Critters 3 est un film vraiment trop juste pour convaincre. Il renoue malheureusement par trop avec le 1, et ce en moins bien encore. Je commence par l’interprétation. Celle-ci est juste correct, et encore grâce à quelques acteurs qui surnagent. En effet Don Keith Opper est ici clairement inférieur à ses deux précédentes prestations. En surjeu constant, il n’est pas convaincant, et son costume (qui se veut surement comique je n’en doute pas) est néanmoins franchement beaucoup plus misérable qu’amusant. Leonardo di Caprio (qui restera sans doute la seule vraie raison de connaître Critters 3) livre néanmoins un numéro pas terrible, sans grande conviction. On sent le premier vrai rôle, et je ne lui jette pas la pierre, il était jeune, mais enfin il y a des acteurs enfants qui ont fait clairement mieux. Diana Bellamy et le couple Menges s’en sortent quant à eux plutôt bien, et le reste du casting c’est couci-couça. Je sauve quand même Nina Axelrod qui prend vraiment le film pour ce qu’il est : une suite potache sans prétention. Aimée Brooks a quand même la place la plus importante dans ce casting, et si elle n’est pas très enthousiasmante, son entrain et son charme emporte le morceau. Le scénario lui est très mauvais. Le film reprend globalement la trame et le style du premier épisode, sans vraiment d’imagination. Il n’a pas à présenter les Critters à la différence du 1, mais il livre néanmoins une très longue et ennuyante partie exposition dans laquelle ont découvre les protagonistes. Le film démarre après au moins 30-35 minutes, alors qu’il dure moins d’une 1 h 20 sans le générique de fin. Il y a vraiment très peu de rebondissements, les Critters ne sont présents que dans quelques scènes et sont loin d’être aussi amusants que dans le 2 ou même le 1. Ils jettent quelques piques, bouffent 1 personne et le reste du temps se contentent de mettre le bazar dans la cuisine en renversant du ragout et de la farine ! Gros manque de délire, d’imagination. Le rythme du coup est très moyen, et même si après la partie exposition Critters 3 prend une dynamique de croisière pas désagréable, ce n’est néanmoins pas assez nerveux, pas assez intense. Visuellement le film garde les gros défauts des deux épisodes précédents, et surtout le 1 pour le coup. Photographie très laide, sans aucune recherche, décors d’une rare médiocrité. Ayant une version en anglais, ma jaquette montrait des buildings, et lisant le synopsis ca parlait d’un immeuble. Je me dis, tient du Gremlins 2 en perspective. En fait non, l’immeuble c’est un vieux bâtiment des années 30 dans une zone désaffectée. Très peu de mobilier, des accessoires d’une rare pauvreté, on sent les coupes drastiques dans le budget. La mise en scène de Peterson n’a rien d’enthousiasmante. Elle manque de dynamisme. Les séquences avec les Critters par exemple se limitent presque exclusivement à des plans fixes. Les créatures en elle-même sont sympathiques, mais ne suffisent vraiment pas à sauver l’ensemble. Musicalement parlant, je fais encore le reproche que je faisais aux deux précédents opus : mais pourquoi donc ne pas mettre une musique entrainante, un peu décalée pour donner du punch ? Tiens un petit french cancan lorsque les Critters mettent le souk dans la cuisine, ca aurait quand même était plus sympa. Bon dans l’ensemble voilà un très mauvais épisode, qui, après un 2 réussis et surprenant fait clairement retomber le soufflé. On sent le manque de budget à plein nez, la saga commence à s’épuiser (Gremlins avait une matière nettement supérieure et c’est arrêté au 2) et les acteurs entrainants des deux premiers disparaissent comme peau de chagrin. Dispensable en somme.