La Porte des secrets : les secrets du tournage

Iain Softley explique sa vision du film : "Certains de mes films favoris – Rosemary's baby, Angel heart, Ne vous retournez pas – sont des thrillers psychologiques. Le script de La Porte des secrets se rattache à cette veine. Il est à la fois habile, divertissant et très riche sur le plan thématique. J'ai voulu que ce film s'ancre dans la réalité,qu'il ne verse pas dans l'hyper stylisation ou le pur gothique, qu'il exploite au mieuxl'ambiance et les saveurs de cette région. Ce qui me plaît et continue de me hanter dansdes films comme celui-ci, c'est l'idée que de tels univers peuvent encore exister de nos jours.Je crois que le public aime à se faire peur au travers d'histoires qui traitent de notre mondeet de notre époque."

Kate Hudson étant tombée enceinte, la production, décidée à l'avoir pour le film, n'hésita pas à repousser le tournage de près d'un an, jusqu'à ce qu'elle soit en mesure de reprendre le travail. Pour Iain Softley, "cela se révéla le bon choix, car la naissance de son bébé lui a donné un supplément de maturité et d'expérience qui a enrichi son apport au film."

Kate Hudson a tenu à exécuter ses propres cascades. Au fil des jours, elle a ainsi escaladé une façade et cassé des vitres, rampé dans la boue, subi des averses torrentielles et s'est écorché les genoux. "J'ai adoré cela, explique la comédienne, rentrer chez soi et pouvoir exhiber ses "blessures de guerre", quelle fierté et quel bonheur !".

Habitué au registre de l'épouvante, le scénariste Ehren Kruger est connu pour être l'auteur des scripts de Scream 3 et des deux volets de la saga américaine The Ring : Le Cercle - The Ring de Gore Verbinski et Le Cercle - The Ring 2 de Hideo Nakata.

Le monde mystérieux de La Porte des secrets tourne autour d'une variété locale de magie, le "hoodoo" (littéralement : la guigne, la poisse), qui se pratique encore dans certains bayous et zones reculées.

Comme l'explique le scénariste Ehren Kruger, "c'est essentiellement une forme de sorcellerie, à base de potions, de racines magiques et de formules rituelles à vocation médicinale, mais qui peuventaussi porter la poisse à vos ennemis. Introduite par des esclaves africains, elle s'estmariée aux connaissances botaniques des Amérindiens, aux folklores chrétiens et juifsvenus d'Europe. C'est donc un amalgame typiquement américain de toutes sortes de croyances, à l'image du melting-pot que constitue notre nation."

Cette plongée dans le monde ténébreux de la guigne entraîna de nombreuses recherches, tant pour le scénariste que pour le réalisateur, les producteurs et le chef décorateur John Beard.

La première partie du tournage eut lieu en Louisiane, les trois premières semaines se déroulant dans l'enceinte de la Plantation Félicité. Située dans le village de Vacherie, au coeur de la Paroisse St. James, à mi-chemin de Bâton Rouge et de La Nouvelle-Orléans, elle fut édifiée en 1847 par l'homme le plus riche de l'Etat, Valcour Aimé, qui en fit présent à sa fille Félicité le jour de ses noces.

Iain Softley et son équipe investirent ensuite La Nouvelle-Orléans pour en capter l'ambiance. Au cours de cette période, l'équipe tourna dans plusieurs lieux représentatifs des divers styles architecturaux de la ville, dont Magazine Street et Jackson Square, avant de se rendre au Southesast Louisiane Hospital de Mandeville.