Michel Picoli incarne à la perfection ce patron maitre dans l’art de déployer ses mécanismes d’emprise et de cannibalisation sur ses employés. Mais ne soyons pas naïf, tout sadique trouve ses proies, elles-mêmes vulnérables et volontaires pour se mettre dans une position de masochisme.
La subordination aveuglée de Louis, pris dans le délire névrotique de reconnaissance pour se faire une place dans le clan des loups dominants, est magistralement joué par Gérard Lanvin.
Ce film est une démonstration de ces organisations d’entreprises, où le pouvoir irrigué d’une idéologie capitaliste patriarcale, qui subsiste toujours à grande échelle de nos jours, s’exprime par le cynisme, la manipulation, la perversion, les comportements délirants de ces patrons.
Ces puissants pervers narcissiques usent de leur domination de part leur pouvoir dans l’échelle sociale, obsédés par le profit et toujours en quête d’expériences qui fassent gonfler leur ego déviant.
Ces prédateurs (directeur, manager…) savent s’entourer de béni-oui-oui et de larbins se prosternant avec reconnaissance aveugle, intéressés, vaniteux, s’étant convaincu eux mêmes servir leur dieu vivant (leur patron) dans un dévouement illimité.
Nathalie Baye incarne le discernement, la lucidité, l’intelligence féministe, l’agir par son libre arbitre, nous offrant ainsi la bouffée d’oxygène face au délire des hommes encravatés.
Un film métaphore du Père ravage, tyrannique et machiavélique.
Un film unique à montrer dans toutes les formations de psychologie du travail et à regarder absolument par ceux et celles qui veulent se sortir de l’emprise de leur patron.