Bon, je ne vais pas le cacher, j’ai surtout vu Rendez-vous avec la mort pour Carrie Fisher, sorte de pierre pour commencer une rétrospective de ses rôles marquants. Enfin, de ses rôles principaux plutôt.
Car il est vrai que l’actrice n’a pas eu beaucoup de rôles majeurs en dehors de Star Wars, et ici s’en est un, même si elle apparait au milieu d’un film choral, avec énormément de stars, d’hier surtout.
C’est le principal attrait du métrage, il faut être honnête. Même si la plupart ne sont que l’ombre de ce qu’ils ont pu être. Lauren Bacall ne retient guère l’attention, David Soul non plus, John Gielgud livre une prestation plutôt académique. Reste malgré tout une Piper Laurie convaincante en femme acariâtre et pas du tout aimable, même si elle disparait assez rapidement, une Carrie Fisher assez lumineuse qui impose un peu de tempérament à un personnage assez fade, et un Peter Ustinov qui sauve les meubles. Il semble cependant un peu usé, moins malicieux que de coutume, et il faut souligner que je l’ai trouvé particulièrement mal doublé ici, mais je ne prendrai pas en compte cet aspect dans ma note. Gros casting qui ne doit pas faire oublier quelques bon interprètes secondaires comme Jenny Seagrove, parfois plus à l’aise que les stars. Après les personnages sont assez lisses, et malgré les efforts de certains acteurs, globalement ils manquent de piquant.
Le scénario met du temps à vraiment s’engager. Il y a des longueurs, l’histoire n’est pas spécialement ludique, et l’enquête manque un peu de tranchant. Ce n’est pas désagréable à suivre, mais finalement plutôt quelconque car le divertissement peine à poindre réellement. La révélation finale témoigne assez du caractère plat de cette enquête, puisqu’elle est loin d’avoir l’intérêt et le relief de celles des deux autres adaptations ciné des aventures de Poirot avec Ustinov. En clair, sans être foncièrement raté, ce film ne se force réellement pas, n’ayant pas peur des baisses de régime, surtout dans la partie centrale en fait.
Reste l’aspect formel. Rendez-vous avec la mort fait davantage téléfilm que Mort sur le Nil ou Meurtre au soleil. Moins esthétique, sans doute aussi moins fortuné, le métrage conserve quand même un certain exotisme grâce aux décors, et la photographie n’est pas vilaine. C’est moins ambitieux que les deux susnommés, indubitablement, ce qui apparait par exemple dans la reconstitution du camp de fouille, mais ça reste d’assez bonne tenue, surtout pour un film Cannon. La mise en scène de Winner reste alimentaire, et sa mollesse générale m’a un peu surpris de la part d’un réalisateur pourtant spécialiste de l’action. La bande son est assez neutre.
Globalement Rendez-vous avec la mort m’est apparu assez peu emballant. Pour moi c’est une adaptation pas antipathique d’Agatha Christie, mais faite au minimum du contrat. On reprend l’architecture du roman, on reprend un acteur qui a affirmé le personnage sur grand écran, et on rajoute un peu de stars et des décors exotiques, et avec ça on essaye de séduire ceux qui ont été convaincu par la recette de Mort sur le Nil et de Meurtre au soleil. Seulement tout est fait avec moins. Moins d’ambition, moins de moyens, sans doute moins de talent malgré les noms prestigieux. Il en résulte un film regardable, mais qui parfois frôle plus la curiosité que le divertissement réel. 2.5