La réalisatrice est partie tourner en Iran sans avoir écrit de scénario préalablement, avec juste un point de départ : une fille cherche son père dans Téhéran. Sepideh Farsi a fait croire à des passants qu'elle cherchait réellement son père en montrant une photo de son oncle qui vit à Paris depuis 40 ans. Et les habitants ont cru le reconnaître, l'envoyant sur différentes pistes qu'elle a suivies. Elle a ensuite comblé les trous de la narration avec des scènes de fictions jouées par des acteurs non professionnels.
Sepideh Farsi déclare au sujet de son film : "Même si je n'ai pas voulu faire un discours politique, ce n'est pas un hasard s'il y a des réfugiés afghans dans le film ou si l'on voit les femmes d'une façon ou d'une autre. Il s'agit vraiment d'un portrait instantané du pays, qui s'est fait en creux. Mes films ne sont jamais détachés de la réalité sociale. Je souhaite apporter des éléments de réponse au spectateur plutôt qu'un discours."
Maryam, le personnage principal du film, est interprété par la réalisatrice Sepideh Farsi elle-même. Mais celle-ci a pris le parti de ne jamais se montrer à l'écran et de rester derrière l'objectif comme pour une caméra subjective. Elle laisse juste apercevoir ses mains de temps à autre. Elle dit à ce sujet : "Je voulais que Maryam habite l'image sans être à l'image elle-même. Elle est comme une présence qui enveloppe la caméra. Je souhaitais donner ainsi une sorte d'image renversée de la femme à qui l'on impose beaucoup de contraintes en Iran."
Ce film est le quatrième long métrage de Sepideh Farsi et sa première fiction pour le grand écran. Jusqu'à maintenant la réalisatrice avait toujours fonctionnée avec des budgets réduits et sans aides institutionnelles. Mais pour Le Voyage de Maryam elle a bénéficié d'une subvention du CNC et du financement de la nouvelle maison de production Rêves d'Eau.