussi une demoiselle d'horreur...
Un chabrol à l'accouchement long et au final prématuré, il crée une ambiance tendue artificielle dès le départ alors qu' il faut attendre 3 quarts d'heure avant d'avoir une miette d'intrigue. A partir de ce moment cela devient nettement mieux mais le clap final arrive du coup bien trop vite.
Un bon cru de Claude Chabrol. Benoît Magimel et Laura Smet sont excellents. L'histoire d'amour a l'intensité voulue pour mener droit au drame et au fait divers. Après, un film de Chabrol, on sait bien que c'est sans surprise de ce point de vue. On aime ou pas. Le ton est posé, réaliste, sobre, confident, avec cette froideur caractéristique. Des gens comme les autres, communs, et un jour c'est la tragédie banale, glauque, une parmi d'autres sur les milliers de dépositions des commissariats de police. Comment en arrive t-on à ces vies brisées par la névrose et la folie ordinaire, voilà une fois encore le sujet de Claude Chabrol, qui n'hésite pas à mettre les mains dans le cambouis.
Bluffant, à moins que mon état de fatigue ne me trompe sur la subtilité du postulat. Le générique de début fait film d'auteur indépendant et contemporain, puis on arrive dans le grand guignol Chabrolesque. Mou, ironiquement invraisemblable ou simplement ennuyeux. Le portrait instantané d'une médiocrité provinciale ordinaire. Mais sans méchanceté contrairement au dernier Chatilliez. On pense que le réalisateur fait sa crise de jeunisme, et, après "L'appât" cherche à démontrer le manque de repères moraux du siècle qui donne des jeunes prêts à tout. Sauf que. la fin remet tout l'échafaudage logique sur la psychologie des deux comparses. Et du coup montre à quel point le réalisateur nous a manipulé. Pas à la manière américaine où l'on change de version à chaque quart d'heure, de manière plus subtile, en montrant sa version des faits un peu invraisemblable pour finir par une explication beaucoup plus simple, sans doute facile, mais c'était si bien amené ! Smet n'est pas transcendante, mais elle se plie bien aux ordres, Magimel est étonnant de maturité par rapport à ses autres rôles, le reste est ingrat, mais c'est pour mieux servir le film. Aurore Clément se paye le luxe d'imiter la voix d'Audran dans une scène, preuve de la "tyrannie" hégémonique de Chabrol sur son petit monde.
Curieusement, le film est passé très vite alors qu'il pouvait paraître ennuyeux: on a l'impression que les acteurs avaient du mal à jouer, excepté le merveilleux Benoit Magimel! Un bon Chabrol malgré quelques défauts!
Un thriller un peu fade aux allures de téléfilm. La mise en place de l'intrigue est laborieuse, on a parfois l'impression d'assister à un bon vieux "Derrick" avec une réplique toutes les dix minutes. Chabrol échoue à créer une atmosphère de peur. Sa réalisation est d'une qualité trop moyenne, c'est décevant. La gestion du suspense est elle-aussi ratée. Pas de vrai retournement de situation, tout est prévisible. La fin, ouverte, déçoit. Nombre des personnages du film flirtent avec le ridicule. Entre le héros qui couche avec son buste, sa copine qui sort d'un asile d'aliénés, le clodo qui met du chanel n°5 et qui s'exprime aussi bien qu'un énarque, les beaux parents qui passent leur temps à danser le tango, la vieille casse-bonbons qui râle tout le temps, le fic au doux nom de "Laval"... ça fait un peu beaucoup pour un même film. D'autant que les dialogues sont de haut vol. On pourrait presque aire un best-of tellement c'est ridicule, la palme revenant peut-être à la copine du héros qui dit : "Je suis acteur et non actrice. On dit bien professeur et non professeuse, non ?" Oui ma grande, tu es différente mais on ne t'en veut pas. Enfin pas trop. Heureusement, il y a Benoît Magimel, dont le jeu vaut à lui tout seul le déplacement. Je suis vraiment fasciné par cet acteur, chacune de ses mimiques est un régal visuel. A côté Bernard Le Coq fait bien pâle figure.