Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Kurosawa
587 abonnés
1 509 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 1 août 2016
"La Mauvaise Education", si son histoire n'est pas la plus passionnante qu'ait racontée Almodóvar, est un des films les plus complexes du cinéaste sur un plan narratif. Car, au fond, les événements narrés sont simples et pourraient être brièvement présentés en trois mouvements (récit d'une histoire d'amour entre deux garçons - Ignacio et Enrique - soumis à l'autorité du père Manolo; relation entre ces deux garçons quelques années plus tard à l'occasion du tournage d'un film autobiographique qui relate leur passé; récit de l'histoire triangulaire entre Juan, Ignacio et le père Manolo); mais c'est leur distorsion par une construction scénaristique non chronologique qui rend finalement le film extrêmement troublant, avec la disposition d'une mise en abyme dont on ne peut connaître son enclenchement seulement de façon rétrospective, l'interprétation du père Manolo et enfin le jeu sur l'identité du personnage incarné par le génial Gael García Bernal, qui demande au spectateur de réajuster son regard sur le rapport qu'il entretient avec les autres. Tout en appréciant les revirements de situation et une esthétique personnelle et soignée, il faudrait donc surtout mettre en évidence la structure du film en ce qu'elle permet le déploiement d'une mise en scène dynamique et hybride, qui assimile de façon impressionnante les différents genres (mélo, suspense, comédie) à l'oeuvre. En somme, Almodóvar signe un film brillant, maîtrisé, au déroulement passionnant.
Quelle catastrophe! Je défie quiconque à me raconter clairement l'histoire de "la mala educacion". Car en plus d'etre un fatras d'intention cinematogaphiques et scénaristiques qui tombent toujours dans le mauvais clichés, ce film est incomprehensible. Il mérite d'etre comparé au téléfilm de TF1 passant l'été à 14H00, rien ne ressort de ce film, rien. Si peut etre, la phrase "C'est bien de l'Almodovar". Alors pardonner moi, mais Mr. Almodovar est le plus grand fumiste du cinéma. Déclarant chef d'oeuvre un film qui n'a rien pour revendiquer cette adjectif.
Même s'il délaisse en partie la puissance mélodramatique de son precédent film (avec les exagérations qu'il comportait), Almodovar continue de s'affirmer comme le vrai grand cinéaste (depuis "Tout sur ma Mère") qu'on désespérait qu'il devienne à un époque. D'une impressionnante qualité narrative, charnel, flamboyant mais également tenu, presque épuré, ce film montre un réalisateur de plus en plus capable de se faire discret derrière son sujet, tout en atteignant une immense maîtrise. Un pierre de plus à un édifice qui commence à se montrer réellemnt impressionnant.
Du grand art, même si parfois on est un peu perdu. Almodovar arrive a nous parler de sexualité enfantine sans être scabreux, de nous parler de de l'hypocrisie des curés sans sombrer dans le grotesque, et de nous parler d'homosexualité avec naturel. Une mention spécial pour l'acteur mexicain Gael García Bernal qui porte le film et dont le rôle en travesti est extraordinaire (l'un des plus beaux rôlex de travesti de l'histoire du cinéma)
De tous les Almodovar que j'ai vu jusqu'ici, "La Mauvaise éducation" est de loin celui qui m'a le plus déçu. Disons que je n'ai vraiment réussi à me plonger dans cette intrigue à base d'homosexualité, de meurtre, de souvenirs d'enfance, de monde du cinéma, de pédophilie car elle donne l'impression d'être plus alambiquée qu'ambitieuse. Et qui dit alambiqué dit confusion mais aussi généralement absence d'émotions ; ce qui est le cas ici bien sûr. Mais la plus source de déception vient de la direction d'acteurs. La faute en revient surtout à la quasi-absence de rôle féminin ; domaine qui est la grande spécialité du cinéaste et en conséquence ne parvient pas à trouver l'état de grâce qu'il a avec ses comédiennes fétiches. Ce que l'on retient surtout de tout cela c'est qu'il est à croire qu'un Almodovar sans femmes est un Almodovar sans vie.
Une vraie réussite, l'intrigue est très bien ficelée et le jeu des acteurs excellent sur un sujet sensible. A noter aussi une très belle bande originale. Bref, du très bon Almodovar politiquement incorrect!
Plus personne ne peut le nier, il y a eu de nombreux actes sexuels commis sur des enfants de la part d'hommes d'église partout dans le monde. Ce qui est moins relayé, ce sont les rapprochements de certains élèves dans les collèges réservés aux garçons : on pourra approfondir le sujet grâce à l'excellent film de Delannoy "les amitiés particulières" sorti en 1964. Dans la mauvaise éducation, ces deux thèmes sont évoqués avec brio dans un thriller rondement mené par le maître du genre. La seule fausse note restera chez Almodovar cette obsession à faire des personnages trop gays, soit efféminés ou soit travestis, mais jamais représentatif de la majorité des personnes de cette communauté, ce qui a pour cause de perpétuer les amalgames ou les stéréotypes.
Un "petit Almodovar", cette histoire ne m'a pas spécialement touchée ni intéressée. Reste le style inimitable du maître ibérique qui rend, même ses oeuvres mineures, très intéressantes à suivre.
Almodovar qui tombe au plus bas. Lui qui est toujours obscène sans être vulgaire tombe ici dans la plus basse vulgarité qui soit. On lui pardonnera ces scènes pas très chastes et pudiques car la vulgarité n'est pas là mais bien dans le sujet même du film et la manière dont il le traite. Le sujet délicat de l'enseignement catholique et de la sexualité des prêtres méritait un peu plus d'intelligence et de sens de la nuance. Almodovar brouille les pistes, ça part dans tous les sens et finalement, le film ne dit plus rien et laisse un total non sens, un vide absolu qui dérange (bien plus que le sujet). On n'avais jamais vu Almodovar aussi bas dans la pensée commune, le politiquement correct (en effet son film qui croît déranger reprend ce que pense la majorité des gens à savoir que les prêtres sont des pervers frustrés qui devraient se marier pour éviter la pédophimie, ce qui reste à prouver car le problème est sans doute bien plus complexe), la médiocrité. Simplement consternant!
Almodovar a un style de narration bien à lui est c’est déjà une qualité primordiale dans le cinéma actuel. Ses histoires souvent tragiques sur le fond sont souvent rendues plus supportables par l’optimisme et le sens de la dérision du cinéaste. Sur cet aspect on peut apparenter Almodovar aux grands maîtres de la comédie italienne. Bien de son temps, Almodovar aime à entremêler plusieurs histoires qui s’entrechoquent et s’écartent l’une de l’autre tout au long du métrage jusqu’à la jointure finale. Le procédé peut être très dangereux s’il n’est pas manié par des mains expertes. Almodovar s’en tire toujours très bien. Son esthétique très particulière et ses couleurs très vives rappellent souvent Hooper. Cette histoire tragique de pédophilie n’est jamais complaisante sans toutefois tomber dans le pathos ou le réquisitoire trop appuyé. Le prêtre abusif reste humain ce qui est louable de la part du metteur en scène dont on peut penser qu’il a été lui-même victime de viol dans son enfance. Au contraire il dresse un portrait acide de la jeune victime devenue adulte montrant qu’au final on peut se construire soi-même malgré les avatars de l’enfance. Attention toutefois à l’interprétation qui pourrait être faite par certains, du rôle d’initiateur du prêtre qui aurait juste servi de révélateur à la nature profonde du jeune scout. L’exercice est donc périlleux.
Le film est partagé en deux, la première partie ressemble plus à une comédie satirique et la seconde plutôt à un film noir. D'ailleurs le début est plus saisissant que la fin. Gael Garcia Bernal en travesti nous offre une superbe interprétation ensuite il est plus effacé. Le scénario est vraiment intelligent et la narration non linéaire relance à chaque fois le récit.
Contrairement à ce qu'écrivent certaines personnes plus bas, ne supportant pas Almodovar et osant, sans rire, résumer ce long-métrage à un "porno gay" ou "un film de travestis" (l'ont-elles vu jusqu'au bout?), "La mauvaise éducation" est sans aucun doute l'un des films les plus réussis de sa longue carrière... En s'attaquant à la pédophilie des prètres, il signe également un de ces films les plus engagés. On se demande également si le personnage d'Enrique ne représente pas un peu l'autobiographie du réalisateur... Pour une fois qu'un film est très justement récompensé à Cannes... A ne pas manquer...
Une histoire bien écrite et maîtrisée de bout en bout, et une mise en scène magnifique - toujours avec le même souci du détail. Du Almodovar à l'état pur.
J'ai été dérouté par l'atmosphère générale, assez glauque, de ce film. J'ai peu accroché à l'histoire d'Ignacio, du coup j'ai subi le film, à la limite de l'ennui.