Je n'ai découvert ce de Funès que récemment, faute d'avoir eu l'occasion de le voir étant plus jeune. Et ce n'est pas plus mal... Pas sûr qu'étant enfant, j'aurai apprécié ce véritable OFNI dans sa carrière !
Comment expliquer la sortie de ce film musical (!), aux couleurs pops, ou de Funès délaisse (un peu) sont rôle de bourgeois/patron/supérieur pour camper le responsable d'une compagnie de danseuses ?
Il faut se rappeler qu'à l'époque, Jacques Demy avait remis les comédies musicales au goût du jour en France. Par ailleurs, Louis de Funès s'inquiétait de voir son succès péricliter dans une France post-mai 68, il était donc prêt à prendre des risques. Il a contacte plusieurs jeunes réalisateurs, et jette son dévolu sur Serge Korber, car suite à un malentendu, il est persuadé que celui-ci s'inscrit dans la Nouvelle Vague (!!).
Et voilà donc de Funès incarnant un tyrannique directeur de ballet, dans une ambiance colorée et kitsch ! Il faut admettre qu'il y a de jolies images, et que la musique de François de Roubaix est sympathique, à défaut d'être remarquable.
De Funès fait preuve d'implication et de motivation, s'agitant régulièrement, et poussant même (un peu) la chansonnette. Il est secondé par son fils Olivier (qui joue son neveu à l'écran), qui il faut bien le dire n'est pas aussi expressif. Celui-ci se borne souvent à jouer l'ahuri pour que ça passe à peu près...
Néanmoins le scénario n'a rien de palpitant. Je reconnais que le film est relativement cinglant pour l'époque, pointant du doigt la manière dont sont traitées les danseuses, pire que dans un couvent (interdiction de se sociabiliser, régime draconien...). Mais il ne se passe pas grand chose, alors qu'il y avait moyen d'exploiter pas mal d'éléments.
On nous balance cette histoire de bébés qui n'est ni très intéressante, ni très adroite. Là encore, je me doute qu'à l'époque ça devait être original de voir deux hommes célibataires s'occuper de bébés, mais aujourd'hui c'est totalement anecdotique.
Bref, un peu déçu par cette prise de risque pourtant alléchante.