La deuxième scène du film est une longue séquence dans un bureau de poste. La réalisatrice Julie Bertuccelli tient beaucoup à cette séquence parce que c'est la première que son scénariste Bernard Renucci a imaginée et écrite et aussi la première qu'elle a tournée.
L'idée principale du film consistait à parler des relations entre les trois protagonistes féminins, échoués dans un pays (la Géorgie) qui oscille entre transformations et régression. Julie Bertuccelli ajoute: "Je voulais que Eka, Marina et Ada soient au même niveau, qu'il n'y ait pas de personnage principal. D'une certaine manière, elles sont un même personnage, la même femme à trois étapes de la vie."
La cinéaste Julie Bertuccelli est allé travailler six mois en Géorgie sur un film de Otar Iosseliani et en est tombé amoureuse: "C'est un pays vraiment attachant, au carrefour de l'Eurasie. Un pays soumis à des tas d'influences contradictoires: caucasiennes, russes, européennes, orientales."
D'origine polonaise, l'actrice Esther Gorintin a commencé sa carrière d'actrice à 85 ans, en incarnant le rôle de Véra dans Voyages d'Emmanuel Finkiel. Ce rôle lui a valu entre autres le prix d'interprétation féminine en 1999 au festival d'Albi. Depuis qu'Otar est parti est son cinquième film.
A la base, Depuis qu'Otar est parti est parti d'une histoire vraie racontée par une amie de la réalisatrice Julie Bertuccelli. Cette dernière ajoute: "C'était à la fois vrai et tellement romanesque que ça m'a donné l'envie de m'y projeter. Et puis aussi c'était une histoire sur laquelle je ne pouvais pas faire un documentaire, l'intimité était trop forte."