Claire Simon connaît Mimi depuis plusieurs années. La réalisatrice explique son choix : "Un soir, elle a commencé à raconter des histoires de sa mère, des histoires de sa toute petite enfance. C'était tellement extraordinaire que ça m'a trotté dans la tête et que j'ai eu envie d'en faire un film de fiction." Finalement, Claire Simon a bifurqué vers le documentaire.
Pour Claire Simon, Mimi donne l'impression d'avoir une salle de montage dans la tête. La réalisatrice explique : "On y trouve toutes les scènes comme si elles étaient déjà filmées. Elle décrit toujours dans le même ordre, elle décrit les plans de son film à elle (...) Elle raconte des scènes qui sont pour moi des scènes de cinéma. Elles ont une forme parcellaire, avec du suspense, du son et de l'image. C'est toujours très "cadré"."
C'est la troisième fois que Claire Simon tourne un film à Nice et c'est la première fois qu'elle pouvait filmer exactement où elle voulait, avec l'envie d'épuiser les lieux choisis. Celle-ci confie : "J'ai toujours eu envie de filmer ce qui est de l'ordre des coulisses et de l'habitant, de l'habitant qui regarde les gens passer..."
Un musicien algérien, Mohammed Mokhtari, apparaît à plusieurs reprises dans un plan du film. Claire Simon l'a fait venir d'Algérie pour jouer du violon. "Son violon arabe disait l'exil et sa mélancolie. Disait que Nice est aussi une ville arabe, comme la Tosca dit que c'est une ville italienne et que ces identités sont merveilleuses mais amères."
Claire Simon souhaitait que le cheminement mental de Mimi soit associé à des lieux réels. La réalisatrice confie : "C'est moi qui ai choisi tous les lieux sauf le premier, le sanctuaire de Laghet où Mimi nous a emmenés. Le film s'est fait comme un projet de film : Mimi avait un scénario, et moi j'en avais un autre : le plan de la ville de Nice. Comme tout cinéaste, j'ai fait des repérages. Sauf que là ils sont filmés. C'était comme une déconstruction du processus de fiction. Quel lieu peut convenir et pourquoi ? En quoi résonne-t-il sur la fiction, la transporte-t-il, y résiste-t-il ? Ces questions qu'on se pose à chaque fois qu'on fait un film de fiction, j'en ai fait le sujet du film ."
Mimi a été présenté au Festival de Berlin 2003, dans le cadre du Forum International du Nouveau Cinéma.