L'idée originale du film est apparue en 1988, mais ce n'est pas avant que Picture of Light soit terminé en 1994 que Peter Mettler peut se consacrer pleinement à ce projet. Au début, le processus de conception du film était structuré comme un voyage de découverte. Mettler explique : "Pour ce projet, il était important de ne pas dépendre d'un scénario où d'un plan de tournage établi à l'avance. J'avais une manière de travailler plus intuitive et plus ouverte. Un tel procédé implique toujours des décisions et des choix, mais ceux-ci étaient faits en réponse au flot hasardeux d'événements et de gens qui croisaient mon chemin."
Pour le réalisateur, regarder le film est une expérience active de recherche du sens, en reconnaissant la fragilité de notre système de croyance, de notre quête incessante du bonheur. Dans ce contexte, le film traverse une large rangée de situations telles que la dépendance, les manifestations de Dieu, la perte de l'être cher, la tentative de perfectionner notre environnement par des interventions technologiques ou scientifiques...
Dès le début, l'habillage sonore a joué un rôle très important dans la structure du film. Le montage s'est fait par rapport au son et non l'inverse. Des éléments oraux originaux ont été conçus par le créateur de son Peter Bräker, le musicien Fred Frith et le DJ Dimitri Perrot. La bande originale fusionne les sons avec la musique enregistrée sur place, allant de l'ambiance des casinos de Las Vegas aux cérémonies religieuses indiennes en passant pas les scènes techno. Le réalisateur utilise également de la musique préenregistrée par divers artistes parmi lesquels Jim O'Rourke, Henrik Gorecki, Tony Coe, Knut et Silvy, Christian Fenesz.
Dans le film, Albert Hofman, l'inventeur du LSD parle de la perception nous avons enfant et que nous perdons à l'âge adulte. Le film est une tentative de recréer ce sens de l'émerveillement décrit par Hofman. Le réalisateur explique : "J'ai essayé d'évoquer l'ouverture avec laquelle un enfant peut voir les choses sans les juger. J'essaye d'inviter les spectateurs à aborder le film avec cette ouverture et de les laisser se sentir libre d'interpréter par eux-mêmes.
Au premier stade du montage, Peter Mettler et son co-réalisateur Roland Schlimme ont créé un assemblage de 55 heures. Mettler explique: "Rien n'a été tourné deux fois, il n'y a jamais eu de seconde prise ou d'angles multiples de caméra. Les 55 heures contenaient une multitude de différentes scènes et de personnages. J'ai rassemblé la matière chronologiquement et essayé de cristaliser des scènes et des séquences d'après ce que suggérait le contenu lui-même.
Quatre thèmes ont mis en place la ligne de tournage: le désir de transcender, le refus de la mort, l'illusion de sécurité, notre rapport avec la nature. Ces thèmes ont joué un rôle majeur dans la sélection des sujets pour le film. Les rencontres elles-mêmes ont crée la propre logique du voyage.