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    La Dame de Shanghai
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Dame de Shanghai" et de son tournage !

    Une genèse complexe

    La Dame de Shanghai est tiré du roman If I should die before I wake de Sherwood King. Mais l'origine exacte du projet est depuis longtemps entourée de nombreuses affabulations. Dans plusieurs interviews, Orson Welles affirma en effet avoir débuté ce projet sur un coup de bluff : ayant un pressant besoin d'argent, il aurait promis par téléphone à Harry Cohn (directeur de Columbia Pictures) une histoire exceptionnelle contre le virement immédiat d'une somme conséquente. Prenant le premier livre qui lui tombait sous la main, il aurait ensuite dû se tenir à ce choix. Les mémoires de William Castle, qui collabora au film, dévoilèrent ce qui est généralement considéré aujourd'hui comme la véritable genèse de La Dame de Shanghai. Jugeant que le roman de Sherwood King contenait la matière d'un bon film, Castle aurait écrit un rapide traitement qu'il proposa au département scénario de la Columbia, mais il essuya un échec. Il le montra alors à Orson Welles, qui le présenta directement à Harry Cohn comme étant de sa propre initiative. Ce dernier accepta et délivra une somme juteuse à Welles...

    Un tournage tendu

    Le tournage ne fut pas exempt de tensions. Orson Welles s'était engagé depuis longtemps à faire un film pour Harry Cohn, et La Dame de Shanghai était pour lui le moyen de régler cette dette. Il ne s'agissait donc probablement pas d'un projet lui tenant énormément à cœur. Rita Hayworth, de son côté, avait entamé une procédure de divorce contre Welles (qu'elle avait épousé en 1943), mais elle accepta néanmoins le rôle d'Elsa Bannister. Lorsque les journalistes l'interrogèrent sur ce point, elle répondit qu'elle "le [devait] à Orson". Tout cela sans oublier Errol Flynn qui fit preuve d'une attitude peu respectueuse, imposant le silence aux autres.

    Plus jamais!

    Harry Cohn déclara à Orson Welles à l'issue du tournage qu'il ne laisserait plus jamais une même personne produire, jouer et réaliser un film car il ne pourrait dès lors pas le renvoyer.

    Un rôle pas comme les autres

    Barbara Laage était le choix initial d'Orson Welles pour interpréter le personnage d'Elsa. Par la suite, le fait d'avoir Rita Hayworth pour vedette l'obligera à faire évoluer le rôle, devenu plus complexe. Le cinéaste l'enrichira en outre d'allusions autobiographiques, évoquant par divers moyens artistiques les échecs de leur relation amoureuse. Ainsi les thèmes de la culpabilité et de l'abandon imprègnent entièrement la fin du film.

    Une rivalité capillaire

    Pour les besoins du film, Orson Welles modifia largement la coiffure de Rita Hayworth : celle-ci y porte pour la première fois des cheveux plus courts et en partie bouclés, teints en blond platine. Appréciant peu cette initiative unilatérale, alors que l'actrice était encore sous contrat avec la Columbia Pictures et que sa chevelure rousse s'imposait comme une "valeur" appartenant au studio, Harry Cohn se serait exclamé : "Mon Dieu, regardez ce qu'a fait ce fou !" Il accentua ensuite son contrôle sur le film, effectuant un montage selon son désir, au détriment des vœux du cinéaste. Ce dernier reconnut par la suite avoir ainsi métamorphosé son icône afin de la démythifier et de régler ses comptes avec l’univers d’illusion hollywoodien.

    Pas assez glamour

    Harry Cohn, président de la Columbia Pictures, reprocha en règle générale à Orson Welles un manque de glamour qu'il estimait potentiellement préjudiciable pour Rita Hayworth. Il exigea en outre l'ajout de gros plans ainsi que le tournage d'une scène de chant, afin de valoriser l'actrice.

    Clin d'œil

    Un poster montrant la star mexicaine Dolores del Río apparaît furtivement dans le film. Il s'agit d'un clin d’œil d'Orson Welles à son ex-compagne.

    Problème de maquillage

    Suite à un conflit avec Orson Welles, le maquilleur attitré de Rita Hayworth, Robert J. Schiffer, fut renvoyé du tournage, au grand désespoir de l'actrice qui, sans le dire à son ex-mari, le réengagea le lendemain. Il fut convenu que le maquilleur reste discret et se fasse remplacer par son assistant pour les retouches. L'arrangement fonctionna jusqu'au moment du tournage au Mexique, où Welles rencontra Schiffer dans l'avion, malgré les précautions prises. Devant l'insistance et la fermeté de sa comédienne-vedette, le réalisateur dut s'incliner.

    Interruption du tournage

    Rita Hayworth est tombée malade durant le tournage, obligeant l'équipe à arrêter le travail durant un mois. Orson Welles fut par la suite critiqué pour avoir dépassé le budget du film.

    Une projection catastrophique

    La présentation du film aux pontes de la Columbia Pictures ne se déroula pas exactement de manière idyllique. Jugées désolantes, les images laissèrent les spectateurs sans voix. Harry Cohn promit alors mille dollars à quiconque pourrait lui résumer l'intrigue du film, jugée incompréhensible dans le présent montage.

    Une postérité contrastée

    La Dame de Shanghai a connu un avenir contrasté. Si le film a été, à sa sortie, un échec sur le plan commercial, il est en revanche devenu depuis l'un des grands classiques du cinéma, notamment du fait de la célèbre scène finale "aux miroirs", maintes fois imitée voire parodiée. Dans Meurtre mystérieux à Manhattan, Woody Allen tournera quelques plans identiques en hommage à Orson Welles.

    Un titre trompeur

    Le titre définitif du film, adopté en cours de tournage, n'est pas à prendre au pied de la lettre : il fait en réalité référence à la célèbre scène finale du film, qui se déroule... dans le quartier chinois de San Fransisco.

    Autres titres

    Différents titres ont été envisagés pour le film, dont "Black Irish" et "If I Die Before I Wake".

    La musique du film

    Orson Welles n'a pas apprécié la musique composée pour les besoins du film. Il était notamment mécontent qu'une musique accompagne la scène finale des miroirs, qu'il voulait silencieuse.

    Une apparition non voulue

    Le yacht sur lequel se déroule la majeure partie de l'action, le Zaca, appartenait en fait à Errol Flynn. Ce dernier, qui exigea d'ailleurs de diriger lui-même le navire pour les différentes étapes du voyage, peut être aperçu en arrière-plan durant une scène.

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