Toi (lecteur), ou toi (lectrice), ou encore toi (autre lecteur ou lectrice), si tu ne connais pas ce film, n’oublie jamais de le regarder. Car "N’oublie jamais" est une grande leçon sur l’amour, sur le parfait amour, comme le trahit l’affiche. Un amour inconditionnel. Pur. Passionnel. L’amour avec un grand A. Celui qui vaut d’être vécu. Celui qui vous remue les sens jusqu’au plus profond de votre être. Celui qu’on n’oublie jamais… à condition toutefois de savoir s’écouter. Chers lecteurs, notez bien que je n’ai pas dit "écouter". Non, j’ai bien dit "s’écouter". Car s’écouter dans ce cas-là est d’une importance capitale si on veut se donner la chance de vivre un tel amour, comme Noah l’explique si bien aux trois quarts du film
: "Imagine. Essaie d’imaginer ce que sera ta vie. Dans 30 ans. Dans 40 ans. A quoi ressemblera-t-elle ? (…) Ne choisis pas la facilité et arrête de penser à ce que les autres veulent. (…) Qu’est-ce que tu veux ? Qu’est-ce que TU veux ?" Une question qui sera posée en tout à quatre reprises par Noah, avec une force grandissante que seul le désespoir motive
. Moi qui ai découvert Ryan Gosling à travers "La faille", je ne l’attendais certainement pas ici, sachant interpréter à la fois Noah jeune inconscient qui sait ce qu’il veut, et Noah adulte mature et qui… sait toujours ce qu’il veut. Quant à Rachel McAdams, elle aura su camper cette jeune fille prête à bousculer les idées reçues en allant à l’encontre de l’éducation donnée par ses parents, avant de laisser la raison l’emporter sur la passion. Par le biais du générique du début, le peu prolifique Nick Cassavetes nous met tout de suite dans une ambiance magique, avec cette embarcation glissant sur les eaux tranquilles d’un plan d’eau rougi par le soleil tutoyant l’horizon, avec une belle envolée d’oies migratrices, sous un magnifique air de piano, certes joliment composé, mais joué avec un sens du toucher extraordinaire. Le cinéma nous a offert de très belles romances. Je pense notamment à "Out of Africa", ou encore "Sur la route de Madison". Mais "N’oublie jamais" sort des sentiers battus par le style de sa narration. Car le scénario ressemble trait pour trait à un conte, à un livre qu’on feuillette (d’où l’aspect romanesque), mettant le lecteur en proie à la mélancolie et à l’espoir dont est chargée l’histoire, laquelle se conclue sur une scène particulièrement émouvante. L’image est très agréable à regarder, aux couleurs douces, donnant au film un grand potentiel en matière de clichés photographiques. Une grande réussite sans défaut qui peut ressouder les couples ayant plus ou moins perdu l’essentiel. Elle peut être aussi vue comme un message clamant que l’amour d’une si grande beauté existe. N’oublie jamais cela, petit lecteur…