Printemps dans une petite ville de Tian Zhuangzhuang est le remake d'un classique du cinéma chinois réalisé en 1948 par Fei Mu. Ce film, tiré d'une histoire de Li Tianji, est aussi celui que Tian Zhuangzhuang préfère par dessus tout, d'où l'idée d'en faire une nouvelle version. Ecarté par les apparatchiks, le film de 1948 est resté longtemps dans l'ombre. C'est seulement au début des années 1980 que les Archives du Cinéma Chinois en créèrent une nouvelle copie pour le présenter à Hong Kong et Taïwan.
"Le film original tenait pratiquement exclusivement au travail de Fei Mu, alors que celui-ci est le fruit d'une réelle collaboration entre le réalisateur, le scénariste, les techniciens et les acteurs", raconte Tian Zhuangzhuang. En effet, son film doit beaucoup au travail du taiwanais Mark Lee, directeur de la photographie de In the Mood for Love, ici chef opérateur, et à celui de Ah Cheng, ami du réalisateur et scénariste.
Le dernier film du réalisateur Tian Zhuangzhuang date de 1992 (Le Cerf-volant bleu). Porté sur la liste noire par le gouvernement chinois, il décida de ne pas tourner de film pendant un moment. Ce période de latence lui a permis de visionner de nombreux films, anciens et nouveaux. Je regardai le film encore et encore, tous les jours pendant une semaine, jusqu'à ce que j'eus soudainement l'idée d'en faire un remake. (...) J'évoquai alors cette idée à des amis, dont l'écrivain Ah Cheng et un homme d'affaires que je connaissais depuis vingt ans. Tous deux m'encouragèrent, si bien que je décidai de me lancer".
Pendant le tournage, la première interprète de Yuwen, Wei Wei, est venue donner des conseils à la jeune Hu Jingfan
Printemps dans une petite ville a été tourné dans une maison de famille à Suzhou, devenue en 1949 une école primaire et qui depuis que l'école est fermée, sert à des tournages de téléfilms. L'endroit, en mauvais état, a posé quelques problèmes. "Quand nous avons décidé d'utiliser de l'électricité, nous avons dû installer un générateur 400 mètres plus loin, afin d'éviter le bruit. Nous avons réalisé et installé toutes les portes décorées que l'on peut y trouver et le jardin ayant été utilisé pour élever des cochons et des vaches, nous avons dû le nettoyer avant d'y installer le pavillon."
Au Festival de Venise 2002, le film a reçu le Prix San Marco du meilleur film (section "contre-courant").