Blind shaft : les secrets du tournage

L'histoire de Blind shaft se fonde sur l'histoire de Liu Quingbang dans Le Puits sorti le 5 octobre 2003 dans les librairies françaises. Cet ouvrage ajouté à la récente dénonciation de l'industrie minière illégale a abouti à ce que le sujet abordé dans le film soit moins propice à la controverse.

Selon Li Yang, au moins 10 000 personnes mourraient chaque année dans les mines illégales en Chine. Des millions d'ouvriers, souvent illettrés, arpentent le pays pour trouver du travail et malgré les conditions difficiles, mettent leur vie en péril pour un salaire beaucoup plus élevé que dans la campagne. Les mineurs doivent souvent vivre dans des conditions extrêmes, dormir dans des dortoirs exigües où les ouvriers de retrouvent souvent entassés dans de simples tentes ou baraquements.

Il arrive aussi souvent que la police locale et les responsables officiels soient corrompus afin qu'ils ferment les yeux sur les abus des propriétaires de mines. L'extorsion et le vol y sont quotidiens depuis plusieurs années. Des affaires de meurtres ont été également rapportés par les media d'Etat, notamment le meurtre de miniers par des locaux qui, après leurs exactions, ont simulé une explosion afin de demander réparation.

Le tournage de Blind shaft s'est avéré être très dangereux. Li Yang a passé environ 80 heures dans les galeries obscures et 50 heures à filmer dans les sous-sols, dont une séquence longue de 20 minutes. Une galerie s'est effondrée alors qu'ils n'avaient pas terminé de filmer. Ils se sont alors installés sur la mine voisine, tout comme les ouvriers qui gagnent leur vie en extrayant le charbon.

Tel est le salaire que touchent les mineurs chinois dont parle le film. Cette somme équivaut à 107 euros, soit plusieurs fois le revenu mensuel moyen d'un fermier.

A l'occasion du 5ème Festival du film asiatique de Deauville de 2003, Blind shaft a reçu un accueil dithyrambique de la part du public, de la presse et du jury qui lui ont décerné le Lotus du Meilleur film, le Lotus du Meilleur réalisateur, le Lotus du meilleur acteur, le Lotus du public et le Lotus Air France.