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Michel Gillen
25 abonnés
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5,0
Publiée le 15 octobre 2024
Une réussite totale ce film. Tout d'abord une peinture d'une grande justesse du climat parisien avant la 2ème guerre mondiale. Les ravages que celle-ci a causé au sein des familles bourgeoises. Cette magnifique histoire d'amour entre Julio et Marguerite. Et la réalisation de Minnelli aussi précise pour dépeindre les intérieurs bourgeois que pour montrer l'évolution des principaux personnages face à la guerre. Et enfin une absence totale de manichéisme concernant ceux-ci nazis ou opposants.
Le délitement d'une famille scindée entre français résistants et allemands nazis ouvre une réflexion sur l'impossible neutralité en temps troublés ainsi que l'impact psychologique d'événements historiques sur des personnalités diverses. Cependant le mélange des genres entre romance, tragédie (avec la symbolique aux relents expressionnistes des Cavaliers) et espionnage s'étiole devant le lyrisme mélodramatique que la réalisation classieuse alourdit encore, ralentissant un rythme pourtant empli de péripéties offrant potentiellement à chacun son moment d'éclat. Maitrisé techniquement et interprété avec conviction, le récit souffre pourtant d'un manque de souffle et d'émotion. Un peu décevant.
La scène d'ouverture, celle du repas de famille vespéral, est d'un grandiose, d'une magnifiscence, d'une force, qui rend admiratif ... Par le suite, les dialogues, parfaits, sont une "leçon de guerre", qui, si elle avait été comprise de tous, aurait empéché cette 3ème guerre mondiale du covidisme, en rendant les gens un peu plus attentifs à l'éthique ou à son absence totale, à la nécessaire implication de chacun, lorsque la dérive humaine apparaît ...
Le dernier dialogue est juste et émouvant : "Tu enviais mon indépendance, (dit le résistant de la dernière heure au colonel nazi, son cousin), on ne peut pas être indépendant, dans ton monde ... On est obligé d eprendre parti ..."
Les scènes terribles où la conquête, la guerre et la mort se révèlent, non comme un rêve exaltant d'égémonie et de grandeur de la race élue qui vit son heure de gloire, mais comme le mal absolu qui terrasse et broie les innocents, appelent ces scènes superbes de couleurs comme Minelli sait les créer et qui, désespérément, évoquent la Beauté, l'Amour, la nature intacte et le raffinement d'une vie et d'un monde qui s'éteint ...
Une grande fresque hollywoodienne ayant pour toile de fond la montée du nazisme et la seconde guerre mondiale, voilà ce que propose en substance « les quatre cavaliers de l’apocalypse ». Un film qui a les défauts de ses qualités, voulant faire constamment grandiose, il en fait parfois un peu trop. Quand cela marche c’est vraiment prenant quand il se rate il fait un peu ridicule. Il n empêche je ne me suis pas ennuyé un instant malgré ses deux heures trente bien tassée. C’est ambitieux, parfois maladroit, un peu trop simpliste dans le fond, réussi dans la forme.
Avec cette histoire familiale dans la grande Histoire, Vincente Minnelli met en scène un mélodrame tragique aux couleurs flamboyantes mais desservi par un récit un peu lourd et pas très crédible, et par une interprétation peu convaincante, notamment Glen Ford trop âgé pour le rôle.
Ce chef d'oeuvre est surement le plus beau film sur fond de deuxième guerre mondiale ! couleurs et mélodrame somptueux ! Ingrid Thulin est hallucinante de beauté et l'histoire est à la fois fabuleuse et démoniaque ! On y trouve le côté magique du mélo passionnant historique et merveilleux façon autant en emporte le vent !
Les Quatre cavaliers de l'apocalypse bien que datant de 1962 fleure bon le cinéma hollywoodien des années 50, Vincente Minnelli se lance dans un mélodrame pas vilain mais assez figé et manquant d'âme. C'est réalisé avec soin, c'est bien joué même si Glenn Ford est un peu trop âgé pour son rôle, Lee J. Cobb qui interprète son grand-père (soit dit en passant un peu ridiculement grimé en gaucho argentin) n'a que 5 ans de plus que lui et son père est joué par Charles Boyer qui en 17 de plus, les décors aussi sont beaux mais on sent trop le film de studio, des habits pas forcément conformes à la mode de l'époque. Ce film se déroule de 1938 à 1944 essentiellement à Paris, on suit une famille en partie argentine, française et allemande prise dans la tourmente de la 2nde G.M., mais cela ne m'a pas plus passionné que cela, c'est assez bavard et peu de passages sont réellement tendus alors que certaines scènes avaient des situations pouvant l'être. Il y a de bons moments comme celui du restaurant ou le personnage joué par Glenn Ford voit sa maîtresse (Ingrid Thulin) convoitée par un général nazi et la scène finale qui termine abruptement et tragiquement ce récit. En fait le gros problème de ce film, c'est que Vincente Minnelli réalise ce film en smoking or il aurait du mettre les pieds dans la boue pour rendre ce mélodrame moins conventionnel et plus enthousiasmant. Je regrette aussi que Karlheinz Böhm soit un peu délaissé alors que son personnage (celui de la famille qui est admiratif d'Hitler et du nazisme) avait de quoi être mis en avant. Je préfère l'approche d'un Visconti avec Les Damnés ou du très beau Le Temps d'aimer et le Temps de mourir de Douglas Sirk.
« Les quatre cavaliers de l’apocalypse » est le dernier grand chef d’œuvre réalisé par Vincente Minnelli. Il met en scène la destruction d’une richissime famille. La première partie se déroule en Argentine, berceau des Madariaga, dont les deux filles ont épousés un européen, l’une un français, l’autre un aristrocrate allemand. Dun côté la branche française, Julio (Glen Ford) peintre amoureux de l’art (ses tableaux exposés dans son appartement sont de Vincente Minnelli lui-même), play boy renomé, indifférent à l’occupation dont le désir profond est de séduire Madame Laurier dont il est tombé amoureux. Et ça tombe bien, son mari parti sur le front Belge est capturé et envoyé en Allemagne comme prisonnier. Comme le rêve du patriarche (Lee J. Cobb) de voir la famille réunie, s’est brisé sur l’engagement des Allemands dans le parti nazi, Heinrich Von Hartrott, son petit fils a abandonné ses études de médecine pour devenir colonel dans la SS, comme celui de la petite fille Chi-Chi (Yvette Mimieux toujours aussi délicieuse) si enjouée et innocente, qui a rejoint la résistance va s’arrêter par la gestapo, le rêve d’amour de Julio et Marguerite Laurier (Ingrid Thulin) va s’évanouir dans la réalité de la guerre. Comme également celui de grandeur de Karl Von Hartrott (Paul Lukas) devant le carnage familial (scène poignante lorsque les quatre parents sont réunis). Son constat désespéré répond à l’accablement de Marcelo Desnoyers (Charles Boyer). Car Karl redoute la tragédie qui va réunir les deux cousins. Tellement semblables, au delà des voies séparées qu’ils ont empruntées. Ils sont bien du même monde lorsque juste avant les bombes, Julio lève son verre face à Heinrich. A la fois film de guerre, entrecoupé d’image d’archives teintes en rouge sang, mélodrame sans issue et tragédie inéluctable, jalonnée par les quatre cavaliers de l’apocalypse, pas un instant qui ne frise le sublime, tout en alternant les moments de bravoure (le diner en Argentine, le défilé sur les Champs Elysées, la rafle, l’opposition avec Von Kleig, le bombardement) et de grâce (la clef, la dernière étreinte de Julio avec son père, l’amour impossible que les deux cousins éprouvent l’un pour l’autre, l’entrevue entre Julio et Etienne Laurier,.. ). Dire que la mise en scène est d’une élégance et d’une virtuosité rares n’est pas une surprise chez le réalisateur, ni le soin apporté aux décors et à la couleur, sans oublier la musique grandiose d’André Previn (avec tonalité très Miklos Rozsà), comme sa direction d’acteur parfaite. Toutefois, le très bon Glenn Ford, un peu âgé pour le rôle, ne correspondait pas aux désirs de Minnelli qui voulait absolument Alain Delon, parfait alter ego latin au germanique Karlheinz Böhm. Mais la production ne voulait pas faire reposer un tel budget sur une seule star : Charles Boyer (les autres étaient soit des inconnus aux Etats Unis, comme Karlheinz Böhm, soit des seconds rôles). Sombre, flamboyant, déchirant et sensible. Cette adaptation dépoussiérée du Roman de Vicente Blasco Ibáñez est tout simplement Magnifique.
Je viens de voir ce film. Vincente Minnelli a bien décrit la situation de l'époque, du moins je le pense. Je trouve que c'est vraiment un très bon film. Moins que "Black Book". Mais c'est vraiment un très bon film
A voir et à revoir. D'abord pour sa beauté plastique. Minnelli, plus encore dans ce film nous révèle ici les sources du brio de ses mises en scène: sa complète maîtrise des métiers de dessinateur et de décorateur. Film unique aussi par l'histoire terrible et magnifique qu'il raconte. Ah, si tous les cinéastes pouvaient plus souvent s'inspirer de bons romans, les productions cinématographiques seraient moins affligeantes ! Autre richesse. Les acteurs. Tous excellents. Cependant aucun n'atteint ce caractère sublime, cette dimension shakespearienne de la lâcheté paternelle que Charles Boyer parvient à extirper d’un rôle qui au départ était sensé être secondaire.
Fidèle depuis ses débuts de réalisateur en 1942 ("Panama Hattie") à la MGM, Vincente Minnelli en est rapidement devenu un des hommes de confiance à qui l'on peut confier les projets délicats, ambitieux ou même refusés par d'autres. En 1961, le studio envisage de monter un remake des "Quatre cavaliers de l'apocalypse" de Rex Ingram qui en 1921 avait révélé au monde Rudolph Valentino. Le film était adapté du roman éponyme de Vicente Blasco Ibanez un des plus grands romanciers espagnols, traitant des ravages de la Grande Guerre au sein d'une famille argentine aux descendances française et allemande sur fond de relation adultère virant au drame. C'est à cette occasion que Valentino qui incarnait Julio le héros du film, sera remarqué pour une scène de tango restée mémorable se déroulant dans un bar de la banlieue de Buenos Aires. Le "plus bel amant du monde" était né. La MGM exige pour plus d'impact auprès du public que l'action soit transposée pendant la Seconde Guerre Mondiale. Vincente Minnelli n'est pas convaincu par cette idée qui obligerait selon lui à trop modifier le texte d'Ibanez. L'idée d'aller filmer à Paris, d'y retrouver son nouvel amour (Denise Giganti) et de relever le défi d'une superproduction épique comme il l'avait demandé, le décide à s'engager hardiment dans l'aventure. Le film, long de 2h30, a bien du mal à prendre son envol tellement la reconstitution de l'ambiance argentine parait artificielle et certains acteurs peu adaptés à leur rôle. Lee J Cobb jouant Madariaga le patriarche de cette riche famille qui va connaitre un brisure fatale par les choix radicaux de sa branche allemande, est bien trop jeune pour le rôle (il est en effet plus jeune que Charles Boyer qui joue son fils) ce qui l'oblige à en faire des tonnes sous l'œil d'un Minnelli un peu trop complaisant qui aura beau jeu après de regretter ce qu'il dénoncera comme "l'innommable sentimentalité" à laquelle l'a contraint la production sur l'ensemble du film. L'argument semble un peu facile, le sentimentalisme un peu dégoulinant qui aura parfois plombé ses travaux les plus ambitieux étant tout de même le péché mignon de Minnelli. Glenn Ford qui ressemble à un jeune hidalgo comme Michel Simon ressemblait à Julien Sorel, n'ajoute en rien à la crédibilité de l'entame du récit. Minnelli avait pensé au tout jeune Alain Delon pour le rôle mais la MGM qui venait d'embaucher Glenn Ford l'imposa. Heureusement la seconde partie où se jouent réellement les enjeux dramatiques du film est de bien meilleure tenue à tous les points de vue. Elle permet à Glenn Ford de retrouver une partition bien plus dans ses cordes et ainsi de porter avec Charles Boyer, Ingrid Thulin et Karlheinz Böhm tous excellents le film vers le niveau attendu. Dans ses mémoires, Minnelli semble rejeter la faute assez facilement sur le système des studios pour expliquer la superficialité qui l'a toujours empêché d'être considéré comme l'égal des plus grands. Attitude ambivalente quand on sait que Minnelli est resté presque toute sa carrière exclusivement au service la MGM qui n'était pas réputé pour être un studio tourné vers le réalisme. Les comédies musicales restent bien le domaine de prédilection de ce réalisateur raffiné qui n'a jamais pu se départir complètement de la légèreté et du manichéisme typiques des scénarios servant de prétexte aux numéros de danse de Fred Astaire et Gene Kelly. Cette version du roman d'Ibanez mal embarquée s'avère donc une réussite qu'il faut saluer car c'est en général plutôt vers le finale que les films montrent leur faiblesse.
Vincente Minnelli est surtout connu pour ses formidables comédies musicales comme Tous en scène ou Un Américain à Paris, mais il s'est illustré aussi dans le drame, et il le prouve ici avec ce sublime mélodrame. Rarement son style aura été plus somptueux, notamment par la qualité du format cinémascope et du Technicolor. Remake de la version muette de 1921 avec Rudolph Valentino, cette version dépoussiérée du roman de Blaco-Ibanez est transposée dans la Seconde guerre mondiale, ce qui permet à Minnelli d'étudier le choc de 2 mondes : 2 familles opposées, 2 cousins que le destin va tragiquement réunir après les avoir séparés, les nazis et la Résistance française, un mari et un amant. Pour autant, le film n'est pas un film de guerre, mais la guerre qui ravage tout tels que l'illustrent ces 4 cavaliers symboles du malheur, peut-elle encore épargner des êtres ? Minnelli met donc en scène moins la lutte de personnages que l'entre-dévorement de décors qui sont le reflet de leurs aspirations. Une splendide fresque qui souffre peut-être d'un casting un peu trop hétéroclite, de même que n'ayant jamais eu d'admiration pour Glenn Ford, je le trouve assez brillant dans ce rôle, un pur mélo dans la grande tradition hollywoodienne, bien souligné par une musique appropriée d'André Prévin, et qui prouve le talent d'un réalisateur qu'on croyait limité au "musical".
Un beau drame dans la grande ligné du mélo Hollywoodien avec ses partitions musicales qui appuie fortement les moments forts, sa photo scope superbe et son casting international flamboyant !
En signant un remake du film signé par Rex Ingram en 1921, lui-même adapté du roman de Vicente Blasco Ibáñez, et en en transposant l’histoire de la première à la seconde guerre mondiale, Vincente Minnela a trouvé un excellent support pour développer la thématique la plus récurrente de sa filmographie, à savoir la place que se doit de trouver l’artiste dans une société en plein bouleversement. La montée du nazisme en Allemagne puis l’occupation française sont en effet deux contextes parfaits pour suivre les tourments de Julio Desnoyers, interprété par l’excellent Glenn Ford, ce jeune peintre soucieux de se montrer neutre dans le conflit militaire alors même que des dissensions politiques ont déjà éclaté au sein de sa propre famille. C’est la façon dont la dure réalité va peu à peu rattraper l’idéalisme un peu naïf qui animait le personnage qui fait des Quatre cavaliers de l’apocalypse une fresque mélodramatique déchirante, dégageant un fatalisme subtil mais non moins terrifiant. Visuellement, la qualité éclatante des couleurs ne fait pas qu’apporter de splendides images de Paris, elle sublime le lyrisme de ce drame passionnel.