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Gonnard
241 abonnés
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2,0
Publiée le 8 décembre 2010
Un thriller un peu fade aux allures de téléfilm. La mise en place de l'intrigue est laborieuse, on a parfois l'impression d'assister à un bon vieux "Derrick" avec une réplique toutes les dix minutes. Chabrol échoue à créer une atmosphère de peur. Sa réalisation est d'une qualité trop moyenne, c'est décevant. La gestion du suspense est elle-aussi ratée. Pas de vrai retournement de situation, tout est prévisible. La fin, ouverte, déçoit. Nombre des personnages du film flirtent avec le ridicule. Entre le héros qui couche avec son buste, sa copine qui sort d'un asile d'aliénés, le clodo qui met du chanel n°5 et qui s'exprime aussi bien qu'un énarque, les beaux parents qui passent leur temps à danser le tango, la vieille casse-bonbons qui râle tout le temps, le fic au doux nom de "Laval"... ça fait un peu beaucoup pour un même film. D'autant que les dialogues sont de haut vol. On pourrait presque aire un best-of tellement c'est ridicule, la palme revenant peut-être à la copine du héros qui dit : "Je suis acteur et non actrice. On dit bien professeur et non professeuse, non ?" Oui ma grande, tu es différente mais on ne t'en veut pas. Enfin pas trop. Heureusement, il y a Benoît Magimel, dont le jeu vaut à lui tout seul le déplacement. Je suis vraiment fasciné par cet acteur, chacune de ses mimiques est un régal visuel. A côté Bernard Le Coq fait bien pâle figure.
Chabrol pensait saisir avec cette adaptation de Ruth Rendell l'occasion d'aborder son univers habituel (la petite bourgeoisie de province) en "rajeunissant les cadres". De fait, avec un Benoit Magimel en première ligne et une Laura Smet très mise en avant (en même temps que mise à nu), il manifeste une volonté de renouvellement. Le problème est que la mayonnaise a bien du mal à prendre: il y manque tout le cynisme et le côté grinçant d’ordinaire si perceptible. Par ailleurs, si Magimel s'en tire plutôt pas mal dans ce registre, Laura Smet capitalise trop sur sa ressemblance avec sa mère, arborant les mêmes moues et les mêmes expressions sans chercher sa propre voie. Le film met un temps infini à démarrer, et l'ambiance et les personnages savoureusement croqués manquent à l'appel. Le film pouvait être plus intéressant mais souffre d'un gros manque au niveau de l'écriture.
Chabrol adapte une nouvelle fois un roman de Ruth Rendell et en tire un film moins porté sur la critique sociale que sur le drame humain, l'expression de la passion, l'aveuglement, les névroses, la folie meurtrière... Sans être transcendant, ni particulièrement original, l'ensemble est maîtrisé et vraiment prenant. Côté interprétation, Benoît Magimel est très bien en gentil garçon dépassé. Laura Smet a le physique de l'emploi, étrangement charmante, joliment inquiétante. Elle campe une demoiselle d'honneur qui est aussi une demoiselle d'horreur...
J'ai eu la chance de pouvoir parcourir les critiques (pour le moins divergentes!) sur le site avant de voir "La demoiselle d'honneur". Le film ne mérite ni cet excés d'honneur ni cette indignité. Mais il est tout à fait injuste d'accabler Laura Smet. Ceux qui critiquent son jeu et lui conseillent de prendre des cours de théâtre confondent une fois de plus actrice et personnage.Le ton neutre, distancié, comme absent de L. S. est bien sûr tout à fait voulu: prend-on Chabrol pour un perdreau de l'année qui ne saurait pas diriger ses acteurs? Je salue la performance de cette jeune femme, car n'oublions pas qu'elle incarne un personnage mentalement dérangé qui a perdu tout repère, et ses intonations et l'apparente indifférence de ses traits sont bien celles qu'on imagine chez quelqu'un qui perd la raison.Chabrol crée parfaitement le malaise, l'impression est vertigineuse. Et l'humour? Fans de Chabrol comme moi ou même indifférents allez donc voir grâce à quel artifice Benoît Magimel réussit au téléphone à convaincre une cliente de régler des travaux dont elle est mécontente. C'est jouissif, c'est du grand art! Benoît Magimel est en tout point parfait. Une scène au commissariat nous entraîne avec lui dans la spirale du doute puis de l'horrible certitude. Le climat extrêmement inquiétant des romans de Ruth Rendell est tout à fait rendu, c'est un suspense psychologique. Tout cela avec une économie d'effets et une subtilité de jeu qui sont peut-être responsables de l'ennui qu'ont éprouvé certains spectateurs exigeant maintenant une image par plan comme dans les films d'action vides de sens. Une petite allusion ironique aussi à l'amour de Chabrol pour les jeux télévisés. Non, décidément ce n'est pas ce film qui me détournera d'aller voir les oeuvres de Chabrol dès leur sortie. Qui pense donc que par un miracle à l'envers il pourrait perdre avec l'âge tout son talent?
Un drame dérangeant qui repose sur le jeu et sur le personnage de benoit Magimel, passant du raisonnable limite casse-pied à l'amoureux éperdu. Quant à Laura Smet, son jeu assez moyen la rend en fait moins crédible, mais son personnage aussi, ce qui ajoute de la confusion qui donne un certain charme au film. Chabrol nous donne ainsi une vision intéressante de la passion, et de ce qu'elle peut entraîner dans l'entourage ou le couple.
La peinture de la société française est à nouveau le point fort de ce film de Claude Chabrol. Magimel est excellent mais l'intrigue qui repose sur une obsession qui était très prenante dans le roman de Ruth Rendell, a plus de mal à passer à l'écran.
Sur une intrigue d’une platitude absolue, Chabrol arrive à faire illusion pendant un moment. Mais force est de constater que ce film manque cruellement de tonus et de fond.
Merci à Benoit Magimel d' éclairer ce film ! Claude Chabrol est assez decevant dans cette histoire sans tonus...peut etre que Laura Smet ( pourtant excellente dans les Corps Impatients )ne soit pas le meilleur choix pour ce role, elle ne convainc pas.
Bluffant, à moins que mon état de fatigue ne me trompe sur la subtilité du postulat. Le générique de début fait film d'auteur indépendant et contemporain, puis on arrive dans le grand guignol Chabrolesque. Mou, ironiquement invraisemblable ou simplement ennuyeux. Le portrait instantané d'une médiocrité provinciale ordinaire. Mais sans méchanceté contrairement au dernier Chatilliez. On pense que le réalisateur fait sa crise de jeunisme, et, après "L'appât" cherche à démontrer le manque de repères moraux du siècle qui donne des jeunes prêts à tout. Sauf que. la fin remet tout l'échafaudage logique sur la psychologie des deux comparses. Et du coup montre à quel point le réalisateur nous a manipulé. Pas à la manière américaine où l'on change de version à chaque quart d'heure, de manière plus subtile, en montrant sa version des faits un peu invraisemblable pour finir par une explication beaucoup plus simple, sans doute facile, mais c'était si bien amené ! Smet n'est pas transcendante, mais elle se plie bien aux ordres, Magimel est étonnant de maturité par rapport à ses autres rôles, le reste est ingrat, mais c'est pour mieux servir le film. Aurore Clément se paye le luxe d'imiter la voix d'Audran dans une scène, preuve de la "tyrannie" hégémonique de Chabrol sur son petit monde.
et là je dis non et non! Long, emmerdant, adaptation d'un mauvais polar de Ruth Rendell (ok, je n'aime pas Ruth Rendell)....quoi d'autre? Si, les personnages secondaires sont bien meilleurs que les principaux, la mère est fantastique (Aurore Clément) ainsi que la petite soeur. Pour le reste, les dialogues sonnent faux, Magimel est bon mais ne sauve pas le film plombé par Laura Smet, qui n'a pas l'air de trop s'intéresser à son rôle...et nous encore moins. Je ne comprends pas l'encensement de la critique, ce film est tout simplement emmerdifiant au possible.
Un bon Chabrol gâché par une très mauvaise Laura Smet. Je pense que ce film aurait pu etre excellent grace à l'ambiance malsaine de banlieue résidentielle menacée par un tueur en série, la belle unité de la famille de francais moyens qui traverse les épreuves grace à la force et a la volonté de la mère et du fils, à la douceur de la grande soeur et à l'exentricité de la petite (soeur). Le film met quelque temps à démarrer, on sent l'ennui de cette vie résidentielle, une fois le mariage passé, Magimel donne corps à son personnage, le jeune homme tombe amoureux passionnément de cette folle-mytho et le montre avec justesse. Je pense que cet acteur a un véritable don pour la comédie et qu'il est appelé à unavenir brillant si il choisis bien ses rôles. L'aventure qui s'ensuit pourrait etre intéressante si l'actrice jouant Sental avec un quelconque charisme. Au lieu de ça, on s'ennuie, Smet est loin de nous passioner ni meme de nous intriguer, son jeu est bien trop lourd pour correspondre à une jeune fille insouciante et pas assez profond pour camper quelqu'un de torturé. Au risque de me répéter, je dirais que Chabrol a su créer une ambiance particulière, qu'il a exploité au maximum le talent de Magimel et que l'histoire aurait pu etre captivante mais qu'il a raté son film en ratant la distribution du rôle le plus important. Dommage.
Un bon cru de Claude Chabrol. Benoît Magimel et Laura Smet sont excellents. L'histoire d'amour a l'intensité voulue pour mener droit au drame et au fait divers. Après, un film de Chabrol, on sait bien que c'est sans surprise de ce point de vue. On aime ou pas. Le ton est posé, réaliste, sobre, confident, avec cette froideur caractéristique. Des gens comme les autres, communs, et un jour c'est la tragédie banale, glauque, une parmi d'autres sur les milliers de dépositions des commissariats de police. Comment en arrive t-on à ces vies brisées par la névrose et la folie ordinaire, voilà une fois encore le sujet de Claude Chabrol, qui n'hésite pas à mettre les mains dans le cambouis.
Tomber amoureux de la mauvaise personne ... c'est ce que raconte ce film entre 2 êtres qui vont détruire leur existence pour consumer sans prendre en compte certains aspects de la réalité ... Chabrol réalise superbement bien, mais on est toujours exigent avec les meilleurs ... et ce n'est pas le meilleur Chabrol.
Comme souvent chez Chabrol,l'histoire se passe en province avec des gens comme vous et moi.C'est ce qui rend souvent ses films attachants.Chabrol mélange ici plusieurs genres avec succès,atmosphère trouble et presque hitchcokienne,une belle histoire d'amour et une intrigue policière.Benoit Magimel est excellent,rien à dire.Laura Smet elle est en revanche très decevante et certaines scènes tombent par terre à cause de son interpretation figée et sa voix monocorde.Elle possède peu d'expression et heureusement que Magimel est là pour remonter le niveau des scènes.Le film passe très vite,fait beaucoup penser à La Vénus D'Ile de Mérimée,histoire que j'avais beaucoup aimée.A noter la très belle musique de Mathieu Chabrol.Au final:une bonne histoire,bien réalisée et bien interprétée par Magimel qui porte le film sur ses épaules et heureusement efface le jeu très moyen de Laura Smet.
Au mariage de sa sœur, Philippe Tardieu (Benoît Magimel) et une demoiselle d’honneur étrange ont le coup de foudre. Cette fois c’est la Loire Atlantique qui est le cadre de l’étude familiale de Chabrol ; car il s’agit d’abord du portrait bien brossé d’une famille courante composée d’une mère et ses trois enfants adultes. A cet univers vient s’opposer celui mystérieux de cette demoiselle d’honneur logeant avec des danseurs de tango dans une grande bâtisse délabrée. De ce contrepoint, l’auteur sait faire sourdre progressivement le mystère, faire monter la tension, rendre inquiétant des éléments précédemment vus comme anecdotiques. Un scénario cohérent et bien ficelé, des acteurs bien dans leurs rôles et un décor approprié participent au plaisir de la vision, et, pour cet opus, le fils de l’auteur a concocté une musique plus intéressante que d’habitude, bien adaptée au sujet. L’absence de grande scène finale sanguinolente ne nuit en rien ! Le Chabrol de la maturité se plait à la peinture de mœurs, avec une technique classique. Cela ne produit pas des chefs-d’œuvre, mais souvent de bien plaisantes productions, dont celle-ci.