Le plus sauvage d'entre tous est un grand film de Martin Ritt aujourd'hui méconnu et c'est franchement dommage, quand je voie qu'on encense des soi-disant chefs-d’œuvre, que je ne citerais pas car il y en aurait une flopée, qui je trouve sont juste insupportables et qu'on oublie des films de ce genre ça a tendance à m'énerver. L'immense Paul Newman joue ici l'un de ses plus grands rôles, il est extraordinaire dans son personnage égoïste d'apparence sympathique, s'il fallait donner le nom d'un acteur pour définir le mot charisme je donnerai son nom sans hésiter une seconde, un rôle de rebelle qui n'est pas sans rappeler James Dean voir Marlon Brando, il aurait dû à mon avis remporter l'Oscar du meilleur acteur, mais bon beaucoup de gens ont de la merde dans les yeux, comme ceux de l'AFI qui l'ont oublié pour leur classement incomplet des plus grands acteurs du cinéma. Au côté de Paul Newman, Brandon De Wilde le célèbre gamin admirateur d'Alan Ladd dans le western culte de Georges Stevens « Shane », un acteur intéressant qui disparaîtra à l'âge de trente ans suite à un accident de voiture, il aurait sans doute fait une bonne carrière, il joue pour moi ici son plus grand rôle. Le seul personnage féminin est joué par Patricia Neal, qui incontestablement joue également ici le plus grand rôle de sa carrière, qui sera récompensé d'un Oscar, un personnage de femme célibataire assez attachant. Le scénario, tiré du roman de Larry McMurtry, peut faire penser aux pièces de Tennessee Williams, derrière l'histoire de maladie contagieuse du troupeau se cache un drame familial très sombre dans la lignée de ses pièces. Comme si ça ne suffisait pas, il n'y a pas que les acteurs et le scénario qui sont à louer, il y a aussi la très jolie musique d'Elmer Bernstein, la magnifique photographie en noir et blanc de James Wong Howe récompensé d'un Oscar, bref les qualités sont nombreuses, très nombreuses.