La réalisatrice Léa Rinaldi connaît Ian Lipinski depuis l'âge de 8 ans. Ils ont grandi ensemble à Vanves, en banlieue parisienne, avant que Lipinski ne parte à 13 ans faire sa scolarité sur un "bateau école" dans les Caraïbes. "À son retour, nous avons poursuivi notre amitié nourrie par la même passion pour la voile et le cinéma. Lorsqu’il a décidé de faire la course en solitaire la Mini Transat, il a commencé à se filmer lui-même avec une caméra GoPro. Et c’est en visionnant ses images de ses courses de pré-sélection, que je me suis rendue compte qu’elles constituaient un véritable trésor", explique Rinaldi.
Léa Rinaldi connaît bien l'océan puisqu'elle est fille de navigateur et fait de la voile depuis toute petite : "Passionnée aussi bien par les histoires de marins que par la navigation elle-même, c’est à travers le prisme d’un objectif de caméra que j’ai pu donner forme à cette passion".
C'est le surnom qu'on donnait à la Mini Transat car elle est depuis sa création en 1977 ouverte à tous, professionnels comme amateurs, et certains embarquent vraiment avec très peu de moyens. "Je suis sensible à son caractère démocratique. C’est une course à part, une course de “pirates” qui se battent encore aujourd’hui contre l’establishment de la course au large. Ce sont des anticonformistes, des punks des océans" déclare la réalisatrice.
Sillages renvoie aussi bien au vocabulaire marin qu'à une forme de poésie selon la réalisatrice : "Comme à la croisée des chemins, les bateaux de la compétition se croisent et laissent leurs traces éphémères sur l’océan. Ces sillages sont autant de chemins possibles à emprunter et qui s’effacent pour laisser place aux suivants".
Sillages utilise un dispositif "omni-shooting" qui consiste à "extraire un plan d’une captation panoramique réalisée à 360° en principe destinée à la réalité virtuelle. J’ai pu obtenir des mouvements de caméra sans chef opérateur. En post-production, j’ai exporté les mouvements de caméra dans les images, que j’ai intégrés au film en 2D. Ces mouvements auraient été impossibles sans cette technologie", détaille la réalisatrice.
En complément du documentaire, il existe un court métrage de 7 min en réalité virtuelle appelé Sillages VR.
Développé en collaboration avec DV mobile, il a pour objectif de recréer autour du spectateur le monde de la voile et de la course au large et de lui faire vivre en immersion une expérience unique auprès de Ian Lipinski.