Une histoire de miracles, au pluriel, à propos d'une guérison, d'une réconciliation, d'une conversion, entre autres.
Ou comment la FOI, qui unit plus qu'elle ne divise, rejoint la PAROLE que l'on donne, et devient confiance en la VIE.
Le décor est limité, le rythme est lent, les propos sont répétés (via le personnage de Johannes notamment).
Tout cela paraît de prime abord bien loin de notre univers et de nos préoccupations contemporaines.
Le cadrage intimiste des scènes intérieures de vie familiale, hérité de l'origine théâtrale de l’œuvre, accentue l'étrangeté des dialogues entre personnages, dont l'un garde toujours les yeux dans le vague.
La confession protestante demeure un contexte, pas le sujet du film : aucune précision n'est fournie quant à la nature exacte des points de désaccord entre les croyants qui la partagent.
Le titre, qui signifie "parole" en danois, convient à merveille à cette version parlante de l’œuvre, que le cinéaste avait déjà filmée des années plus tôt en muet.
Les différences sociales sont évoquées en tant qu'origine des prises de position distinctives, même si celles-ci ne s'y réduisent pas. Le personnage du médecin se révèle d'une froideur et d'une lenteur atroces.
Les personnages les plus attachants s'avère celui du père de famille agriculteur et de sa bru, précisément par l'amour qu'ils dégagent. Le film a vieilli, reste que la femme tient une place indispensable à l'équilibre et à l'harmonie du foyer.
La philosophie du danois Kierkegaard se voit mise en pratique à travers la figure du "fou", qui s'abandonne à ce qui le dépasse.