"L'idée est venue de Laura [Moya], explique Braden King, l'un des deux réalisateurs. Son petit ami était pêcheur à Dutch Habor et elle avait entendu des tas d'histoires à propos de cet endroit. Elle avait ce projet de faire quelque chose là-bas, sans savoir si ce serait des photos, un essai en super 8... L'idée m'a d'abord plu au niveau de l'expérience personnelle de la vie. [...] Nous avons fait le film pour presque rien, à peu près 20 000 dollars, et nous travaillions sur place pour gagner de l'argent."
La musique du film est signée par le Boxhead Ensemble, un groupe spécialement créé à l'occasion du film et dirigé par Michael S. Krassner : " La musique a permis une évolution incroyable, explique Braden King, quelque chose que nous n'aurions pu concevoir au commencement. Michael S. Krassner a vraiment fait preuve d'une grande prévoyance dans sa façon de chercher comment combiner ces différentes personnalités musicales et textures pour parvenir au résultat désiré."
Le film a été plusieurs fois présenté avec un accompagnement "live" du Boxhead Ensemble. C'est grâce à cette tournée que le film a été remarqué puis présenté dans des festivals internationaux comme le London Film Festival.
Le sujet du film s'est construit au fur et à mesure du tournage explique la réalisatrice Laura Moya :" Rien n'était clair au début. Notre première idée était de filmer la vie sur un bateau de pêche. Lorsque cela s'est avéré impossible et tandis que nous entendions les gens nous raconter leurs histoires, notre centre d'intérêt a changé. Le montage a été un moment décisif. Nous avons vraiment dû réflechir à ce qu'était notre sujet."
Dans les deux ans qui ont suivi la réalisation du film, les routes de Dutch Habor ont été pavées, des codes de construction ont été instaurés, et le Burger King le plus occidental du monde s'est ouvert. Pour Laura Moya, le film n'est ainsi qu'un "instantané dans la longue histoire de Dutch Harbor".