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TUTUR29
35 abonnés
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3,0
Publiée le 23 octobre 2023
Le dernier voyage de Tanya est un film aussi triste et mélancolique que le laisse suggérer son scénario. Mais avec son ambiance grise et poétique, et sa fin qui vient en quelque sorte boucler une boucle, Le dernier voyage de Tanya m'a semblé être un bien beau film même si un peu limité par son besoin incessant de faire parler son narrateur plutôt que de faire exprimer les personnages.
Près de Nizhniy Novgorod, la froide existence russe mène la vie dure aux croyances locales. « On oublie lentement dans le Nord », entend-on, sans doute de quoi se protéger contre l’inexpressivité et le mutisme que Fedorchenko dénonce avec toute la sobriété froide et cassante de la pluie sur une pierre.
Une expression lente, brutale, froide elle-même et qui fait en sorte de diluer ses lenteurs dans l’autoconscience, mais ce n’est ni plus ni moins qu’un poème naïf, écrit sur les choses qui entouraient l’auteur. On est guidé par le triangle de l’image, de la musique et de la voix off, austères mais bien agencés, mornes mais qui nous convainquent que le pays de la Volga est vraiment beau sous ses brumes novembrales.
Une sorte d’ASMR dépressif, dont les moyens et les scènes très longues qui ne disent pas grand chose dans un film petit nous font quand même nous demander si ce n’est pas un long-métrage produit au moindre effort.
Très belle photographie et plans qui suivent la règle d'or, lenteur aquatique poétique nordique, personnages bruts, silencieux, même macho, le film témoigne d'un groupe ethnique "disparu" de la carte officielle russe mais qui subsiste malgré tout en dehors des recensements grâce aux pratiques qui se transmettent de génération en génération. Ironiquement et fort probablement métaphoriquement, le réalisateur a choisi comme protagonistes ces deux hommes Merian sans enfants qui n'auront à qui retransmettre leur culture.
Film russe : sorte de road movie pendant lequel un couple d'amis vont incinérer le corps de la femme de l'un d'eux. C'est lent et long bien que le film soit court. C'est filmé le plus souvent caméra embarqué dans la voiture, sur le siège des passagers arrière. C'est souvent ennuyeux, assez mal filmé, il y a quelques séquences poétiques, c'est une sorte de documentaire ethnique sur d'anciennes traditions d'un peuple de russie. Paroles succintes, c'est triste, souvent laid, la femme se masturbe... quel intérêt ? Cela plaira beaucoup aux intellectuels occidentaux qui verront là une éblouissante découverte !
Ce film russe, à l'image très terne et triste, est lent mais heureusement court, ce qui n'empêche pas l'ennuie de s'installer même si parfois quelques belles scènes viennent en relever le niveau.
Oui, j'aime les films qui m'aident à découvrir la culture, les traditions d'un pays et j'ai aimé la "lenteur" les silences....une atmosphère très particulière (russe?) mais je serais dépité si ces rites profonds qui donnent du sens à la mort et l'après, n'étaient que "trouvailles" de scénariste... De belles images, une bande son qui nous donne l'âme russe, jolie et longue scène de la préparation du corps de Tanya. Tout cela, n'a pas suffit à stimuler mon intérêt, je me suis ennuyé...
Le voyage de Tanya nous embarque comme passager à l’arrière de la voiture conduite par Miron. Il s’en va, le bougre ,avec son ami Aïst, incinérer sa femme et propager ses cendres dans une rivière. Dialogues minimaliste, paysages tristes, plans ennuyeux et longs pour ne pas dire inutiles. Ce voyage ne dure qu’une heure quinze, mais je l’ai trouvé éprouvant et interminable ; et en plus, on flâne dans Auchan ! C’est bien fait pour moi, on ne voyage pas après une journée de huit heures de boulot ! L’avantage : on peut se dispenser d’un somnifère. Désolé, cette poésie ne m’a pas du tout sensibilisé. J’ai eu froid et sommeil tout au long de ce voyage.
Puissant. Comme souvent chez les Russes (cf. Le Retour), la puissance des décors trouve un écho dans l'intimité des personnages. Un entre-deux magnifique. Pas loin de T. Mallick...
Quelque part au bord de la Volga, le peuple des Mérias, solides gaillards slaves, au cours des siècles, s’est dilué dans le peuple russe, mais a gardé des coutumes anciennes et païennes, libertines et très poétiques si l’on reste à une distance angélique… La toilette nuptiale et la toilette funéraires se ressemblent, faisant de la femme le jouet décoré adoré, possédé et adulé, esclave vénéré… Rapports ambigus… Et Miron, soi-disant bouleversé par la mort de Tanya, est comme un enfant sauvage capricieux qui a perdu son jouet… sous couvert de rituels ancestraux, à l’insu de tous sauf de l’amant de Tanya (oups !!!) qui lui donne bien volontiers un coup de main, il transporte le corps de Tanya au bord de la Volga et y disperse ses cendres… un peu expéditif comme rituel mortuaire… Et d’abord, comment est-elle morte, Tanya ? Miron dit lui-même qu’il aurait mieux fait de la laisser partir, ce qui permet de supposer un suicide, ou même un meurtre… habilement masqué par un rituel grossier… « Si une chose doit disparaître, qu’il en soit ainsi ! » Raccourci un peu brutal d’une philosophie un peu primitive… Film étonnant et poétique dans le langage, mais qui me laisse un goût très amer : tout est gris, rouillé, sale, les forêts sont effeuillées, la mort l’emporte sur l’amour et Miron n’est qu’un gros macho qui regrette d’avoir cassé son objet…
Dès les premières images, ce film immerge le spectateur dans un univers mêlant savamment poésie et anthropologie par le biais d’une mise en scène parfaitement maîtrisée où chaque plan, magnifié par le format Scope, restitue une atmosphère nimbée de nostalgie et de sensibilité. Les peuples disparaissent mais la mémoire demeure. « Le Dernier Voyage de Tanya » continuera lui aussi de hanter celle des cinéphiles bienheureux de découvrir l’œuvre d’un metteur en scène de haute volée dont il serait intéressant de découvrir les réalisations antérieures à ce film.
Certes, « le dernier voyage de Tanya » n’est pas une œuvre grand public… pas vraiment d’intrigue, peu d’action. Mais si l’on n’est pas rebelle aux films contemplatifs, alors on peut être touché par la magnifique photographie de cette œuvre russe, et le jeu tout en retenue des deux protagonistes. Soyons franc tout de même : on est content que le film ne dure qu’une heure et quart !
Ovsyanki = Silent Souls = Le dernier voyage de Tanya
Miron, directeur d'une petite usine de papier, vient de perdre sa femme Tanya. Pour faire son deuil, il décide de respecter des rites ancestraux et d'emmener sa dépouille loin, très loin, pour aller l'incinérer sur un bûcher aux bords d'un lac. Dans son périple, il convie un de ses employés, qu'il suspecte avoir été l'amant de Tanya. Les deux hommes vont petit à petit partager leurs souvenirs respectifs avec la femme défunte.
Avec ce "road movie" funèbre, Aleksei Fedorchenko a réussi un film à la fois poétique et envoûtant, traversé par des images de paysages désolés et fantomatiques. En moins d'une heure vingt de projection, le cinéaste parvient à transporter le spectateur dans son univers proche du "réalisme magique". Si le cinéma peut parfois être une porte vers un ailleurs et transcender la banalité du quotidien, "Silent Souls" fait sans conteste partie de ces films-là.
Poétique,original. Le cinema n'est pas affaire de moyens : des acteurs, des paysages, un mélange d' onirisme et de réalisme, une durée adaptée au sujet (formater a 2 heures aurait été un désastre ). A voir
Nouvelle variation sur le couple Eros/Thanatos, basée sur les rites funéraires supposés d'une ancienne tribu finnoise de Russie. Acteurs figés, maniérisme de la mise en scène, plans artificiellement allongés pour tenir 75 minutes de projection... On voit bien que le rôle de la défunte est tenu par une actrice bien vivante (couleur de la peau, souplesse du corps). Elle a dû se fatiguer à retenir sa respiration aussi longtemps. Même s'il y a là une intention du metteur en scène, c'est un artifice de plus dans un film qui en est encombré. On rève à la façon dont Tarkovski aurait traité le sujet . Mais si vous aimez les beaux paysages enneigés, ne vous privez pas.