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Caine78
6 804 abonnés
7 398 critiques
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4,0
Publiée le 29 juin 2015
Premier film de Claude Miller et probablement son meilleur, « La Meilleure façon de marcher » a tout bon : une réalisation nette et précise, un scénario à la fois simple et subtile, des situations troublantes sans jamais être malsaines... On sent beaucoup d'intelligence et de finesse dans le portrait des deux héros, leur relation échappant à toute outrance, Miller parvenant à saisir la complexité de chacun derrière leur dimension faussement stéréotypée, à laquelle Patrick Dewaere et Patrick Bouchitey apportent toutes leurs nuances. Du très bon cinéma français, bel équilibre entre œuvre populaire et intimiste : une réussite.
"La meilleure façon de marcher" étonne car il parle d'intolérance avec une pudeur qui caractérisera toute la carrière de Claude Miller.Dans un camp de vacances,2 moniteurs s'opposent violemment psychologiquement.Marc pense que Phil est homosexuel depuis qu'il l'a surpris dans sa chambre habillé en femme.Dès lors,s'installe un rapport ambigu entre eux,fait de répulsion et d'attirance.Marc,viril à tout prix en apparence semble répondre par les moqueries et les humiliations à Phil,qui lui,taiseux et persécuté,paraît ne pas savoir se positionner sexuellement.Cette comédie dramatique est entièrement basée sur ce rapport de force,peu flatteur pour l'espèce humaine.Tout ce qui sort du rang est impitoyablement jugé,sans laisser une quelconque place à la nuance.Miller parvient à distiller une certaine atmosphère estivale et champêtre,pour mieux révéler les tourments intérieurs.Les non-dits,les malentendus,les jugements hâtifs,peuvent être ravageurs.Patrick Dewaere est formidable.Son jeu était si puissant,et empreint de teintes si variées.Patrick Bouchitey hérite d'un personnage efféminé,peu facile à jouer,qui n'attire pas forcément la compassion.Sous le prisme de l'écran,sont révélés les rapports faussés,plus que l'orientation sexuelle.L'humain plutôt qu'un rangement dans une case.Belle perception.
Si nous commencions par pousser la petite chanson "la meilleure façon de marcher c'est encore la nôtre, c'est de mettre un pied devant l'autre et de recommencer"...Pour son premier film Claude Miller réalise un métrage réussi. L'ensemble est drôle, sortant de l'ordinaire, bouleversant et poignant sur un problème assez épineux: la tendance à être attiré par l'homosexualité et les différentes railleries qui en découlent. Ce film marque une vraie opposition de style entre un moniteur se proclamant modèle de la virilité (Patrick Dewaere) qui prend en grippe un autre moniteur (Patrick Bouchitey), qui lui est beaucoup plus doux et tout de même assez efféminé, délicat physiquement. Il s'instaure en suite un climat de tension, de malaise, de frictions dans lequel des brimades soit brutales soit subtiles fusent. Mais comme souvent dans ce genre de cas, il y a un retournement de situation... Miller signe là un de ses meilleurs longs métrages, une oeuvre remarquable grâce a un sujet complexe abordé avec courage. Le tout avec des comédiens très bons. Un Patrick Dewaere qui signe une performance grandiose dans un rôle beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. Il en va de même pour Patrick Bouchitey qui incarne un personnage émotif, fragile et vulnérable.
Claude Miller fait preuve d'une grande habileté pour s'emparer d'un genre a priori limité et l'emmener dans un film très troublant. La confrontation entre Patrick Dewaere et Patrick Bouchitey laisse un souvenir glacial.
Premier long métrage de Claude Miller et succès immédiat pour cette chronique douce amère d’une colo tenue par un directeur paternaliste et moraliste (Claude Piéplu), où les moniteurs sont tourmentés par les questions de leur âge… Un soir, l’un d’entre eux, extraverti hâbleur, va tomber par mégarde amoureux d’une image féminine entrevue émanant d’un collègue introverti et délicat… Dans l’impossibilité de discerner ce sentiment « honteux » (et de répondre à la question cruciale qui donne son titre au film), il va tourmenter celui qui va devenir peu à peu sa victime jusqu’à ce que - dans une fin d’une violence aiguë - les positions s’inversent… Dans le rôle du « macho », Patrick Dewaere est prodigieux de sensibilité et arrive à exprimer dans un regard toute l’ambivalence de son personnage. En fiancée du timide, d’abord effarouchée puis de plus en plus assurée, Christine Pascal est bouleversante. Face à ces deux « monstres » (tous deux morts prématurément par suicide), Patrick Bouchitey est forcément un peu en retrait mais il restitue tout de même très correctement l’épaisseur psychologique de son personnage. La mise en scène de Claude Miller est déjà pleine de maturité et rend compte à merveille de cet univers trouble (constituant un sujet tabou pour l’époque), traité à travers une multitude de symboles avec une délicatesse parfaite. Et, pour l’avoir revu récemment, je peux en outre assurer que ce film n’a pas pris une ride.
Très bon dans le fond et la forme. De bons acteurs pour incarner brillamment des personnages intéressants et complexes qui mènent le film, avec un Patrick Dewaere excellent dans le rôle d'un salaud brutal, mais aussi un surprenant Patrick Bouchitey, à ses débuts. Bref un agréable moment de grand cinéma.
Un premier film qui se révèle être une étude psychologique très réussie. La mise en scène et l'écriture du film sont très soignées mais c'est surtout pour sa distribution de très grande qualité que le film vaut d'être vu. En particulier pour les scènes débouchant sur une confrontation entre Patrick Dewaere et Patrick Bouchitey, confrontation qui s'achève sur un final étrange à l'image de l'ambiguïté que dégage l'ensemble de ce film.
Personnellement cette relation sado-masochiste m'a vraiment laissé de marbre et presque mis mal à l'aise. Je n'aime pas du tout cette soumission à l'autre et le fait que celui qui se fait humilier revienne à la charge sans cesse, c'est dégradant au possible. Je vois bien évidemment le parallèle avec les moniteurs qui cherchent à soumettre leur autorité à de jeunes enfants qui "rentrent dans le rang" car l'éducation est sévère avec Dewaere et on apprend justement à marcher droit........ J'ai trouvé par contre la dernière scène salvatrice et comme une bouffée d'air pur.
Avec humour et justesse Claude Miller nous offre comme premier film un vrai petit chef-d'oeuvre. Drôle, intelligent, sincère, tragique... «La Meilleure Façon de Marcher» c'est tout cela à la fois, et même plus. Porté par un excellent scénario, une très belle réalisation, un montage plus que réussi et une photographie d'une grande simplicité, quoique tout à fait admirable, il s'agit d'un long métrage à la fois ordinaire et complètement singulier. Il faut dire qu'il est grandement tributaire de sa géniale distribution : Dewaere est comme toujours hors du commun, ultra-charismatique, mais Patrick Bouchitey lui tient bien tête, ce qui n'est pas peu dire! Michel Blanc est très bon et très drôle, Christine Pascal tout à fait remarquable, et Claude Piéplu bien sympathique. Mais tout le reste du casting, jusqu'au moindre petit rôle, est de la même qualité, dirigé avec grand talent par Miller. Il fallait bien de tels comédiens pour interpréter une histoire d'une telle ambiguité! Ambiguité qui ne sera même pas levée à la fin. Et qui durant tout le film fascine! La finesse de l'interprétation et de l'écriture font de ce long métrage un vrai régal, d'autant plus qu'il s'avère thématiquement plus riche qu'on ne pourait le croire. En partant d'une histoire relativement banale (en apparence), on arrive à un magnifique essai sur la nature humaine. Réussi de bout en bout, autant sur le fond que sur la forme, «La Meilleure Façon de Marcher» vaut très largement le détour! [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
D'excellentes critiques, des recommandations d'amis, mais au final le film de Claude Miller ne m'a pas du tout accroché. Malgré de très bons acteurs cette histoire de rivalité masculine sur fond de colonie de vacances m'a laissé froid.
Sans le talent de ses deux acteurs, ce film n’aurait pas une telle intensité tragicomique. En effet, c’est à travers l’ambigüité de la relation entre les personnages de Patrick Dewaere et de Patrick Bouchitey que se tisse le doute concernant leurs sentiments respectifs et une image d’une humanité qui, hantée par ses propres désirs, va s’enfermer dans l’intolérance. En opposition au franc-parler et aux propos outranciers des moniteurs de cette colonie, l’œuvre repose sur un ton candide propre à Claude Miller, créant une alchimie faite d’un malaise plein de réalisme. Les conséquences néfastes du manque de raisonnement dans les jugements envers autrui sont parfaitement dépeints dans ce film plein d’émotions.
Un film génial dans lequel Patrick Bouchitey excelle. Patrick Dewaere comme on ne l'avait jamais vu. Un Claude Piéplu dans un rôle sur mesure et un Michel Blanc jouissif. La Meilleure Façon de Marcher, au delà de son aspect divertissant, est un grand film politique : rapports de force, humiliation, acceptation... C'est la nature humaine qui nous est ici présenté, sans fioritures. Les personnages des deux moniteurs sont tout à fait crédibles et leur relation reste assez effrayante. Visuellement, la photographie de Bruno Nuytten est jolie ( elle rappelle celle que le chef op' avait confectionné pour Les Valseuses, deux ans auparavant ) et la musique est ad hoc. Les dialogues sont jubilatoires et certaines scènes sont cultes ( celle du poker au début du film ou encore celle du bal costumé ). Pour son premier film, Claude Miller a réalisé un film tragi-comique, à la fois drôle et émouvant. Bref, beaucoup d'humanité ainsi qu'une formidable leçon de vie ( les gens complexés et renfermés devraient voir ce film au plus vite ). Un petit bijou, culte.