Le réalisateur Paul Carpita ne se revendique d'aucune influence cinématographique. "Quand j'étais jeune, j'allais voir les films de Jean Gabin, de Fernandel", explique-t-il. "J'ai toujours été très libre par rapport aux modes, aux écoles. (...) Il est vrai que les films italiens néo-réalistes, ceux de Vittorio De Sica, Roberto Rossellini, Giuseppe de Santis, me touchaient beaucoup, mais si influence il y a eu sur moi, elle était inconsciente. Encore aujourd'hui, je fais les choses d'instinct, spontanément."
Avec Marche et rêve ! (les homards de l'utopie), Paul Carpita a souhaité "ne pas tourner le dos aux réalités" et parle "des licenciements et du chômage, de la mondialisation, des sans-papiers, etc. Je voulais jeter un regard tendre, à la fois comique et ému, sur ces gens qui comme Toinou se sont lancés têtes baissées dans des combats généreux pour ce qu'ils croyaient être l'avènement d'une société fraternelle et qui se retrouvent aujourd'hui dépassés et désemparés."
Marche et rêve ! (les homards de l'utopie) est la première comédie du cinéaste Paul Carpita. Celui-ci avoue avoir eu "envie de ça, de cette bonne humeur, de cette faconde. J'ai trouvé le joint pour que les gens rient, avec cette histoire d'arnaque à l'assurance. Quand j'ai vu le film pour la première fois avec le public, j'avais honte, parce que les gens riaient tellement que j'étais entraîné et que je riais aussi. Ils m'avaient à chaque fois, ces couillon, les Russo, et le Souza !"
Pour les besoins du long métrage, Paul Carpita souhaitait embaucher des comédiens correspondant exactement aux personnages, "des gens du midi, pas des gens de Paris qui singeraient l'accent, moi je voualis que ça soit naturel, qu'ils ne forcent pas leur accent." Le réalisateur avait dès le départ songé à Daniel Russo pour le film, mais il avait fait marche arrière, croyant que l'acteur était parisien. Avant de s'apercevoir qu'il faisait totalement fausse route. "En fait il est tout ce qu'il y a de plus marseillais, il est né à la Capelette, un petit quartier de Marseille. Il m'a invité chez lui à manger, et on s'est raconté tous nos souvenirs."