Path to war, téléfilm tourné pour la chaîne américaine HBO, est la dernière réalisation de John Frankenheimer. Le cinéaste est décédé seulement quelques mois après la diffusion du film. John Frankenheimer était un habitué du petit écran puisqu'au début de sa carrière, entre 1954 et 1960, il a réalisé plus de 150 programmes pour la télévision. Il a ainsi été nommé six années consécutives pour l'Emmy Award du meilleur réalisateur de télévision.
Path to war est le premier scénario de Daniel Giat. Avec le producteur Howard Dratch, ils ont passé dix années à faire des recherches pour le script. Ils ont interviewé les protagonistes de l'affaire mais aussi des historiens et des chercheurs.
Path to war propose une vision très originale de la guerre du Vietnam. Mis à part une courte visite de Johnson sur place tout se passe aux Etats-Unis. Path to war est un film de guerre du point de vue de ceux qui font les choix décisifs à Washington.
John Frankenheimer revient sur son approche du président Johnson: "J'ai essayé de montrer la destruction d'un homme qui d'abord incroyablement populaire fini seul et méprisé. Tout ça en l'espace de seulement quatre ans. Et ce qui se passait dans le pays pendant ce laps de temps. Ce sont deux histoires parallèles. Mais au final, cette histoire est une version moderne du roi Lear. C'est celle de la destruction d'un homme tout en démesure."
John Frankenheimer fait un parallèle entre le travail de président et celui de cinéaste. Sûrement, une des choses qui l'ont amené à se passionner pour le cas Lyndon Johnson : "On ne peut rien pardonner à Johnson. C'est comme quand on réalise un film. Tu peux écouter les avis de tous les conseillers, à la fin de la journée, c'est à toi qu'il revient de prendre la décision finale. C'est ta décision. En tant que réalisateur tu prends l'entière responsabilité et ce que Lyndon Johnson devait faire à la fin de la journée."
John Frankenheimer justifie l'emploi d'un acteur anglais pour interprèter le rôle de Lyndon Johnson, un pur texan : " Michael Gambon est un acteur très brillant. Il y a la question de la ressemblance physique. Mais, il s'agissait avant tout de prendre le meilleur acteur pour le rôle qu'il soit anglais, américain ou canadien tout en gardant en tête qu'il devrait travailler l'accent."
John Frankenheimer revient sur la génèse du projet: " Cela faisait u moment que j'envisageais de faire un film sur Lyndon Johnson. J'ai lu de nombreux livres sur sa vie et j'étais très lié avec Bobby Kennedy en 1968. J'étais fasciné par Lyndon johnson en tant qu'être humain. Pour moi, c'était un nouveau roi Lear. Là, j'ai eu beaucoup de chance. Il y a trois ans HBO me fait parvenir ce scénario mais je n'étais pas disponible à ce moment. Les choses ont ensuite changé et il sont revenus me voir deux années plus tard et j'ai dit oui sans hésiter. C'est un sujet qui m'est très cher."