Cela faisait bien longtemps que je voulais voir « Mourir d'aimer », dont l'histoire m'intéressait beaucoup à défaut de pouvoir me surprendre tant j'en connaissais les grandes lignes. Mais bon, celle-ci reste suffisamment forte pour qu'on la suive jusqu'au bout, surtout lorsque la protagoniste est interprétée avec une belle ferveur par Annie Girardot (mention beaucoup plus passable pour Manuel Pradal, peu convaincant et semblant trop âgé pour le rôle). Évidemment, avec André Cayatte derrière la caméra, rien d'exaltant, mais une belle sobriété (du moins jusqu'à la dernière ligne droite), une envie de traiter intelligemment le sujet, de prendre de la hauteur et de démontrer à quel point ce « scandale » n'avait pas lieu d'être et encore moins à briser des vies (il paraît même que, depuis, c'est arrivé à une femme de président français).
Le récit est assez clair, décrivant distinctement les différentes épreuves vécues par les deux héros, dont certaines particulièrement éprouvantes et, pour le coup, que je ne connaissais pas. Dommage que le film soit quand même un peu long, donnant l'impression de répéter les mêmes scènes et ressentis, n'évoluant (logiquement) pas tant que ça. Surtout, l'auteur de « Justice est faite » fait l'erreur de prendre trop ouvertement parti pour les deux amants, trop parfaits, à l'amour trop idyllique, empêchant presque tout débat (légitime) sur le bien-fondé de cette relation professeur-élève. Reste une œuvre intéressante sur un fait divers ayant marqué la société française, relativement bien traitée et un minimum instructif : avec un peu plus de hauteur, c'eût été encore mieux.