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inspecteur morvandieu
40 abonnés
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3,0
Publiée le 28 octobre 2024
Woody Allen signe ici une comédie amère sur l'artiste, sur son rapport avec son oeuvre, ses rapports avec ses proches, sur la relation entre l'une et les autres. Et sans doute le scénario n'est-il pas dépourvu d'inspirations autobiographiques. Allen incarne lui-même Harry, cet écrivain dont les romans à succès empruntent leur contenu de turpitudes sentimentales et, surtout, sexuelles -le cinéaste n'a jamais abordé la question sexuelle de façon aussi crue, comme une réelle obsession- à la propre existence de l'auteur. Les conflits avec les femmes de sa vie nourrissent ses créations ou bien c'est l'oeuvre qui les engendre en ce qu'elle révèle des anecdotes et des situations bien embarrassantes. D'où d'incessantes scènes entre les intéressées et le romancier. La mise en scène épouse la confusion affective d'Harry et sa production littéraire. Aussi, quelques uns des protagonistes apparaissent successivement dans leur réalité et en tant que personnage fictif, interprétés par deux comédiens différents. Il reste, qu'en dépit de la dérision habituelle dont Allen affuble son personnage, en dépit d'une réflexion originale sur le dédoublement de l'artiste, la comédie ne m'a pas convaincu complètement, comme si j'attendais du cinéaste qu'il renouvelle ses thèmes, qu'il me surprenne.
Comédie noire, écrite et réalisée par Woody Allen, Harry Dans Tous Ses États est un film hautement réjouissant. L'histoire nous fait suivre Harry Block, un écrivain tourmenté qui écrit des romans inspirés de sa vie. Seulement, certains de ses proches sont furieux de se reconnaître dans les personnages et les évènements décrits dans ses œuvres. Devant recevoir un hommage à son ancienne école, il s'y rend en compagnie d'un ami cardiaque, d'une prostituée et de son fils qu'il a enlevé devant son établissement scolaire. Ce scénario s'avère être un vrai régal à visionner tout du long de sa durée d'environ une heure et demie. On assiste pendant tout ce temps à une succession de scènes, donnant parfois l'impression d'être sans liants, mais qui pourtant parviennent à créer un récit ordonné. Tout cela est créatif et surprenant en plus d'être sacrément drôle. En effet, l'humour fonctionne parfaitement à la faveur des nombreux sujets évoqués en guise d'auto-psychanalyse. Des thématiques aussi larges que fourre-tout traitant de la névrose, de la mort, de la religion, et beaucoup de sexe. Tout le sel de l'intrigue repose sur les relations entre les personnages qui déversent des torrents de répliques. Des protagonistes hauts en couleur sacrément appréciables interprétés par une distribution comportant de nombreux jolis noms comme ceux de Woody Allen lui-même, Caroline Aaron, Kirstie Alley, Bob Balaban, Richard Benjamin, Eric Bogosian, Billy Crystal, Judy Davis, Hazelle Goodman ou encore Mariel Hemingway. Citer tous les comédiens serait trop fastidieux mais chacun parvient à trouver sa place. À noter également les apparitions appréciables de Demi Moore, Robin Williams ou encore Tobey Maguire. Tous ces individus particulièrement volubiles entretiennent des rapports délicieux procurant énormément d'amusement. Des échanges soutenus par d'innombrables dialogues partant dans tous les sens, pour un résultat tordant et savoureux. Si le fond est divertissant à souhait, le métrage ne brille en revanche pas par sa forme. En effet, la réalisation du cinéaste new-yorkais est assez sobre, pour ne pas dire basique. Sa mise en scène se contente du minimum et évolue dans des environnements sans charme. On retiendra uniquement les environnements d'une séquence qui sort du lot et sa singularité formelle provenant de son découpage étrange lors de certains passages. Ce visuel terne est accompagné par une b.o. aux compositions jazzy s'accordants bien avec le propos, sans pour autant être mémorable. Reste une fin satisfaisante venant mettre un terme à Harry Dans Tous Ses États, qui, en conclusion, est un long-métrage faisant passer un très agréable moment.
4 708 abonnés
18 103 critiques
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0,5
Publiée le 18 avril 2021
Woody Allen joue le rôle de Harry Block un écrivain alcoolique, égocentrique et trop porté sur le sexe qui a connu une série de mariages et de relations ratées. L'histoire est centrée etre sur la façon dont Harry écrit des romans qui sont si vaguement autobiographiques que toute sa famille et ses amis savent immédiatement qu'ils sont l'inspiration des personnages de ses livres. Il en résulte un flot constant de colère et d'injures à l'encontre de Harry pour avoir révélé des confidences au monde entier. L'aspect le plus dérangeant du film est le langage grossier qui est bien pire que dans tout autre film de Woody Allen dont je me souvienne. Par exemple Judy Davis et Kirstie Alley ont toutes deux des scènes prolongées où elles ne font que jurer contre Harry en utilisant toutes les variantes du mot "F" imaginables. Une autre scène de mauvais goût est une conversation entre Harry et son ami Larry où ils parlent triomphalement d'avoir des relations sexuelles avec des filles handicapées. Il semble que M. Allen pense dans ce film pathétique qu'en utilisant une vulgarité extrême il est branché, actuel ou autre. M. Allen a l'air fatigué et usé et donne l'impression d'être un ancien plutôt que quelqu'un de la génération actuelle à laquelle il tente apparemment désespérément de s'accrocher...
Le film n’est pas de tout repos. Il met en scène tous les personnages mais aussi toutes les phobies et les transgressions de son esprit. Il est multiforme et tentaculaire. En cela il est un peu extravagant. Pas mon préféré
Pour voir que je ne suis vraiment pas un fan du style Woody Allen et des personnages qu'ils incarnent dans ses films, ce film-ci m'a plutôt plu. J'ai rarement aimé les histoires où le réalisateur parle sans arrêt de son personnage (Manhattan, Annie Hall) même sur le ton de la moquerie et ironiquement, chez celui-ci, ça a marché. L'humour de Woody Allen marche plutôt bien avec des idées originales (le personnage de Robin Williams qui se retrouve flouté dans la vraie vie). Le film a un très joli casting constitué de guest stars (Robin Williams, Demi Moore, Billy Cristal) ou de stars en devenir (Tobey Maguire, Jennifer Garner, Stanley Tucci). C'est un film de Woody Allen plutôt plaisant.
Imaginez engager Robin Williams, et lui faire tourner sa séquence, uniquement en étant flou... Hahaha "Deconstructing Harry " est brillamment hilarant. À tel point, qu'on en devient fou. À travers son art, on apprend vérités sur vérités. À la fin, une vérité subjcetive nous vient en tête, celle que Woody Allen est certainement, le plus grand. "Better to reign in hell than serve in heaven."
C'est franchement soulant de revoir ce film après tant d'années. Mais pourquoi j'aimais tant les films de Woody Allen, peut-être une question d'époque ou d'état d'esprit. Quoi qu'il en soit, il aborde toujours les mêmes thématiques qu'il traite de manière loufoque. Alors il y a des scènes pas mal, celle de l'homme flou, par exemple. Le montage aussi est spécial, avec des coupures impromptues ce qui donne un côté "moderne".Des réflexions très allenniennes : "Entre le Pape et la climatisation, je choisi la climatisation". La chanson du générique d'Annie Ross est très bien choisie, et Woody Allen nous livre, rétrospectivement, quelques clés pour mieux comprendre son comportement pour les années qui ont suivies.
C'est un archetype du Woody Allen, et avec le recul il manque d'originalité. Personnage principal d'écrivant à la vie amoureuse complexe. Son oeuvre s'inspire largement de sa vie d'où des mises en abymes et des références aux personnages de ses fictions, avec des liens parfois à la limite du fantastique. La magie opère parfois, comme dans la rose pourpre du Caire. Les dialogues sont souvent drôles, étonnamment plus crus que d'habitude. Mais 23 ans après la sortie du film, un impression de déjà-vu, de nombrilisme, de vide, lasse un peu le spectateur. Heureusement comme toujours, c'est relativement rythmé, court et synthétique.
Cette comédie surréaliste et drôle, écrite et dirigée par Woody Allen, nous propose des scènes absolument hilarantes. La quantité de séquences de délire est telle qu'elle perd par instant le spectateur. Son scénario fantastique nous conte les déboires d'Harry, l'auteur célèbre qui, après 6 psys, est en faillite spirituelle. Dans un cauchemar psychotique, il revit les scènes de sa dernière nouvelle. Woody nous offre une mise à nue de ses névroses avec de bons gags, comme celui de l'acteur flou joué par Robin Williams. Une BO jazz et un casting riche avec la belle Elisabeth Shue, Caroline Aaron, Demi Moore (les ex de Harry) et Billy Crystal dans le rôle de Larry l'écrivain ami de Harry.
J'arrive tranquillement au bout de la filmographie de Woody Allen et celui-ci est peut-être le plus personnel de ceux que j'ai vus. Je ne crois pas avoir vu ailleurs dans ses films cette mise en abyme assez vertigineuse qui consiste à montrer l'acte de création et ses rapports labyrinthiques avec le réel. Il y a quelque chose de Stardust Memories, mais en plus désabusé, en plus crépusculaire, en tout cas dans le scénario. Parce que le problème du film, ce qui fait qu'il reste mineur alors qu'il aurait pu être l'un des plus touchants d'Allen, c'est la réalisation. Les années 90 ne sont clairement pas la période la plus inspirée du réalisateur sur le plan esthétique et ça se confirme dans ce film, mais en plus il ajoute ici une idée de montage calamiteuse, censée reproduire le caractère décousu de la vie avec un premier degré pas très convaincant. Du coup le rythme en pâtit un peu dans la première partie, alors que c'est d'habitude le point fort d'Allen. Ca reste un bon crû, brillamment écrit, et où l'on voit défiler (plus ou moins nettement) Demi Moore, Billy Cristal, Tobey Maguire ou encore Robin Williams.
La découverte d'Harry dans tous ses états ce soir m'a particulièrement remué ... Je fais le parallèle entre ce film-ci et Maudite Aphrodite vu précédemment et mon ressentit en est le parfait opposé. Le dernier film cité est basée sur son capital comique de part sa cocasserie et ses égarements sporadique au final plutôt attendrissant et coutumier chez Woody Allen. Ici, il développe un hybride proche d'Annie Hall mais avec encore plus de sarcasmes, de plaintes et déglingue absolument tout comme si il avait trente-six mille comptes à réglés avec l'univers tout entier et plus encore ! La sensation final est donc un peu paradoxal même si la conclusion du film est bien moins nihiliste que le contenu global, d'ailleurs ces quelques minutes pour finir sont assez touchante ... Néanmoins, il serait injuste de ne s’arrêter qu' à la peine et à la douleur de se personnage qui en joue avec habilité et s'en amuse également et nous réserve encore une fois des scènes très amusantes.
Si Woody Allen a toujours mis de lui même dans ses films, il ne l'avait jamais fait aussi littéralement avant Harry dans tous ses états. Il incarne cette fois ci un auteur névrosé (personnage classique de ses films) mais qui met en scène sa vie dans ses écrits et qui va se retrouver à se mettre à dos tout son entourage qui se retrouve dans son livre. Alternant phases dans la réalité et phases imaginées, Woody Allen se permet des nouveautés dans sa mise en scène assez rafraîchissante. Personnage flous, scène en enfer, montage surdécoupé (ce qui est assez perturbant au début) qui met en image les hésitations de l'auteur, les effets de mise en scènes n'ont jamais aussi bien retranscrits les pensées de l'auteur et du réalisateur. Comme d'habitude, les thèmes favoris de Woody Allen comme le sexe, la mort (très bonne scène avec Tobey Maguire), les juifs planent au dessus de l'histoire. Harry dans tous ses états, c'est aussi un sacré casting avec nombre d'acteurs de talents apparaissant pour une petite scène mais le résultat est souvent très bon (Robin Williams !!). Deconstructing Harry est un Woody Allen assez original (ce qui n'est pas toujours le cas !) qui se veut à la fois une comédie mais aussi un introspection de lui-même en tant qu'auteur et artiste. A classer dans les bons films du réalisateur !
Woody Allen prend le pari risqué de l'introspection et le réussit de façon brillante. Cette réflexion quasi schizophrène sur la vie et l'art ne s'embarrasse d'aucun tabou et aborde avec un joyeux décalage les problèmes de la sexualité, de la fidélité, de la prostitution, de la création, de la reconnaissance, de la mort… Le ton est volontairement farfelu et le film comporte ses morceaux de bravoures, comme l'introduction (c'est le cas de le dire), la présence de la belle et déjantée prostituée noire, le pépé cannibale, l'acteur qui floute, quelques belles scènes de ménage et cette superbe descente aux enfers. Un régal.
En tant que successeur du très apprécié "Tout le monde dit I love you", "Harry dans tous ses états" - ou "Deconstructing Harry" pour les puristes - avait un challenge à relever : ne pas souffrir de son prédécesseur. Conçu comme une satire sur l'écrivain et la part autobiographique consciente ou inconsciente qu'il injecte dans chacune de ses créations, "Harry dans tous ses états" est ici prétexte à une série de sketches dans lesquelles l'entourage d'Harry se mêle à ses personnages. Si je ne suis pas un spécialiste de la question Woody Allen, je remarque qu'on retrouve des thèmes récurrents dans son oeuvre telle que la mort, la question juive dans le cercle familial et l'inadaptation à la société. Ce film se distingue également par une brochette d'acteurs tous aussi inspirés que le cinéaste lui-même spoiler: avec pèle-mêle un Billy Crystal roi des enfers, un Robin William "out of focus" dont la famille doit mettre des lunettes pour pouvoir le voir correctement ou le jeune Tobey Maguire pas encore devenu Peter Parker qui est interrompu en plein adultère et usurpation d'identité par la mort en personne. A travers ces sketches, c'est toute la complexité et la personnalité du personnage d'Harry Epstein que l'on découvre, la vie de cet homme doué pour l'écriture mais handicapé socialement. Un homme qui ne parvient pas se stabiliser, multipliant les conquêtes, les relations extra-conjugales et l'addiction aux pilules. Sous ses allures faussement légères, "Harry dans tous ses états" est un film brillant dans lequel chaque détail, chaque dialogue compte.
Où comment distordre la durée d'un film en coupant seulement certains bouts de tournage. Toujours original dans sa manière de filmer ("comme ces réalisateurs qui tournent tout en noir et blanc" dans les années 1990, comme le dira un personnage dans un film de lui...en noir et blanc), il en résulte une densité certaine. Le mélange du rêve et de la réalité est parfois un peu difficile à suivre, mais l'idée d'introduire des personnes imaginaires pour justifier le genre de folie dont le héros est victime est intéressant. Le naturel dont font preuve les acteurs peut être impressionnant. C'est le petit geste qui suffit pour croire que l'écran de l'ordinateur ou de la télévision est en fait une fenêtre. D'autre part, les dialogues sont extrêmement réussis, à croire que les dialoguistes avaient une réserve inépuisable de répliques sur un même sujet. Difficile d'y trouver un défaut !