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landofshit0
278 abonnés
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4,0
Publiée le 25 juin 2013
Avec témoin à charge Billy Wilder s'attaque au film de procès,et il faut avouer qu'il le fait fort bien. Les joutes verbales entre l'infirmière et l'avocat sont savoureuses à suivre,comme toujours avec Wilder la repartie est de mise. Autant à l’intérieur du procès qu'a l’extérieur,les dialogues sont excellemment écrits. Wilder ne sait pas faire des films de moins de 2h,il faut savoir rythmer son film sur une telle durée Wilder ne baisse que légèrement de régime au tiers du film,puis repart de plus belle.
Wilder adapte ici Agatha Christie et pour moi ça a les défauts et les qualités du théâtre, c'est-à-dire de très bons dialogues, des personnages réellement drôles et piquants, parce que malgré son côté humour grinçant, c'est tout de même assez jubilatoire à voir (enfin assez, c'est vraiment bien quoi), sauf que voilà les coups de théâtre je n'aime pas ça, les deus ex machina en pagaille ça me sort du truc.
Alors oui en gros c'est les cinq ou six dernières minutes qui sont à "revoir", mais bon ça suffit pour changer l'excellent moment en moment juste agréable, parce que ça change la donne complètement. En fait, le film aurait pu s'arrêter un peu plus tôt et laisser le doute planer et c'était bon... Tout le reste ne sert à rien à part en faire des caisses. C'est pas une façon d'écrire un film, déjà lorsque je lis du théâtre je n'aime pas ça (par exemple je n'avais que moyennement aimé Iphigénie de Racine à cause des coups de théâtre), mais là au cinéma c'est juste pas possible, parce que justement on n'est pas théâtre et que du coup tout ce truc sonne complètement faux et toutes les situations cocasses, drôles, étranges que l'on a créées avant ne valent plus grand chose car c'est sacrifié sur l'autel du spectaculaire et de la vanité.
Dommage.
Alors que vraiment tout le reste du film est grinçant comme il faut, avec cet avocat qui croît dur comme fer à l'innocence de cet homme parce qu'il lui a fait passer un test étrange avec son monocle, et qui va avec une aisance déconcertante débarquer dans le procès malgré sa maladie et retourner le tout à son avantage jusqu'à l'apparition énigmatique de Dietrich.
On retrouve des dialogues aux petits oignons, un procès vraiment jouissif, bref tout ce qui peut faire qu'on adore tous voir des joutes verbales autour d'un meurtre bien sordide au cinéma !
Du coup le film vaut pour ça et pour ça il est bon, voir très bon, mais limite je vous conseillerai d'une fois le verdict rendu de couper le film immédiatement et le considérer comme terminé, il ne sera alors pas entaché par une fin avilissante et on aura alors vu, non pas le meilleur Wilder, mais néanmoins un superbe film !
La seule adaptation d'une de ses œuvres dont Agatha Christie sera satisfaite et en même temps il faudrait être difficile. Billy Wilder est à la réalisation et donne aux scènes de tribunal une intensité vraiment incroyable dynamisée par les joutes verbales des personnages dont le plus irrésistible d'entre eux est tout de même Charles Laughton, excellent dans ce rôle d'avocat bougon et impitoyable. A lui seul, il s'empare du film (on sent que Billy Wilder lui vouait une grande admiration) et fait de Tyrone Power et de Marlene Dietrich, pourtant tous deux parfaits, des rôles de second plan. Le scénario est maîtrisé de bout en bout et l'intrigue tient en haleine jusqu'à sa conclusion, peut-être un peu prévisible mais parfaitement réussie.
Habitué d’Agatha Christie car ayant lu un certain nombre de ses romans, je ne connaissais ni la nouvelle originelle ni la pièce de théâtre Témoin à Charge. Il m’a toujours semblé difficile d’adapter une œuvre de Christie pour le cinéma ou la télévision car souvent le « whodunit » fonctionne bien mieux sur la page que sur l’écran. Ce film de Billy Wilder parvient pourtant parfaitement à rendre compte de l’amour de l’intrigue pure et du coup d’éclat qui habite l’œuvre prolifique de Christie et on est pris dans le film comme on l’est par un de ses romans. Autre le crédit qu’il faut donner à Christie elle-même ainsi qu’au réalisateur, il faut surtout reconnaître l’immense apport des comédiens. En effet outre des seconds rôles très bien choisis Charles Laughton se distingue particulièrement en incarnant cet avocat incroyablement efficace. Quant à Marlène Dietrich, son charisme opère très bien mais on pourra regretter un jeu un petit peu trop poussé pour les scènes finales. En tout cas, Témoin à Charge doit être rangé dans les adaptations très réussies d’Agatha Christie au même titre que Le Crime de l’Orient Express de Sidney Lumet.
La prémisse du film rappelle celle d’Autopsie d’un meurtre d’Otto Preminger sorti deux ans plus tard. Un avocat sur le point d’accrocher sa toge replonge dans sa pratique attirée par le défi que représente la cause qui lui est soumise et par le mystère qui se dégage de la femme qui y est impliquée. Charles Laughton et Marlène Dietrich n’ont pas le sex appeal de James Stewart et Lee Remick et ont tendance à appuyer un peu fort sur leurs traits de caractère, mais ils livrent tout de même une belle performance. Le côté cartoonesque de leur jeu est sans doute redevable à la direction de Billy Wilder qui aime bien intégrer une trame humoristique à ses œuvres. Et cela est habituellement très bien fait. Ce qui décoiffe dans ce film c’est la conclusion. Après que le jury ait déclaré Leonard Vole non coupable, surviennent trois revirements coup sur coup. Alors que l’avocat se retrouve seul dans la salle d’audiences avec l’épouse du suspect libéré, il apprend que c’était elle la vieille dame qui lui avait transmis les lettres disculpatoires. Elle lui avoue qu’en écrivant ces fausses missives et en témoignant qu’elles étaient bien de sa main, elle souhaitait sauver son mari d’une condamnation au risque de se voir inculper pour parjure. Et puis entre Leonard Vole claironnant qu’il était bien le meurtrier et au moment où sa femme vient pour l’étreindre, arrive l’amante avec qui il compte partir en voyage avec l’argent du crime. Insultée, Christine Vole poignarde son mari à mort. L’avocat est pantois, le spectateur aussi.
Intelligent, fin, drôle, inattendu, et sublimement écrit, Témoin à charge est un moment de cinéma exceptionnel. Le génie d'Agatha Christie allié à la mise en scène d'un Billy Wilder en forme fait mouche. Le scénario est machiavélique, les rebondissements interviennent toujours dans le tempo, les personnages sont complexes et furieusement intrigants. Le tribunal est tel un théâtre où se joue la vie des protagonistes et que le metteur en scène s'amuse à filmer avec un grand brio et avec un humour irrésistible. Charles Laughton est monumental de drôlerie et de finesse et Marlene Dietrich est divine.
Très peu de films de Billy Wilder ne méritent pas 4 * voire 5 comme "Avanti"par exemple.Celui ci ne déroge pas ,c'est un pur spectacle cinématographique avec de très grands moments de mise en scène.Les 3 comédiens sont exceptionnels et le scénario admirable sauf peut être l'extrême fin qui semble être là pour que la morale soit sauve.Personne ne peut oublier les reflets du monocle dont l'épreuve est censée être infaillible et personne ne peut nier l'extraordinaire talent et présence de Marlène Dietrich.La justice est mise à mal avec juste raison et si tous les jurés du Monde avaient ce film en tête bien des conclusions semblant pourtant évidentes seraient évitées.L'humour est permanent comme la plupart du temps chez cet immense metteur en scène et il n'y a guère que "le poison" qui y échappe. A revoir sans cesse.
Excellent film que cette adaptation d'une pièce d'Agatha Christie. Les personnages sont très bien écrit et c'est très bien joué. L'intrigue tient en haleine jusqu'à la fin. À voir!!!!
"Témoin à charge"(1957)a beau être un Billy Wilder à la renommée plus confidentielle,il n'en reste pas moins un must du film de procès,habilement agençé,et à l'humour chenapan.Brillamment adapté de l'oeuvre d'Agatha Christie,le film rend compte d'une enquête retorse d'où va tenter de s'extraire le truculent avocat Sir Wilfried(Charles Laughton,dont la collaboration avec Wilder semble couler de source).Les meilleures scènes sont celles où il se lance dans des joutes verbales avec l'attentionnée infirmière qui le suit de près.Le voir agiter son monocle sur les suspects pour les forcer à dire la vérité est également savoureux!En 3 lieux(le bureau de l'avocat,le tribunal,le quai de gare),les faits se révèlent autour du meurtre d'une riche veuve,courtisée par un dandy sans le sou(Tyrone Power,pas très au point).Les apparences sont trompeuses.Ce qui semble évident comme mobile ne l'est pas.Il y a régulièrement des inversions de rôles chères à Wilder.Marlène Dietrich,en beauté glaciale,distille une grande ambiguïté sur sa relation avec son mari.A la fin,les failles de la justice sont béantes,les comploteurs gagnants(du moins à l'annonce du verdict)et Sir Wilfried,malgré sa santé vacillante,s'en va vers une nouvelle affaire.Un suspense solide pour une morale bien sarcastique.
Un film clairement articulé en deux parties, la première consistant en l'étude d'une affaire par Sir Wilfrid Robarts (Charles Laughton génial) et la seconde en son application, à savoir le procès. La réussite du film tient à son mélange d'une drôlerie assez irrésistible, qui doit surtout à la relation entre l'avocat et son infirmière Miss Plimsoll, et du suspense de son enquête, qui apporte son lot de révélations lors d'un final mouvementé. On peut d'ailleurs regretter que Wilder fasse un peu trop son malin dans une issue qui enchaîne les surprises, une surenchère scénaristique qui contraste avec la sobriété de l'ensemble, concis et efficace dans sa façon de dévoiler ses informations. Reste que "Témoin à charge" est brillamment orchestré et procure un plaisir simple mais pas si courant, celui qui permet au spectateur de se demander constamment, et ce de façon très triviale : comment cela va se finir ?
Le scénario de ce Witness For The Prosecution parvient à captiver grâce à des dialogues savoureux, finement écrits, et à la performance de Charles Laughton qui les délivre superbement et qui surnage au sein d'un casting sans grand défaut mais pas exceptionnel non plus. L'intrigue manque cependant parfois un peu d'intérêt, et le rythme un peu inégal ne joue pas en faveur de ce film très statique. Mais le plus gros reproche qu'on pourrait lui faire se situe au niveau de son dénouement, non pas que le twist "initial" soit mauvais loin de là, il est même excellent, mais il est suivi d'une succession de rebondissements absurdes et bien peu crédibles. L'explication quant à cette fin improbable est à chercher du côté du "Hays Code", ce code de censure qui a régit les productions cinématographies américaines de 1934 à 1968 et qui obligea donc Wilder et ses scénaristes à produire ce dénouement assez tordu qui impacte forcément la qualité du film dans son ensemble, qui reste un cran en-desous d'un 12 Angry Men par exemple.
Bon et bien pas de surprise, je n'ai pas vu tous les films de Wilder, mais à chaque fois que j'en vois un c'est un moment de plaisir.
Témoin à charge est tiré d'une nouvelle d'Agatha Christie.
Le scénario est davantage développer par rapport à la nouvelle on y apporte notamment de nouveaux personnages.
Une histoire dense, un jeu de dupe qui met en lumière les acteurs Laughton (génial) Tyrone Power et Dietrich livre des interprétations vraiment remarquables.
Un excellent divertissement au suspens à la sauce Hitchcock.
En 1957, Billy Wilder réalisa trois films, "Ariane", "L’odyssée de Charles Lindbergh" et donc "Témoin à Charge". Et ce dernier s'avère être une surprenante surprise, j'apprécie particulièrement le cinéma de Wilder, qui ne m'a jamais déçu pour l'instant mais ce "Témoin à Charge", pourtant méconnu dans sa filmographie, nous montre toute sa virtuosité. Ce thriller élégant mais aussi film de procès, rappelant par moment Hitchcock, nous captive et nous surprend de bout en bout. Cette adaptation et réécriture de la nouvelle de Agatha Christie s'appuie sur un scénario solide, intelligent, efficace et riche en rebondissement, qui nous présente d'abord les personnages avant de nous livrer un surprenant et grand procès. Ces personnages sont tous bien écrit, ambigu et intéressant, contenant chacun des failles que Wilder explore brillamment. Ce dernier a d'ailleurs le sens du détail, tout élément est important et le reflet du monocle notamment est inoubliable. De plus il n'oublie pas quelques petites touches d'humours et de cynismes, sa réalisation et sa mise en scène sont comme souvent impeccable et excellente. Les interprétations sont brillantes, Tyrone Power et Marlène Dietrch sont excellent, mais c'est vraiment Charles Laughton qui crève l'écran. Un grand film, passionnant intriguant et dont le suspense et la tension sont présent de bout en bout. Brillant.
Malgré une fin quelque peu abrupte (mais qui correspond à la pièce - et non au roman - d'Agatha Christie), ce whodunit procédural nous intéresse plaisamment grâce à sa mise en scène dynamique et assurément à son excellent casting, de l'inénarrable Charles Laughton à l'insaisissable Marlène Dietrich en passant par le séduisant Tyrone Power ou les sémillantes Elsa Lanchester et Una O Connor. Un très agréable divertissement.
Le projet de "Témoin à charge" parvient à Billy Wilder alors qu'il n'a pas encore bouclé "Ariane" avec le couple Audrey Hepburn, William Holden. La pièce à succès d'Agatha Christie attise la convoitise des studios. C'est Edward Small et Arthur Hornblow Jr., ancien de la MGM et de la Paramount, qui décrochent l'affaire. Plusieurs noms de réalisateurs seront envisagés mais celui de Billy Wilder alors en pleine période créatrice s'imposera très vite. Le casting est composé, hormis Tyrone Power (Wilder aurait voulu Kirk Douglas) de connaissances du réalisateur. Charles Laughton et sa femme Elsa Lanchester sont des amis de Wilder ainsi que Marlène Dietrich sa compatriote avec qui il a tourné en 1948 "la scandaleuse de Berlin". Ce casting prestigieux amène Wilder à vouloir équilibrer le poids de chacun des rôles, or dans la pièce d'Agatha Christie la place des époux Vole (Dietrich et Power) est prépondérante. Afin de donner toute sa place à Charles Laughton, il développe le rôle du juge Robarts l'adaptant à la personnalité du grand acteur anglais, allant jusqu'à lui adjoindre une infirmière tatillonne et envahissante, Miss Plimsoll, qui n'existait pas dans la pièce. Ce sera la grande trouvaille du film, Wilder nous délectant de l'opposition amicale entre le vieux juge malade mais toujours espiègle et son infirmière garde-malade, pointilleuse à l'extrême qui passe son temps à déjouer les ruses du juge pour siroter en douce son whisky et fumer ses cigares, toutes choses bien sûr interdites pas son état de santé. Il faut voir Laughton faire mine en plein procès à miss Plimsoll d'avaler ses comprimés à l'aide du chocolat chaud mis dans un thermos qu'il a auparavant troqué contre un flacon identique rempli de bourbon. On reconnait bien ici le tempérament facétieux de Wilder qui se distingue nettement d'un Alfred Hitchcock qui dans un même cas ("Le Procès Paradine" ,1947) aurait sans aucun doute laissé une placet plus grande au suspense. A chacun son inclinaison, c'est ce qui fait toute la richesse du cinéma. Marlène Dietrich alors en fin de carrière montre une facette peu exploitée de son talent avec ce rôle tout en nuance d'une femme éperdument amoureuse, prête à se damner pour sauver l'homme qu'elle aime. Si Wilder place dans le film l'habituel numéro de cabaret qui scande chacune de apparitions de Marlène à l'écran, il lui demande de mettre à jour une vulnérabilité qu'on ne lui connaissait guère au temps de sa splendeur. En outre son ami réalisateur lui offre un gimmick assez saisissant où l'actrice méconnaissable joue une cockney maître-chanteuse. Sceptique au départ sur le rôle qui lui était proposé, Marlène s'y est ensuite beaucoup investie, escomptant même recevoir l'Oscar qui lui échappait depuis son unique nomination en 1931 pour "Cœurs brûlés" (Josef Von Sternberg). Elle sera une nouvelle fois de la revue, en concevant une légitime amertume. Enfin Tyrone Power au creux de la vague et en pleine dépression apporte toute la feinte ingéniosité utile à son personnage. Les traits marqués à seulement 45 ans il mourra quelques mois plus tard en plein tournage de "Salomon et la reine de Saba" (King Vidor, 1959). Le film contient très peu d'extérieurs et se révèle être un huis clos comme souvent dans les films de procès. Tout le talent de Wilder est de nous le faire oublier.