Merci... Dr Rey ! est "le fruit de de dix ans d'analyse freudienne", confie le réalisateur, qui ajoute: "C'est une comédie qui se moque de la psychanalyse, tout en respectant ses règles. Il aborde le narcissisme et le double sur un ton léger (...) J'ai un ami qui dit que le film est une "psy-comédie". La formule m'amuse."
Pour son premier film, Andrew Litvack a réuni une distribution prestigieuse et internationale, dans laquelle se cotoient, autour de Stanislas Merhar, plusieurs actrices de renom, de Dianne Wiest à Vanessa Redgrave, en passant par Jane Birkin, Bulle Ogier, et Jerry Hall. "Parfois, quand je regarde le film, il faut que je me pince. Quel miracle d'avoir pu réunir toutes ces personnes le temps d'un tournage ! Les rôles principaux, mais aussi toutes les "guest stars", c'était vraiment casse-tête côté planning !", se souvient-il.
Le film est produit par Ismail Merchant, le producteur attitré de James Ivory. Andrew Litvack a été assistant d'Ivory sur plusieurs films, dont La Fille d'un soldat ne pleure jamais, où figurait Jane Birkin. Il reconnaît avoir beaucoup appris auprès de l'auteur des Vestiges du jour: "Je crois que tout ce que je sais du travail avec les acteurs vient de James Ivory. Et aussi une idée très précise du rôle du metteur en scène. Cet équilibre de concentration et de patience qu'il faut avoir, et surtout le respect pour les acteurs et les techniciens..."
Comme dans Mariées mais pas trop, de Catherine Corsini, également à l'affiche en 2003, Jane Birkin revient au registre burlesque de ses débuts. "La seule actrice que j'avais en tête en écrivant, c'est Jane Birkin", raconte Andrew Litvack. Le réalisateur américain, aujourd'hui installé à Paris, se reconnaît dans la comédienne britannique adoptée par la France : "Elle, comme moi, a quitté son pays anglophone pour la France, et depuis, elle n'est ni anglaise, ni française. C'est flou... Elle est un peu entre deux eaux, comme moi (...) C'est un flou qu'on aime, qu'on revendique. En tout cas, avec Jane, j'ai trouvé un véritable alter ego."
Trente-cinq ans après avoir tourné ensemble dans Blow-up de Michelangelo Antonioni, film tourné en Angleterre par un Italien, Jane Birkin et Vanessa Redgrave se retrouvent, cette fois pour un film américain tourné en partie en France.
A la demande de l'Américaine Dianne Wiest, rendue célèbre par ses rôles dans les films de Woody Allen, le réalisateur a répété avant le tournage avec ses comédiens:"Dix jours autour d'une table. C'était dans le contrat de Dianne Wiest. Et heureusement d'ailleurs, car c'est un luxe merveilleux (...) C'était très important pour Dianne, qui débarquait dans un pays qu'elle ne connaissait pas, pour jouer avec des acteurs qu'elle n'avait jamais rencontrés auparavant. Finalement on en a tous profité. Et puis c'était amusant", raconte-t-il.
On retrouve dans Merci... Dr Rey ! trois des comédiennes-fétiches de Jacques Rivette: Jane Birkin, Bulle Ogier et Nathalie Richard, une manière pour Andrew Litvack de rendre hommage à un de ses réalisateurs préférés. Le cinéaste se dit aussi "très fan des comédies américaines des années 30".
Le personnage de Claude, interprété par Bulle Ogier, devait au départ être joué par un homme. Mais lorsqu'Andrew Litvack a rencontré la comédienne, il a décidé de faire de Claude une femme.
Avant de devenir metteur en scène, Andrew Litvack a été chargé du sous-titrage des versions anglo-saxonnes de dizaines de films français. Il est encore question de traduction et de doublage dans Merci... Dr Rey !