La Tunique fut nommé aux Oscars pour Meilleurs décors, Meilleurs costumes, Meilleur acteur (Richard Burton), Meilleure photographie (Leon Shamroy) et Meilleur film, mais seuls les deux premiers furent finalement confirmés. En revanche, il reçut le Golden Globe du Meilleur film dramatique.
La Tunique n'hésite pas à prendre des libertés avec la vérité historique. C'est ainsi bel et bien Tibère, et non déjà Caligula, qui était empereur de Rome lorsque Jésus fut crucifié.
La Tunique fut le premier film de l'histoire du cinéma à être diffusé en CinemaScope. Le brevet de cette technologie, qui s'appuie sur une lentille mise au point en 1925, fut acheté en 1937 par la Twentieth Century Fox mais ce n'est pas avant 1952 qu'il fut utilisé. Pour loger ce nouveau format d'image (à la largeur double des standards précédents) sur la classique pellicule 35 mm, les perforations devinrent carrées et les pistes sonores optiques furent remplacés par des pistes magnétiques.
Les autres compagnies suivirent la Fox en lançant des procédés similaires aux noms de SuperScope, WarnerScope, TechniScope et Panavision. Ce procédé connut rapidement un énorme succès, et devint le standard des grosses productions hollywoodiennes : entre 1953 et 1955, plus d'une centaine de films à ce format furent réalisés. Mais l'équipement coûteux qui en résultait pour les salles amena cependant assez vite des modifications : on revint aux pistes et aux perforations traditionnelles, et le format de l'image passa de l'originel 2.55 à ce qui devint le nouveau standard : 2.35. L'appellation passa de CinemaScope à Scope.
En ce qui concerne La Tunique, une autre version, destinées aux salles non équipées, fut tirée à l'ancien format 1.37 (avec un son mono alors que la version 2.55 bénéficiait d'un son stéréo grâce aux 4 pistes magnétiques), d'après le même négatif mais en utilisant un procédé de développement différent. Lors de la ressortie du film en 1963, le négatif fut "gonflé" en 70 mm, format permettant d'avoir 6 pistes sonores magnétiques.
La Tunique connut un énorme succès, rapportant au total près de 36 millions de $ aux Etats-Unis. D'après le magazine Variety, le film occupait en 1964 la sixième des plus grosses recettes de l'histoire du cinéma, avec 17 millions de $ (en partie grâce à sa ressortie en salles en 1963).
La Tunique (Henry Koster, 1954) eut un successeur : Les Gladiateurs (Delmer Daves, 1954). En réalité, et bien qu'elle sortit plusieurs mois plus tard, cette suite était prévue dès l'origine, et fut tournée en même temps que le premier opus. On y retrouve logiquement tous les acteurs principaux et plusieurs membres de l'équipe technique.
A l'origine, le rôle de Marcellus avait été proposé à Tyrone Power, afin de l'inciter à renouveller son contrat avec la Twentieth Century Fox. L'acteur préféra toutefois finalement renouer avec le théâtre et déclina le rôle, qui fut alors attribué à Richard Burton.
Le réalisateur, Henry Koster, choisit son second assistant, Donald C. Klune, pour incarner Jésus à l'écran. Cette décision eut une conséquence inattendue : l'acteur étant obligé, pour les besoins de certaines scènes, de conserver son costume sur lui durant une longue période, il effectua une partie de son travail d'assistant dans la peau de son personnage. Et, surtout, les dirigeants du studio lui interdirent de manger avec le reste du personnel, jugeant indécente la présence de ce faux Jésus à la table commune...