Le vétéran du cinéma cinghalais Lester James Peries, auteur de La Ligne du destin et Changements au village, considérés comme des oeuvres majeures du septième art, revient sur le devant de la scène avec Le Domaine. Avec ce film, il explique avoir voulu poursuivre son étude de la famille sri-lankaise prise dans le processus de dissolution. "Pour moi, la famille a été le microcosme des changements sociaux, politiques et économiques du monde environnant", explique-t-il. "Les relations familiales qui, au Sri Lanka, sont accentuées par un environnement toujours changeant, est le thème le plus cher à mon coeur, le plus proche de mon vécu et de mon attitude envers mon peuple que j'essaie de comprendre avec amour et compassion."
Le Domaine est librement inspiré de La Cerisaie, pièce du dramaturge russe Anton Tchekhov. Le réalisateur Lester James Peries explique : "Longtemps, j'ai trouvé que le thème et certains personnages de la pièce étaient très pertinents, très vrais et qu'ils convenaient très bien à l'aristocratie affaiblie et décadente du Sri Lanka, inconsciente et insensible aux vastes changements sociaux qui leur sont incompréhensibles. Ce qui m'a attiré dans la pièce, c'est sa compassion, son humanité et surtout la certitude que la vie doit continuer même durant une tragédie personnelle."
Le réalisateur Lester James Peries a modifié l'histoire de La Cerisaie d'Anton Tchekhov pour la situer dans un contexte sri-lankais. Le Domaine n'évoque ainsi en aucun cas la Russie, le long-métrage s'intéressant au destin d'une famille qui fait partie de l'aristocratie bouddhiste, à la fin des années 80. Le cinéaste ajoute avoir "conservé de façon approximative l'histoire de base, et seulement cinq des personnages principaux (ils sont quinze dans la pièce) ont été réécrits pour en faire des personnages cinghalais."
Le Domaine faisait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes 2003. Le long-métrage était présenté hors-compétition.