Ce Chabrol cuvée 2004 cest comme qui dirait
une valse à trois temps.
Un vieux couple rôdé à l'alchimie de l'ombre et de la lumière, tourne sur lui-même, le cinéaste et le spectateur, marquant chaque mesure par une lente évolution.
Séquence nostalgique, première mesure.
Intérieur feutré, petit bourgeois, extérieur urbain, sagement provincial. Un jour, Benoît, une nuit, Laura. De vrais et beaux cadrages. La direction dacteurs nétant pas folichonne et le rythme peu trépidant, à lère du numérique, on sémerveille. Chabrol serait il le garant des valeurs sûres ?
Mais déjà il marque la deuxième mesure, on replonge le nez dans le cahier des charges.
Grisaille, intérieur nuit, intérieur gris, intrigue à tiroirs, poussérieux, atchoum ! La statue et le jardin, le Poulet au Vinaigre, ça va un temps.
La Demoiselle dHonneur égrène sa partition pluvieuse, prévisible et réglée comme un métronome.
Troisième mesure : un mur, invisible, infranchissable, ripoliné en bleu. Désincarné, sans âme, dénué de passion, privé démotion.
Triste fin.
Le vieux lion est fatigué, nous aussi.