Ce remake de l'excellent Massacre à la Tronçonneuse s'éloigne radicalement de la trame de son prédécesseur. Massacre cuvée 2003 reprend la même structure narrative que l'original mais cultive une terreur viscérale, là où le film de Tobe Hooper effrayait par la folie et la démesure qui le hantaient. Beaucoup plus démonstratif, mais tout aussi terrifiant, ce reboot témoigne d'une esthétique gore très ancrée : les carcasses sont dépecées, les membres sectionnés là où le premier film horrifiait par sa seule suggestivité.
Pour amplifier l'épouvante, le remake de Marcus Nispel utilise une mise en scène filtrée et glauque, morbide et lugubre. L'original avait recours à une plus large palette de couleurs et d'environnements.
Ce remake, s'il reste un bon film d'horreur, est inférieur à l'original, et ce pour plusieurs raisons.
Le souci concerne évidemment l'emploi d'une surenchère d'effets gore, une autre manière de provoquer le dégoût, certes. Mais, cette profusion était-elle nécessaire alors que l'original développait une véritable terreur, sans aucune effusion de sang ?
Le deuxième problème réside dans les personnages. C'est que le film de 1974 ne sombrait jamais dans la complaisance, mais au contraire, étayer la compassion pour les protagonistes tout en posant les jalons du survival moderne.
Ici, les personnages-archétypes n'ont le droit à aucune empathie de la part du réalisateur. Ils deviennent les instruments de cette chasse à l'homme mortuaire.
Enfin, le casting reste très inégal. Seule Jessica Biel parvient à convaincre vraiment.
Cela dit, ne boudons pas notre plaisir.
Massacre à la Tronçonneuse version 2003 s'avère être un film terrifiant qui, comme l'original, ne laisse aucune place au repos (pas ou peu d'ellipses pour amplifier l'horreur). Le film préserve son lot de scènes très réussies : celles avec le "shérif" sont vraiment flippantes.
Un bon film d'horreur, donc.