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    Trop belle pour toi
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    84 critiques spectateurs

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    chrischambers86
    chrischambers86

    13 668 abonnés 12 406 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 mai 2019
    Trop belle pour Gèrard Depardieu [...] Bertrand Blier prend à contre-pied le classique triangle amoureux et raconte une histoire d'amour bouleversante et tragique! Pour interprèter la femme trompèe, le cinèaste de "Buffet froid" choisit Carole Bouquet, incarnation de la beautè à la fois rèvoltèe, humilièe et malheureuse! Garagiste inculte et parvenu, Depardieu rèvèle faiblesse et dèsarroi face à la sensualitè ordinaire de Josiane Balasko! L'actrice comique trouve là, à contre-emploi, son premier rôle de victime amoureuse dans une sorte de coup de foudre à l'envers! L'histoire se dèroule dans un appartement en dèsordre! Dans un univers ponctuè de ralentis et de retours en arrière, les personnages expriment des sentiments habituellement tus! Les audaces de Blier sont rècompensèes au festival de Cannes avec un Prix spècial du jury et le film obtient les Cèsars du meilleur film, meilleur rèalisateur, meilleur scènario, meilleur montage et Carole Bouquet, celui de la meilleure actrice! Et pourtant, Balasko l'aurait bien mèritè! La musique de Schubert accompagne magnifiquement le tout...
    GabbaGabbaHey
    GabbaGabbaHey

    205 abonnés 1 583 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 mai 2011
    Et encore un chef d'oeuvre pour Bertrand Blier. Une fois de plus le réalisateur s'associe a Gerard Depardieu, lequel tient le rôle central de ce film exceptionnel, un rôle qu'il tient bien sur parfaitement, a travers un jeu sublime, d'une grande justesse, de façon tres touchante, tres sincère... Un des films les plus musicaux du cinéaste, de manière quasi-permanente on est bercé par Franz Schubert du début a la fin, et de plusieurs façons différentes, il est tantôt agréable, tantôt menaçant, tantôt triste.. Les personnage vivent au rythme de la musique, et la musique prend tout son sens en fonction de l'humeur des personnages, un travail fascinant et un exemple mémorable d'introduction de musique classique au cinéma ! Un film sur l'amour, qui analyse et décortique les relations, le mariage, la tromperie, et c'est fait de façon tres "Woody Allenienne" sans jamais que le style cinématographique de Blier ne se perde ! Une merveille !
    pitch22
    pitch22

    165 abonnés 682 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juillet 2011
    "I'm fait chier, vot'Schubert, vous comprenez ? I'm'fait chier !!" Musique originale - Franz Schubert. La douleur romantique rattrape le patron régressif qui ne jurait que par la douceur. Le compartimentage (vertical, horizontal, carroyé) caractérise la mise en scène, histoire d'imprimer le 'no way' au labyrinthe amoureux ; divisionnisme et chaos psychologique autorisent sauts et chevauchements temporels surréalistes, reliés par ces airs mélancoliques au pouvoir aliénant. Des petites phrases, sortes d'aphorismes, viennent parsemer espièglement ce flux tendu à première vue banal. La lente caresse de la caméra apaise le tourbillon des sentiments. Pour exprimer l'émotion, point d'échanges inutiles: au milieu des regards, tout coule de source. Malheureusement Bernard, pris entre deux axes (d'un côté la belle Florence, ses enfants, sa superbe villa du littoral marseillais, ses amitiés, de l'autre sa passion indomptable, son rêve de renouvellement), ne s'avère capable ni de faire un choix, ni d'intégrer fièrement son amante Colette. Soumis au forces en présence, il se laisse balloter, tangue, hésite, reprend, sans pouvoir davantage se résoudre à lâcher prise, à s'abandonner à l'amour. La belle, au-delà de la jalousie, hautaine mais liquéfiée, tente de ronger son frein, alors que son nanard, redevenu petit enfant indécis, ne peut résister à ce désir contrarié mais animal. Il y a du Shakespeare, un peu de Racine, dans cette ironie sur l'amour qui tente de s'affranchir des regards. On peut regretter la primauté donnée à l'esthétisme compassé du trait, qui tend à étouffer pudiquement l'insolence spontanée qu'une Balasko aurait été en droit de porter (ici, B. Blier préfère la gravité). Toutefois, malgré quelques passages d'abstraction traînassante, le caractère élégamment déroutant des enchaînements donne au pitch rabattu une dimension fascinante, très poétique, soutenu par des acteurs bien trouvés.
    Grouchy
    Grouchy

    123 abonnés 1 033 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 février 2012
    Plus romantique que comique : les métaphores sont nombreuses, le côté artistique est bien travaillé ainsi qu'un scénario très soigné. Blier mérite parfaitement ses récompenses. Balasko est étonnante ainsi que Depardieu, et le réalisateur a eu l'excellente idée d'insérer des partitions de Schubert comme bande originale. Trop Belle pour toi est rangé parmi ses plus beaux films.
    ZZelig
    ZZelig

    13 abonnés 51 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 octobre 2018
    Bertrand Blier a réussi son chef d'œuvre avant de sombrer dans des films sans grand intérêt, se parodiant lui-même. Trop belle pour toi a le privilège d'être court (80 minutes) et dense, d'une forme moderne maîtrisée en plus de traiter un sujet d'importance, la passion amoureuse dans toutes ses dimensions. Sujet par ailleurs classique, mais intelligemment revisité d'un mari qui trompe sa femme dans des circonstances bien particulières. Preuve que l'on peut dire des choses nouvelles en retravaillant ce qui s'était déjà réalisé.

    L’histoire est simple : il s’agit de celle d’un garagiste à Marseille, Bernard Barthélémy (Gérard Depardieu), marié à une belle femme, Florence (Carole Bouquet), et qui s’éprend d’une passion pour une femme disgracieuse, Colette Chevassu (Josiane Balasko), sa secrétaire intérimaire.

    Autant dans la forme que dans le fond, le film conjugue dans sa structure toute l'ambition de Blier. L'utilisation du cinémascope lui donne un aspect à la fois classique et moderne. Trop belle pour toi joue à merveille avec une forme sobre, mais éclatée, déstructurant la narration sans pour autant aboutir au n'importe quoi, c’est-à-dire à un film de Jean-Luc Godard.  Il déstructure, mais reconstruit du sens. Toutes les formes narratives sont convoquées pour déstabiliser le spectateur sans le perdre quant au sujet. Il semble ne pas y avoir de narrateur proprement dit puisque les personnages sont à la fois pris dans le présent, le passé et le futur. Ils se parlent à eux-mêmes et commentent l'action, s'adressent au spectateur, se parlent comme s'ils racontaient leurs souvenirs par-delà le temps vécu, réfléchissent, se jugent les uns les autres, disent tout haut ce qu'ils ou que les autres pensent tout bas.

    Il faut dire que les dialogues sont magistraux, comme rarement dans le cinéma français. Témoin cette réplique de Florence quand elle apprend que son mari la trompe avec une femme quelconque : « J’aimerais être moche comme elle. » Tout sonne juste et l’on se prend à être ému et à rire aux éclats devant tant de répliques fulgurantes. Le cinéaste n’a jamais été aussi grand.

    Bertrand Blier entrechoque les époques, les dialogues, les personnages et parvient à une structure filmique aboutie et cohérente malgré son éparpillement et sa fragmentation. Le montage est tout aussi étourdissant, passant sans transition d’une époque à une autre, d’une situation à une autre comme celle où les amis réunis sont à la cérémonie de mariage. Sans crier gare, Colette est introduite au passage, venant d’un autre temps. Blier a toujours été un grand inventeur de ce style de récit moderne sans sombrer dans l'auteurisme contemporain, mêlant humour, dérision et sens du tragique. Dès qu'une situation menace de s'enliser dans le pathos, il la court-circuite par une dose d'humour, voire de trivialité ; dès qu'elle s'enfonce dans la gaudriole, il réinjecte de la sensibilité, du sérieux ou du drame. Ce mélange détonnant permet d'aborder toutes les situations existentielles qu'une telle histoire peut recéler.

    Alors de quoi parle ce film, sans doute l’un des plus beaux sur la passion amoureuse ?

    Très certainement du désir  mais pas de n’importe lequel. Bernard a tout : une belle femme, une bonne situation et des amis. Mais justement, il a trop. Et il s’ennuie. Blier renverse la situation trop connue de l’homme amoureux et qui tente de séduire une femme belle. Ici, il l’a déjà et c’est ce qui lui pèse.

    spoiler: Dans la grande scène des rôles inversés, le dialogue avec Colette (devenue sa femme), Bernard contemple Françoise (devenue Colette) qui vient avec son téléphone chez eux pour dîner. « Peut-être qu’il la trouve trop belle. Enfin je veux dire trop sublime, trop idéale. À quoi veux-tu rêver quand tu vis avec une telle merveille ? T’as tout. Qu’est-ce qui te reste à espérer ? Rien. Mourir. » Dès lors, Bernard s’intéresse à Françoise : « J’aimerais vous connaître. » Ce à quoi, Françoise répond : « Ça veut dire quoi connaître une femme ? »


    Question essentielle car on ne tombe pas réellement amoureux d’une femme parce qu’elle est belle mais parce qu’elle nous échappe grâce à son mystère et à sa séduction. À son ineffable singularité que nous ne pourrons jamais atteindre.  La beauté est justement trop évidente et banale, trop visible, au point d’être idéale et c’est ce qui la rend fade et commune. Mondaine. Encore moins si l’on prend homme ou femme et qu’il ou qu’elle n’est que notre clone. L’altérité, c’est ce que l’autre a et que je n’ai pas et il faut accepter cette perte fondatrice pour être et aimer.

    Mais justement, ici, cette scène est révélatrice de ce que Bernard n’est jamais satisfait de son sort ou de son désir. Qu’une femme lui appartienne, il en désire une autre. Si l’on inverse la situation, c’est-à-dire s’il a cette autre femme tant désirée, il désire celle qu’il n’a plus ou pas comme le montre le film, fut-elle belle ou non. C'est le manque qui crée le désir et non le désir qui comble le manque. Bernard ne l’accepte pas. Il perdra tout.

    La conception tragique de Blier concernant le désir joue donc sur l’acceptation de l’imperfection de l’être humain dans un choix amoureux. C’est le grand pari du film que de remettre du tragique dans l’amour loin de l’égoïsme contemporain qui tente de l’effacer. Vouloir une femme parfaite, du moins conforme aux canons d’une société ou qu’une classe sociale aisée véhicule risque d’être un cuisant échec d’autant plus sévère que l’illusion a été plus forte auparavant.

    spoiler: .Le film aborde tous les registres de la relation amoureuse et sexuelle : sensuelle, triviale, sentimentale, intellectuelle. Blier étudie ainsi toutes les possibilités du manque et de mimétisme, et même de classe. Il réactive le rapport ancillaire (les servantes) qui peut jouer ici même si Bernard est plus fasciné par l’imperfection de Colette que par le fait qu’elle ne soit qu’une simple employée. C’est sans doute le comblement qui le taraude car comme il le disait plus haut, il n’y a plus rien à imaginer, rappelant la phrase de Proust : « Laissez les belles femmes aux hommes sans imagination ! »


    spoiler: Bernard n’accepte pas ce qu’il a, même s’il obtient cette imparfaite femme, témoin cette scène quand Colette propose à Bernard de vivre quelques jours avec lui, ce dernier répond : « Je retourne au garage. » L’habitude le menace, l’éternel retour du même le terrifie.


    C’est donc à un « éloge » de la femme de seconde zone que fait Blier, en la mettant en lumière derrière la femme idéale. Il épouse sa condition de subalterne, lui donnant une humilité, elle, la disgracieuse aux yeux des hommes et qui succombe devant l’amour, du moins devant le désir de l’homme, et qui, seul, lui donne la vraie grâce. Elle sait qu’elle n’a rien eu alors que Bernard ne le sait pas car il a tout eu. C’est ce que dit Colette, touchante : « T’es bien sûr de vouloir de moi sinon ce serait trop moche. Je suis en train de plonger. » La sensibilité de Blier est de donner voix aux femmes moins belles, aux femmes du peuple, aux « bonniches », témoin cette scène où Colette raconte à Françoise comment elle tente difficilement d’enclencher une relation amoureuse avec les hommes.

    spoiler: La séquence où elle dit toute sa détresse est celle de la réception où elle raconte comment elle se glisse dans les beaux mariages : « On me prend pour une cousine, une parenté éloignée et je regarde la mariée. Je voudrais porter un toast pour vous souhaiter tout le bonheur, tout le bonheur que j’ai pas, que je connaîtrai jamais et j’en ai pas la force. Moi aussi, je peux être belle. C’est une beauté plus intérieure mais c’est une beauté qui en vaut une autre à qui s’est regardé.» Autre scène dans le bus quand Colette clame tout fort : « J’ai pas envie de rentrer chez moi ! » Et une femme lui répond : » Bon bah ça va, on a compris ! On est toutes dans le même cas ma petite vieille ! » L’art de faire dire tout haut la misère intérieure des femmes de peu. Et l’on disait Bertrand Blier misogyne !


    spoiler: L’autre grande scène à cet égard est quand Florence rend visite dans la chambre d’hôtel à Colette, nue dans le lit, couverte par un drap blanc. Florence se demande comment a-t-elle fait pour attirer le regard de Bernard. Fascinée à la fois par cette femme banale, et humiliée que cette dernière ait pu être désirée par son mari alors qu’elle est nettement plus belle. Là est la fracture fondatrice. Elle qui était si sûre de son pouvoir sur les hommes comme elle le dit : « Tu ne sais même pas ce que c’est que de tourner la tête d’un homme ! Moi les hommes, je les ai tous à mes pieds. Bernard comme les autres ! Je claque dans les doigts, il arrive ! » Elle aussi a trop eu. Ce qui en dit long non seulement sur la rivalité entre femmes mais dans leur pouvoir hégémonique en général dans le domaine de la séduction. « Pourquoi vous êtes si belle ? » lui dira Colette. Pour se venger, Françoise couchera avec Marcello, l’ami garagiste de Bernard, un homme de la même condition que Colette. Mimétisme.


    Inversement, dans une scène précédente, Colette se sentait humiliée d’être choisie par Bernard alors qu’il possède une belle femme. « La beauté ça matraque figure-toi ! » Ingénieuse scène qui dit la lancinante mélancolie de ces êtres qui n’ont pas été élus sur l’autel de la beauté mais qui seuls peuvent la vivre réellement. Inégalitaire nature.

    Comme d’ailleurs, la finesse du cinéaste est de donner voix aussi à la musique de Schubert tout au long du film. Musicien plus sensible et esseulé, mort à 31 ans de la syphilis, malheureux en amour. Ce n’est bien sûr pas un hasard. Il s’agit d’un des personnages qui ponctue poétiquement toute la partition du film. Et jusqu’à la fin. Franz Schubert introduit la création artistique à l’image de Pascal (François Cluzet), écrivain raté, le mari de Colette. Mais pas seulement. Il réunifie tous les protagonistes, leur faille secrète, taraudés par le manque : Pascal on l’a dit, Colette pour son rejet hors de la séduction, Bernard hanté par cette musique secrète et sensible, et Françoise par ricochet qui voit tout son petit monde bourgeois basculer dans le cauchemar et le doute.

    spoiler: Rarement un tel film a été intelligent et délicat sur ce sujet. Et drôle. Tous les repères valsent, toutes les voix sont convoquées pour raconter une banale histoire d’adultère en surface, mais originale par le décalage opéré. Le film en joue constamment, renforçant l’émotion au lieu de la prendre à la source (pas de naturalisme ici et nul romantisme) lorsque Colette annonce que Bernard va partir en douce au moment où elle fera les courses en vélo. Et c’est exactement ce qui se passe dans la scène d’après. Fatalité du destin qui rend cette histoire poignante, justement parce qu’on en connait l’inéluctable fin.


    Mais les histoires d’amour finissent mal comme on sait. Et c’est parce qu’elles finissent mal qu’elles sont passionnantes à vivre. Là réside tout le tragique de la vie qu’il faut assumer coûte que coûte. Bernard se lasse quand il part quelques jours avec Colette à Béziers. Indécis une fois de plus. L’amour suppose l’humilité, non la vanité de soi.

    spoiler: Le film est donc tragique à l’instar de la vie. Il n’y a pas de solution. L’amour est court mais l’oubli est long. Bernard s’enfuit en douce, retrouve sa femme et ses enfants ; celle-ci le quittera, meurtrie. Colette quitte Pascal, se marie avec un autre, se fait faire un enfant et boit de la bière pour oublier, loin du sud ! L’amour ne comble rien et rend éternellement mélancolique et insatisfait quand il a vraiment eu lieu. Il est cette blessure et cette fracture irréparables. On ne le répare pas comme on va chez le garagiste.

    spoiler: Fin remarquable. Le film convoque les trois principaux personnages dans les bungalows en pleine nuit comme un retour sur le lieu du crime : l’apparition de Colette qui sort pour fumer et de Françoise qui s’en va en voiture, Bernard courant après l’une et après l’autre, se retrouvant seul. Comme tout le monde. « Elle m’a pris mon manteau ! » lâche-t-il d’un ton enfantin. Il s’en va et revient vers la caméra et lâche ce qui le taraudait depuis le début : « Vous me faites chier avec votre Schubert ! Y m’fait chier !»


    Il ne reste donc qu’une seule chose : la petite musique de Schubert comme trace du tragique du monde et de l’amour.
    halou
    halou

    118 abonnés 1 532 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 août 2011
    Blier le décalé accouche d'un film encore fort original. Les acteurs sont sincères, le film prend aux tripes. Du beau cinéma qui hélas peut laisser beaucoup de côté.
    keating
    keating

    52 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 avril 2008
    Il y a du François Truffaut dans ce film de Bertrand Blier. Il flotte même dans ce film de 1989 une ambiance de Nouvelle Vague par l'audace du propos et la liberté de la mise en scène. Blier reprend l'un des grands thèmes du grand François : le triangle amoureux(voir par exemple le chef d'oeuvre "Jules et Jim"). Seulement, il en donne un regard inédit avec cette base scénaristique plus que choquante : un homme marié à une femme superbe tombe amoureux d'un thon ! Blier n'a pas peur de choisir un sujet audacieux et va ainsi bousculer les moeurs. Il en profite pour critiquer le milieu bourgeois où l'apparence prédomine sur tout, il critique l'abondance des biens matériels qui empêchent de rêver. Car comme le dit Bernard Barthelemy, le héros, "que puis-je encore espérer avec une si belle femme ?" L'audace de Blier, on la retrouve également dans les dialogues crus. Dans la lignée des "Valseuses", Blier parvient aussi à affirmer sa liberté par une mise en scène originale. Ici, il s'agit presque d'un film expérimental avec de nombreuses scènes un peu surréalistes, mais surtout dans le fond, restant plus ou moins classique sur la forme. Ce grand coup de force permets que le spectateur se demande constamment s'il se trouve dans la réalité ou l'imaginaire. Il y a un peu de David Lynch dans ce film. Je reprocherai juste un manque de fil conducteur qui parait comme de la facilité.La mise en scène surprend aussi par des éléments classiques, comme l'utilisation intelligente de la musique de Schubert. Enfin, Blier réussit à donner des rôles de contre-emploi à ses acteurs. Gérard Depardieu parait faible, impuissant, incapable de choisir. Carole Bouquet casse son image de femme fatale. Josiane Balasko surprend par l'émotion qu'elle dégage. "Trop belle pour toi", l'un des seuls grands films français succeseurs de la Nouvelle Vague.
    ferdinand75
    ferdinand75

    546 abonnés 3 856 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 septembre 2009
    Un très bon film. Des dialogues époustouflants , originaux , subtils..Un jeu d'acteurs remarquable dans ces personnages à contre emploi. Du très bon Blier ,un esprit "surréaliste" , libre , original. Un film indémodable aussi car , ne colle à aucune époque, un thème intemporel. A voir et à revoir. Du grand Blier
    Caine78
    Caine78

    6 683 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 7 février 2014
    Je dois me rendre à l'évidence : « Préparez vos mouchoirs » restera très probablement l'heureuse exception me concernant dans la filmographie de Bertrand Blier. Je n'ai pas peur de le dire : « Trop belle pour toi » est même ce que j'ai vu de pire dans la carrière du réalisateur. Cela ne m'arrive pas souvent, mais j'étais d'ailleurs vraiment en colère pendant et après le visionnage, ayant rarement autant eu l'impression d'être pris pour un con. Certains me diront qu'au moins Blier fils a de la personnalité, est capable d'inspirations, de rupture de ton et de digressions comme peu de cinéastes n'osent le faire. Pourquoi pas. Mais si c'est pour donner un résultat aussi calamiteux, j'incite les autres à continuer d'éviter ces « audaces », car elles sont juste pitoyables. Au-delà du postulat de départ plutôt aberrant, l' « œuvre » parvient en plus à atteindre des sommets de ridicule un nombre incalculable de fois, présentant des situations parmi les plus ahurissantes que j'ai jamais vu. Tous ces personnages sont d'une telle bêtise, d'une telle médiocrité qu'on a juste envie de les cogner, en tout cas certainement pas de s'intéresser à eux. Mention spéciale à quelques scènes atteignant un niveau de nullité insoupçonné : spoiler: Carole Bouquet souhaitant devenir moche pour plaire de nouveau à son mari, ou Gérard Depardieu expliquant qu'avec une femme sublime on s'ennuie parce qu'elle a déjà tout et que du coup on veut forcément aller voir ailleurs : WHAT THE FUUUUUUUUUUCCCCCCCKKKKKKK!!!!!!!)
    . Et que dire des dialogues... Quiconque d'autre aurait écrit cela se serait fait tailler en pièces (à juste titre) tant c'est idiot, insipide, insupportable, abject, mais là vous comprenez, c'est Blier, donc c'est forcément génial. Tout est du même acabit ou presque, d'une prétention indescriptible, à la fois misandre et misogyne, d'une vulgarité abominable et réussissant l'exploit de rendre Schubert insupportable. Au milieu, une poignée de répliques à sauver, deux idées intéressantes et Josiane Balasko s'en sortant avec les honneurs : elle est bien la seule... Une insulte au cinéma, à la passion, aux femmes et aux hommes : bref, une honte, un véritable scandale.
    stebbins
    stebbins

    499 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 février 2007
    Un très bon Bertrand Blier, même s'il ne vaut pas les Valseuses ou Tenue de Soirée ( et encore moins Préparez vos Mouchoirs...). Après le jubilatoire Tenue de Soirée ( qui se moquait en quelque sorte du triangle amoureux, ou du moins l'abordait de façon comique ), le cinéaste français reprend le même principe: celui de l'histoire d'amour entre trois personnages. Sauf que dans Trop Belle pour Toi, le ton est grave et profond. Le trio Gérard Depardieu - Josiane Balasko - Carole Bouquet est excellent et certains dialogues sont poignant ( d'autres sont même drôles : " Mais qu'est ce qu'il avait dans la tête ton Schubert pour nous pondre une musique pareille ? " ). Et même si le scénario est on ne peut plus bateau, on se laisse émouvoir par cette hymne à l'amour qui respire la fraîcheur et la mélancolie. Quant à Schubert, il peut reposer en paix, la conscience tranquille, car sa musique colle parfaitement à l'esprit du film. Un très bon film en somme, dans lequel Balasko excelle ( elle mérite bien son César de la meilleure actrice )...
    selenie
    selenie

    6 213 abonnés 6 178 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2014
    Après le succès de "Tenue de soirée" (1986) Blier fils retrouve son acteur Gérard Depardieu pour une histoire d'adultère qui pourrait être banale... Mais non car Blier a de l'idée et ose la disgression d'un postulat tout bête pourtant, combien d'adultères se commettent avec un partenaire moins "beau" ou moins séduisant que le conjoint officiel ?!... En en conclusion de démontrer que l'amour physique n'est pas toujouts en osmose avec les sentiments... Depardieu en chef d'entreprise a tout dont une femme magnifique (César à la clef pour Carole Bouquet) qu'il aime mais le trompe bientôt avec sa secrétaire (Josiane Balasko dans l'un de ses meilleurs rôles), une femme au physsique passe partout et un peu ronde... Le cynisme de Blier va alors sortir des bouches de ses interprètes, mais un cynisme qui reflète la pensée réelle qu'on s'imagine mais qu'on ose pas penser. On jubile devant l'épouse qui a honte d'être cocue par "ça" où la magnifique scène du diner où le mari-amant s'explique en démontrant la différence entre faire l'amour et donner de l'amour. Il manque sans doute un peu plus de passion et la musique, certe très belle, est parfois trop omniprésente. Cependant ce film (César du meilleur film, actrice, scénario, réal et montage !) est une histoire d'amour qui remet les pendules à l'heure et libère une certaine idée trop répandue que la chair et les sentiments ne vont pas l'un sans l'autre.
    Truman.
    Truman.

    227 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 janvier 2014
    Derrière cette affiche très laide se cache un film d'une grande beauté . Bertrand Blier offre ici un film d'amour peu ordinaire, un film qui brise les codes du genre, un film beau, doux et touchant, il n'offre pas un simple film mais de l'art .
    C'est une histoire d'infidélité, mais avant tout une histoire d'amour, trop de beauté c'est mauvais et Blier veut montrer que les femmes sont toute belles a leur façon .

    Les acteurs sont juste parfaits, Josiane Balasko dans l'un de ses meilleurs rôles, Gérard Depardieu et Carole Bouquet .
    La réalisation est excellente, intelligente et subtile, par exemple un plan au début ou le réalisateur filme tout les personnage dont Josiane Balasko grâce a un reflet dans une vitre .

    Ensuite on a la musique, de la musique classique inlassablement répétée comme avec Godard ( Le mépris ) ou Sono Sion ( Love Exposure ), Schubert et autre musique classique qui résonne encore et encore donnant une vision intense de l'amour, triste, mélancolique, doux et amer . C'est beau, splendide et magnifique .
    La musique joue un rôle important, elle est a elle seul un personnage, un personnage qui va faire chavirer les protagonistes dans l'amour et dans l’incompréhension de leurs histoires .

    Ce film est beau, original, drôle par moment, écrit avec une plume de maitre, et Blier offre une vision de l'amour et de la vie comme on en voit si peu .
    Moins décalé et barré que ses autres films pour offrir un rendu plus artistique, une oeuvre d'une grande beauté et une grande réussite de plus pour Bertrand Blier un réalisateur de génie !
    cinéman
    cinéman

    40 abonnés 805 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 21 juin 2020
    Film prétentieux, vulgaire et malsain. On avait quitté la salle de cinéma après 30 mn quand j'avais été le voir plus jeune à sa sortie. Tout comme Combien tu m'aimes du même auteur, ce film retranscrit un univers où le cul est de mise, et où les acteurs semblent s'ennuyer, on dirait presque une improvisation parfois pour "rembourrer" le film. Le fond est tout aussi naze, à moins de se complaire dans des philosophies insignifiantes de petits bourgeois qui ne savent plus comment occuper leur vie. N'empêche que nous on s'ennuie ferme à observer leurs états d'âmes, et une histoire insipide autant que totalement vide de sens.
    Plume231
    Plume231

    3 876 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 25 juillet 2011
    Il était une fois un abruti qui avait le choix entre regarder un film qu'il n'avait pas vu depuis longtemps et qu'il sentait qu'il n'avait pas su totalement apprécier "Vacances à Venise" d'un des plus grands cinéastes de tous les temps (l'abruti prévoyant tout de même qu'il y aura six rediffusions de ce film!!!), ou un film de Bertrand Blier sachant qu'il y a de très grands risques de tomber sur un film totalement naze. Et bien devinez ce qu'à choisi l'abruti ??? Bon, et bien le film n'a pas manqué d'être totalement naze. Mais l'abruti avait une excuse c'est que l'idée de départ était excellente et pouvait donner lieu à un très beau film sur la beauté intérieure et en même temps un film caustique sur la Société qui a beaucoup trop tendance à tenir compte de l'apparence en dépit du reste. Mais l'abruti savait pourtant qu'un film de Bertrand Blier c'est une idée de départ excellente mais un développement totalement hasardeux et tout de suite ennuyeux sur un rythme mortellement lent. Et chose inédite, Blier s'est cru malin en jouant sur la chronologie perdant ainsi facilement le spectateur déjà que celui-ci s'emmerde tellement qu'il est plus tenté de jeter un oeil sur son Télécâble Sat Hebdo pour faire son programme de la semaine plutôt que sur son écran de télévision. Le Blier tente aussi de mettre un vernis culturel de façade en mettant du SchuBERT A FOND. Donc inévitablement l'émotion et la passion sont totalement absentes du film même si l'abruti doit reconnaître quelques rares bonnes idées comme la scène où la "femme quelconque" dit à quelqu'un qu'elle ne connaît pas dans le métro qu'elle vient de faire l'amour pendant trois heures. Niveau interprétation, c'est le néant total mais permet au moins d'apprendre qu'il suffit de prendre un air morne et de ne faire rien d'autre pour gagner un César. Carole Bouquet en sait quelque chose. Mais le pompom est détenu par Roland Blanche en italien de pacotille qui parle à la troisième personne (chose à laquelle ne s'abaisserait pas heureusement l'auteur de cette critique!!!). L'abruti aurait pu abandonner en cours de route mais animé d'un courage tout cinéphilique, qui l'a poussé à regarder déjà jusqu'au bout des oeuvres majeures comme "Oncle Boonmee" ou "Les Bérets verts", il a résisté férocement à la tentation. Bon l'abruti a enfin fini sa longue et interminable critique et c'est tant mieux parce que ce film ne daigne même pas qu'on lui consacre un point-virgule.
    elriad
    elriad

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    5,0
    Publiée le 31 mars 2010
    Attention chef d'oeuvre absolu! Certes je considère Bertrand Blier comme un dieu du 7eme art, et je connais tous ses films que j'ai vu pour la plupart de nombreuses fois et sans jamais me lasser. Un film de Blier se reconnait dés les premières images autant que dés les premiers dialogues! Avec des personnages qui pensent tout haut, qui s'adressent directement au spectateur, qui l'apostrophe même, des dialogues truculents, des scénarios incroyables, l'oeuvre de Blier reste pour moi la référence cinématographique. "Trop belle pour toi" que j'ai bien dû voir une bonne dizaine de fois est une pure merveille. Les acteurs sont tous excellents, y compris les apparitions comme celle de Myrian Boyer pour la scène extraordianire du repas, les divins impromptus de Shubert qui ponctuent le film, ou encore Josiane Balasko qui ne résiste pas à dire à un inconnu dans le métro qu'elle vient de faire l'amour et que c'était merveilleux. Bouquet joue de son personnage de beauté glaciale, Depardieu est inspiré, bref, je le recommande chaleureusement à tous et serai ravi de dialoguer avec d'autres inconditionnels de Bertrand blier.
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